20/6/2024

Slash – “Orgy of the damned”, un festin musical dédié au Blues

Slash continue à nous émerveiller par son talent avec son 8 ème et nouvel opus solo : « Orgy of the Damned ». Sorti le 17 mai dernier, l’album porte bien son nom et rend hommage à ces bluesmen qui ont marqué le siècle dernier, et qui ont forcément inspiré notre guitar hero.

On retrouve des œuvres de Charles Segar, de Stevie Wonder, de Howlin' Wolf, des Allman Brothers, de Steppenwolf, de Robert Johnson, d'Albert King, de The Temptations, de Fletwood Mac, de Jean-Jacques Milteau, ainsi que de Lightnin' Hopkins, et Clapton. Et pour leur rendre hommage, Slash a fait appel au gratin du rock. Jugez plutôt : Iggy Pop, Beth Hart, Paul Rodgers, Billy F. Gibbons, Dorothy Martin de Dorothy, Brian Johnson, Demi Lovato, Gary Clarck Jr., Chris Stapleton, Tash Neal, et Chris Robinson, posent leur voix sur les interprétations à la guitare de Slash. Ensemble, ils reprennent 10 titres, brassant un large panel de styles grâce aux œuvres d'origine et à l'interprétation ci-présente, du blues au rock en passant par le jazz, la funk et la soul.

C'est ainsi que Orgy of the Damned trouve son titre, dans ces alliances, entre blues et rock ‘n roll.

Certaines pistes avaient déjà connu de fabuleuses reprises, telles que Oh Well de Fletwood Mac sortie en 1969, reprise 10 ans plus tard par The Rockets. Ou encore, la chanson Cross Roads Blues en 1937, de Robert Johnson, le chanteur des Delta Blues, reprise par Cream en 66 sous le nom de Crossroads, avec à la voix, le monstre sacré, Eric Clapton.

Un autre titre grandiose : Key to the Highway, de Charles Segar. Slash revisite le titre, aux côtés de Dorothy, succédant ainsi à tous les grands musiciens qui s’y sont frottés : Count Basie, John Lee Hooker, ou encore John Hammond.

Tout est lié dans ce festin, et Slash entre dans la danse avec son jeu de guitare unique : « Tout le monde me connaît comme un joueur de guitare de rock, et c'est vraiment ce que je suis, mais quand on s'y met (ndr: à la guitare et au rock), le blues est le fondement même de jouer du rock à la guitare. Certes, mes influences sont marquées par les guitaristes de blues-rock, comme Rory Gallagher, Jimmy Page, Eric Clapton, etc. Mais ces gars étaient tous influencés par Albert Collins, BB King, Buddy Guy, et par tous ces guitaristes de blues ».

Slash - Paris, 5/2024

Chaque chanson est travaillée avec un grand soin, on reconnaît bien là un album de Slash de par ses solos au son bien rond et chaud, parfois, accompagné par l'harmonica, comme c'est le cas dans The Pusher en duo avec Chris Robinson, ou encore dans Killing Floor avec le brillant harmoniciste Steven Tyler (Aerosmith) dont la performance enregistrée en une prise est à voir ABSOLUMENT dans le making of. On notera aussi un certain penchant pour les introductions musicales prolongées démarrant comme en jam.

Awful Dream, en featuring avec Iggy Pop, rappelle des retrouvailles pendant lesquelles on se laisse aller, improvisant et exagérant des vocalises et des vibratos qui ont l’air de beaucoup les amuser. Ah qu’on aimerait les voir partager ce moment sur scène !

Le plaisir que Slash et ses invités prennent à chercher ensemble est non seulement audible mais surtout très communicatif.

Les deux clips de l'album, Killing Floor feat. Brian Johnson, et, Papa Was A Rolling Stone feat. Demi Lovato, se démarquent : les artistes sont montrés successivement pendant leur enregistrement studio, s'ajoutent à cela quelques images rétro, les bluesmen qui ont permis à ce moment d'exister, respectivement Chester A. Burnett, et, les membres de The Temptations : l'hommage allié à la performance.

Pour finir en beauté, un onzième et ultime titre vient clore cette orgie des damnés, Metal Chestnut, composé par Saul en personne. Une balade bien bluesy… qui, après un premier mouvement, devient nettement plus rock, marquée par un long solo très Hudsonien. Comme une promesse d'un retour prochain pour continuer à partager sa passion avec son public.

On peut tous s'accorder pour dire que ce nouvel album est comme une émanation de son premier groupe concept né en 1996, Slash's BluesBalls. Orgy of the Damned est à écouter sans modération et à partager avec tous les nostalgiques de blues, mais aussi bien sur avec les amateurs de bon rock !

Texte : Abi
Photo : François Capdeville
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