Après 9 ans d'existence, le groupe marseillais sort enfin son premier album, Memories from the Future. À cette occasion, nous avons eu l'immense plaisir de rencontrer Kage, chanteur de la formation, qui nous en a dévoilé davantage sur cet opus, mais aussi sur l'histoire et les projets du groupe.
Le groupe existe depuis 2015. Vous êtes tous ensemble depuis le début ou y a eu des changements de line-up ?
Y a eu 1 changement de line-up. Notre batteur fondateur, qui s’appelle Seb, a été remplacé par un batteur qui s’appelle Seb. Voilà, comme ça on était pas trop dépaysés [Rires]. Y a pas eu d’embrouilles en soi, mais disons qu’au moment où les choses ont commencé à prendre une tournure un peu sérieuse – pas tant commercialement parlant, mais sur le plan de la place que ça prenait dans nos vies et de la discipline qu’il fallait observer pour avancer et composer tous ensemble, il a senti que ça allait peut-être trop loin, trop vite pour lui, et il a préféré se mettre en retrait, donc voilà. Ça a été compliqué de trouver son remplaçant, pendant un an on a galéré, mais on a fini par trouver…
Les batteurs ça se trouve pas facilement !
Les bons batteurs, c’est sûr. En plus, je te l’apprends sans doute pas, dans un groupe, y a le talent, mais y a aussi le côté personnalité, compatibilité, objectifs communs, et réunir tout ça c’est pas évident du tout. Donc voilà. Mais sinon le line-up est stable depuis le début.
Et vous vous êtes connus comment ?
Le batteur d’origine et le guitariste sont des amis d’enfance. Ils ont rencontré à une soirée l’autre guitariste, le soliste. Et, en gros, les deux guitaristes ont eu une sorte de coup de foudre musical. Ils ont passé la soirée à faire de la musique, ils avaient des influences en commun, Trivium, Avenged Sevenfold, Bullet for my Valentine, ce genre de choses. Et ils se sont dit : « Tiens, tu cherches un groupe, je cherche un groupe, let’s go ! ». Et le bassiste était un ami d’adolescence du soliste, ils faisaient du karaté ensemble [Rires]. Lui il est pas du tout dans le metal à l’origine, il est plutôt électro, mais son groupe préféré c’était Muse – je pense que ça l’est toujours [Rires] – et il faisait plutôt du clavier, mais il s’est dit : « Ouais, vous cherchez un bassiste, eh bien je vais être votre bassiste ! ». Il leur a pas laissé le choix [Rires]. Il a acheté la basse, il leur a dit « : Je sais pas jouer, mais je vais jouer ! [Rires] » et voilà, il s’est mis à la basse. Et tout ça c’était y a dix ans. Et c’est l’époque où moi je suis arrivé à Marseille, et j’ai posté une annonce sur un site pour musiciens parce que j’avais envie de me remettre à la musique de façon un peu sérieuse. Et donc, ils ont répondu à mon annonce, ils m’ont appelé, ils m’ont dit : « On aime la dissonance, Avenged Sevenfold et Tim Burton, est-ce que tu veux faire de la musique avec nous ? ». On partait vraiment de loin au début ! [Rires] Et puis en fait, de quelque chose qui était un peu rigolo, où on faisait ça le dimanche après-midi dans le grenier, ben on s’est tous chauffés mutuellement et c’est devenu quelque chose de central dans nos vies, et c’est d’ailleurs pour ça que je suis toujours à Marseille dix ans après, je suis resté pour ce groupe…
C’était pas le projet de départ ?
À la base, je comptais bouger tous les ans ou tous les deux ans de pays, et en fait je me suis dit que j’allais trimballer de pays en pays ma frustration de pas avoir mené à bien un projet musical, parce que ça a été quelque chose qui tout au log de ma vie à défini le sens que je donnais au fait de me lever tous les matins. Et donc, je me suis dit, allez, on va tenter un truc et se jeter dedans, et dix ans après je suis toujours là, voilà !
