19/3/2024

Le génie créatif d'Ihsahn

Ihsahn artiste visionnaire et musicien autodidacte n'est plus à présenter dans le milieu black métal. Fondateur du groupe Emperor, il fut l'un des premiers à ajouter une dimension symphonique au genre. A la mesure d'un Steven Wilson ou Devin Townsend il explore et ne met aucune barrière à sa créativité, pour notre plus grand plaisir.

Son huitième album studio éponyme, Ihsahn sort chez Candlelight Records en deux versions: métal et 100% orchestrale. Concentrentrons-nous ici sur le premier.

La lumière s'assombrit et la température semble se rafraichir. Commençons ce voyage aux confins d'un monde parfois inquiétant mais terriblement attirant.

L'album débute avec Cervus Venator, une introduction orchestrale digne d'une musique de film fantastique. Elle s'arrête nette pour nous plonger tout droit dans la folie de The Promethean spark.

Le ton est surprenant dès les 1ères notes, le rythme en contre temps, alternance de chant guttural et chant clair rapide. Notre narrateur s'enfonce dans une folie assez perceptible:

"The seeds of madness deep inside
My mind defied ferocious flames
Of boundless possibility
To reason and tranquillity
Alas, my heart could not abide"

Jusqu'à son apogée, un passage instrumental étrange ou tout s'entremêle dans un tourbillon musical avant de revenir à flot. Difficile par moments de rester bien accroché.

Sur Pilmage to oblivion, on repart dans un titre beaucoup plus black métal symphonique tout en puissance, rappelant les belles heures de Emperor. Ici encore une rythmique et un thème muscial inquiétant, qui me fait parfois penser à cette musique mémorable du film Les Oiseaux de Hitchcock en terme d'intensité. Une référence dans les paroles au "cri des Ménades": après recherche il s'agit des Bacchantes, ces femmes célébrant les fêtes de Bacchus et se livrant à un délire qui allait jusqu'à la fureur. La méthode utilisée pour atteindre cet état de conscience : Flagellation, vin & danse." Tout un programme!

Cet état de tension nous suit dans plusieurs morceaux de l'album, comme Twice born ou encore Hubris and Blue devils.

A Taste of the Ambrosia , est pour ma part un coup de cœur. Les arrangements et cette mélodie entétante sont tout simplement sublimes.

Chaque recoin de cet album attire l'auditeur dans un univers complexe et riche, comme sur Anima Extraneae, une interlude en partie au piano douce et légère. Et que dire de At the heart of all Things broken, ce morceau est un voyage à lui seul de presque 10 min dans un style plus Metal progressif.

J'ai parfois l'impression d'écouter la bande originale d'une œuvre cinématographique. Mais nul besoin d'images ici, l'histoire se passe directement dans nos oreilles. L'écoute de l'album nécessite de se faire en plusieurs fois pour en apprécier toutes les subtilités.  

Sonata Profana est une fin plutôt originale pour un album, cela me laisse plutôt penser à une introduction, comme un départ pour une nouvelle expérience...

Ihsahn n'a pas fini de nous surprendre tant son génie créatif semble inépuisable.

Aniselys

Note: Je vous laisse découvrir la seconde version orchestrale de l'album. Pour ma part je l'apprécie sans vergogne en fond musical, un livre à la main et avec un bon verre de vin rouge.

Setlist

01. Cervus Venator

02. The Promethean Spark

03. Pilgrimage To Oblivion

04. Twice Born

05. A Taste Of The Ambrosia

06. Anima Extraneae

07. Blood Trails To Love

08. Hubris And Blue Devils

09. The Distance Between Us

10. At The Heart Of All Things Broken

11. Sonata Profana

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