Grâce à la magie de leur pote Hannes, chanteur de Kissin Dynamite, le nouvel opus « Hot Rock Time Machine » sonne très très très bien. Ce qui n’était qu’un projet de réédition d’anciens titres pour les rendre disponible sur les plateformes musicales est devenu un album à part entière. Rencontre avec nos Haut-Savoyards préférés et surtout probablement les principaux ambassadeurs d’un Hard Rock made in France. [Rencontre avec Swan Hellion, chant/guitare, Max2, guitare, Matthieu, basse et Franky, batterie, par François Capdeville]
Vous avez revisité des anciens titres de votre répertoire avec le travail de Hannes. Que vous a apporté Hannes ?
Max2 - Hannes nous a apporté son talent de sound designer. Il a retravaillé les pistes pour délivrer un son plus moderne, plus puissant. Même si nous avons gardé des vieilles pistes, nous en avons profité pour revoir des aspects de nos compos. Par exemple, j’ai revu quelques-uns des solos dont je m’étais lassé.
Swan - Je n’étais pas complètement satisfait de la manière dont ma voix sonnait sur l’album It Begins. Entre temps, j’ai gagné en expérience et je savais que je pouvais amener de nouvelles choses au niveau du chant.
Franky -ex-Dagoba- vous a rejoint en 2023…
Swan - On se connait depuis longtemps. Nous avons le même intérêt pour le Hard-Rock. On se disait qu’il pouvait être notre Tommy Lee français. Et puis, Franky est unanimement apprécié. Il a une personnalité très positive.
.. Un tommy Lee, mais les frasques en moins, j’imagine !
(rire)
Franky - Je trouvais déjà que la formule BlackRain fonctionnait bien. Quand j’ai rejoint le groupe il y a un an, j’étais très heureux car ce sont des gars que j’apprécie beaucoup. Et puis je réalise aussi un rêve de gosse en jouant du Hard Rock.
Franky, que penses-tu avoir apporté en tant que "nouveau" batteur ?
Franky - Je pense que j’apporte une frappe peut etre un plus musclée que précédemment et évidemment quelques breaks et des accents plus personnels.
Swan – Nous sommes très heureux d’avoir un batteur qui fait tourner les baguettes entre ses doigts comme tous ces batteurs très démonstratifs des 80’ : ça fait partie du visuel glam rock.
Franky - Tout à fait, dans cette musique, le batteur fait partie du show visuel. Il crée de l’interaction avec le public. Quand je fais voler les baguettes et que je vois le public au premier rang avec la banane, ça me rend heureux.
Max2 - Et Frankie est fan de François Damiens -comme nous d’ailleurs. On se marre bien ensemble…
A quand la batterie qui tourne sur elle-même comme à la grande époque Motlëy?
Max2 - Pour l’instant on la tourne manuellement ! Blague à part, je peux te dire que ça nous galvanise d’avoir un batteur show man et communicatif.
Dying Breed vous a donné beaucoup de visibilité et peut-être renforcé votre positionnement dans la scène Hard Rock en France. Quelles sont vos attentes par rapport à Hot Rock Time Machine ?
Swan - A l’origine, nous voulions juste faire un upload des vieux tracks pour les mettre à disposition des plateformes musicales pour nos fans, en attendant un nouvel album. Mais, le projet a grossi, porté par un intérêt grandissant des professionnels et l’énorme travail de réarrangement par Hannes. Hot Rock Time Machine est devenu un album à part entière.
Max2 - Alors que nous n’avions pas d’attentes particulières, « Hot Rock Time Machine » est notre plus grosse sortie. On vient juste de tourner deux clips alors qu’aucun n’était prévu.
Franky : Tu sais, une balade comme « Nobody But You » ne pouvait pas rester aux oubliettes. C’est une vraie pépite du même niveau qu’un Skid Row. Nous avons tourné un clip qui sera somptueux et qui fera honneur à cette balade. Et j’espère que les fans qui ont découvert BlackRain avec « Dying Breed » se prendront une claque en découvrant ce titre qui a 15 ans.
Vous serez en concert le dimanche 7 avril à la maroquinerie à Paris…
Swan -Tout à fait. Et la veille nous ferons notre release party au Dr Feelgood. Ceux qui ont précommandé l’album pourront le retirer. Il y aura des surprises.
20 ans de carrière. De quoi êtes-vous le plus fier ?
Matthieu - Je pense que le fait d’avoir à jouer au Hellfest en main stage est un accomplissement pour BlackRain. Nous y sommes présents depuis les premières années et nous rêvions de jouer au Hellfest.
Swan - Pour ma part, le plus important est de continuer à être présent dans la scène Metal et à faire de la musique ensemble. En 20 ans de carrières, nous avons croisé beaucoup de groupes qui ont démarré en même temps que nous et/ou qui ont fait le même genre musical et qui ont fini par arrêter. Malgré les doutes et les challenges que nous avons affrontés, nous sommes toujours là.
Franky - En tant que musicien, la plus belle récompense pour moi est de voir un public heureux. Sincèrement, je n’ai pas choisi de faire de la musique dans le Metal pour gagner de l’argent. Ce qui compte pour moi, c’est de vivre avec le public et de vivre ensemble une émotion commune qui s’alimente des uns et des autres.
Swan, où vois-tu BlackRain en 2025 ?
Swan - Pour moi c’est très clair : sur la scène du Hellfest
Vous êtes tous devenus papa ces dernières années. Comment faites-vous pour concilier vie de famille et les tournées ?
Matthieu - On est parfois sur un fil et il nous faut trouver un équilibre. Nous avons la chance d’avoir des compagnes très encourageantes. Je me dis que nos gamins doivent être contents d’avoir un papa qui fait de la musique, monte sur scène et rend les gens heureux. J’espère être inspirant.
Swan - Les enfants nous éloignent de nos obsessions qui peuvent être excessives. Je me rappelle avoir passé des nuits blanches à chercher l’inspiration. Avec le temps, nous sommes devenus plus efficaces et rigoureux car nous n’avons pas le même temps qu’avant. Nous avons une vie plus équilibrée et plus riche.
Max2 - On s’appuie sur notre expérience et je crois que nous avons mis en place des automatismes pour délivrer rapidement un travail de qualité.
Franky - Nous avons la chance d’etre bien entourés par nos compagnes et nos parents. Pour le clip de « Nobody But You », nous étions en famille. Le cocon familial de BlackRain est très aimant et chaleureux. Me concernant, ma fille est un moteur. Je veux qu’elle soit fière de son père et de ses réalisations. Je veux qu’elle vienne me voir en concert, qu’elle soit en backstage. La vie d’artiste me permet aussi d’être présent avec elle. La vie d’artiste me donne le privilège de passer du temps en famille.
Qu’avez-vous envie de dire aux lecteurs Metalleux de France qui liront cette interview ?
Swan - Faites vivre le rock n’roll ! Venez à nos concerts.
Mathieu - Si vous aimez ce que nous faisons, faites tourner les playlists et partagez nos titres sur les réseaux. Kiffez notre son. D’ailleurs, on a su il n’y a pas longtemps que notre titre Nobody But You a été joué à un mariage au UK. Le genre de surprise que l'on aime bien.
Texte et photos 1 et 3 : François Capdeville