Donc y a eu deux EP soutenus par les fans, et là l’album qui voit le jour neuf ans après le début du groupe, ça fait pas mal de temps… c’est le temps qui a été nécessaire ou c’était pas en projet avant ?
Je pense que le temps a passé bien plus vite qu’on ne l’imaginait, je crois que c’est quelque chose que tout le monde ressent… en fait, les deux premiers EP étaient une façon d’apprend à devenir musiciens ensemble, ça a été un apprentissage pour nous. Le batteur originel avait beaucoup de créativité et avait imaginé toute une histoire avec un monde, tout ça. Donc, en fait, les deux premiers EP racontent une même histoire. Alors, c’est dans le désordre, faut trouver le fil, mais c’est un seul et même scenario avec un personnage, une narration, dans un univers un peu postapocalyptique avec en filigrane des aspects philosophico-environnementaux – alors, on va pas se prendre pour Gojira, mais y a un peu de ça. Et ça a été une période d’apprentissage collectif, parce qu’ils fallait que chacun apprenne à gérer son instrument, déjà – on part de zéro – et ensuite un apprentissage collectif de travailler ensemble. En fait, on est très différents les uns des autres, sur nos personnalités, sur nos backgrounds, sur nos préférences musicales, et il a fallu beaucoup de temps pour faire en sorte qu’on arrive à bien bosser ensemble, mais ce temps-là aujourd’hui a été précieux parce que, d’une part, ça a permis à notre groupe de façonner un son qui pioche dans plein d’influences différentes, parce qu’on est différents, et en plus on a une méthode de travail collective. Y a pas un leader qui va dire : « Ben voilà, j’ai composé ça, faites-le ». Y a les deux guitaristes et le bassiste principalement, qui apportent des idées brutes, et ensuite, à cinq, on fait l’arrangement ensemble, on remodifie les morceaux, jusqu’à arriver à quelque chose qui est l’expression des cinq créativités. Et on est vraiment attachés à ce collectif, y compris dans les décisions et dans la répartition du travail sur le côté non-musical. Ça, c’est quelque chose d’important, et puis ça a énormément permis de forger cette cohésion, d’aller tous dans le même sens et de mettre de côté les ego et les choses comme ça. Ce temps qu’on a passé, c’est vrai que ça paraît long, mais on a eu besoin de ce temps pour avoir une équipe, des locomotives qui savent incarner le projet et fonctionner en un collectif hyper soudé, hyper solidaire. J’en veux pour preuve la stabilité du line-up, et un line-up qui en plus d’être stable, est actif dans son intégralité. C’est pas une personne qui drive, c’est tout le monde qui est actif selon ses affinités, etc. Et c‘est vrai que nous on sait que ça fait dix ans qu’on bosse, mais pour les gens on est peut-être apparus l’année dernière, par exemple, avec le premier single de l’album. Ou dans le sud les gens nous connaissent un peu pour les deux premiers EP, mais je dirais que c’est après 2021, après le changement de batteur et le Covid, qu’on a commencé vraiment à développer le projet qui fait qu’on est là aujourd’hui.
En termes d’influences y a tous les groupes qui sont cités généralement, System of a Down, Stone Sour – qu’on sent un peu par moment, je trouve – et plein d’autres, mais dans l’ensemble c’est surtout des groupes qui étaient très actifs à partir de la deuxième moitié des années 90 et jusqu’en 2010 on va dire, donc c’est des choses que vous écoutiez avant la naissance du groupe en fait. C’est là-dedans que vous puisez ?
Tout à fait. Je pense que de toute façon, dans chaque musicien, y a toujours une part de l’enfant et de nos premières amours musicales, ça façonne un peu qui on est, la musique qui nous ressemble et c’est ce qui sort de nous assez naturellement. Alors, comme je disais tout à l’heure, on a tous des backgrounds un peu variés, mais c’est quelque chose qui nous a unis à ce moment-là. Moi j’ai un côté un peu plus grunge dans mes influences et après Slipknot, Stone Sour, ça fait partie des choses que j’ai écoutées, quand d’autres c’était plus System of a Down, Avenged Sevenfold, y a celui qui écoutait de l’électro, on n’en parle pas [Rires], mais c’est vrai que ce qu’on a voulu faire, je pense, c’est d’allier des sons un peu modernes, contemporains, vraiment, sur la prod, comme certains groupes de metalcore qui vont avoir des éléments de breakdown, etc. allier ça avec le côté un peu fou de groupes comme System of a Down des années 2000, y ajouter le côté un peu brut du grunge, plus 90, qui me correspond, mais aussi à Sam, le guitariste soliste, qui est très rock anglais, qui aime beaucoup ces choses plus organiques, et le tout en essayant de trouver notre place là-dedans, et de faire quelque chose qui nous ressemble. On essaie de trouver un équilibre entre nos créativités, et je pense que piocher à droite à gauche et en faire quelque chose qui est un peu cohérent c’est le défi, mais c’est aussi la force du groupe.
Ben je trouve que c’est plutôt réussi sur l’album. C’est super accessible, on écoute ça facilement, mais en même temps c’est pas simpliste, on sent le mélange des influences, y a des passages de certains morceaux qui te prennent vraiment par surprise, donc si c’était l’objectif, il est atteint !
Eh ben ça fait vraiment plaisir parce qu’on fait de la musique pour exprimer quelque chose, et si cette chose-là est reçue, je pense que c’est tout ce qu’un musicien peut demander, cette connexion qui s’établit. Quand on a commencé, c’est vrai qu’on en a parlé tout à l’heure, ce qu’on faisait sur les deux premiers EP, c’était peut-être un peu plus prog, parce que c’est les débuts un peu de la créativité, on a envie d’en mettre partout, on a plein de choses à dire et on le fait de façon plus ou moins adroite… Y a aussi le fait qu’en live on voyait que les gens apprécieraient ce qu’on faisait, mais c’était plus des hochements de tête, et on avait envie que ce soit un peu plus le bordel, et donc ça fait qu’aujourd’hui on est arrivés sur cet album-là, on a essayé d’allier le côté créatif, riche, de conserver un élément de ça, mais en y ajoutant de l’efficacité et le côté un peu direct et catchy qui permet aux gens de chanter plus, de bouger plus, mais sans tomber dans le cliché… alors, c’est pas toujours évident, faut trouver l’équilibre, on est en train de se poser la question des morceaux à venir aussi, on va continuer dans cette voie-là, mais c’est jamais évident de trouver le bon équilibre. Je dirais que le maître-mot c’est la surprise, parce qu’encore une fois, même si on a des influences très différentes, on aime bien quand un morceau nous surprend, soit parce qu’il est hyper catchy donc on le retient, soit parce qu’il y a un petit détail d’un instrument, de composition, enfin des éléments qui prennent à revers. Si c’est trop téléphoné, effectivement c’est vu et revu et on se dit : « Ouais, c’est bien fait, mais ça m’a pas marqué ». Et sans dire qu’on arrive à le faire, c’est en tout cas ce à quoi on aspire, et de pouvoir prendre du plaisir à délivrer cette musique qui sort de nous et qui soit authentique, mais qui puisse toucher des gens.
Donc y a eu deux singles déjà, Latch, qui est sorti en fin d’année dernière, avec un clip sympa avec plein de guests… Bon le chihuahua, certes, mais pas que [Rires] !
Le chihuahua qui s’appelle Thatcher !
Et plein de groupes des environs de Marseille, c’est ça ?
Ouais. C’était le premier clip de l’album, le premier single, et on a voulu qu’il soit à l’image de l’album et du groupe, c’est-à-dire qu’aujourd’hui on a envie que notre musique et nos concerts soient une fête. On se dit que ça fait du bien à tout le monde. On a vu notamment pendant le Covid qu’il y avait besoin, psychologiquement, de sortir, de voir des gens, d’aller à des concerts, et puis en plus à une époque où la musique est très accessible et où y a beaucoup de qualité dans plein de choses qui se font sur internet, à une époque où le live c’est le nerf de la guerre, il faut que les gens viennent à tes concerts pour pouvoir proposer de belles dates et surtout récupérer un peu de sous pour pouvoir développer le projet, donc il faut proposer quelque chose de festif qui fasse se déplacer les gens, ce qui est pas toujours évident. Et on s’est rendu compte que ça nous définissait aussi, parce qu’on aime bien aller passer de bons moments en concerts et quand ça bouge. Et donc ce clip est à cette image, c’est-à-dire qu’on a voulu transmettre une énergie à travers le clip, et incorporer là-dedans des membres de la communauté metal, donc y a des groupes, mais aussi tous les gens qui gravitent autour, par exemple Fred Landercy de Metal II Mars qui est un fanzine hyper important dans les Bouches-du-Rhône, qui tous les mois propose toutes les actus, concerts, interview, sorties, c’est de qualité… c’est quelqu’un qui compte beaucoup pour nous, donc je lui fais une spéciale dédicace [Rires]. Et voilà, des ingés sons, des organisateurs de concerts, responsables de salles, etc. Et on a invité tous ces gens-là à participer à ce clip pour incarner cet esprit en commun qu’on a. On se bat tous pour faire vivre cette scène, pour avancer ensemble. Y a de la solidarité. Bon, après, comme dans tout milieu, y a des gens qui ont plus d’affinités qu’avec d’autres mais dans l’ensemble on a tous la même passion, qu’on exprime différemment, et y avait vraiment cette envie d’inviter tout le monde à la fête. Et donc c’est pour ça qu’effectivement y a plein de gens, et pas que du sud d’ailleurs, y a Arthur Alternatif qui est basé à Lille, qui est descendu pour le clip, mais effectivement y a ETHS, Acod, Digital Nova, Lecks Inc. et beaucoup d’autres. D’avoir tous ces gens-là… On leur a juste dit : « Vous venez à telle heure et vous faites ce que vous voulez ! Amusez-vous devant la caméra ! » Et ce qui est hyper sympa, c’est qu’on a vu des personnalités très différentes s’exprimer devant la caméra, et ça donne un résultat au final hyper participatif et qui est un super souvenir pour nous comme pour eux, je l’espère. En tout cas, je pense que oui !
Et puis y a le deuxième clip qui est hyper différent en termes de réalisation ; mais je trouve que y a une chose qui ressort dans l’un comme dans l’autre, c’est ce côté festif, fun, vous avez l’air d’être super heureux de faire ce que vous faites, et à regarder c’est très agréable et ça donne envie d’écouter votre musique en fait.
Ben ça me touche beaucoup, parce qu’encore une fois, c’est l’image qu’on cherche à partager ; et c’est pas qu’une image, c’est quelque chose d’authentique, et, petit aparté, c’est vrai qu’on aurait pu s’essayer à faire des trucs où on se prenait plus au sérieux dans le visuel, l’approche, comme le font certains groupes, mais on a peut-être senti que c’était pas forcément entièrement nous, non pas qu’on ne fasse pas les choses sérieusement, mais on allait vers ce qui nous ressemblait, et c’est beaucoup plus facile d’incarner ça ensuite, que ce soit en interview, en clips ou en concerts…
Oui après, musicalement, c’est vrai qu’il y a certains styles de metal où ça serait un peu étrange…
Oui, ça se prête moins à faire la fête [Rires]. Mais là-dessus je voudrais saluer le travail de notre réalisateur, qui a réalisé plusieurs de nos clips, dont notamment Latch et Idolies dont on parle, c’est lui qui a fait les deux clips, et on tourne avec lui un troisième clip bientôt aussi, qui sortira en principe avant l’été. Et en fait, il fait un super travail. Là, sur Idolies, le parti pris artistique c’était de faire tout le clip en photographies et pas en vidéo, donc ce sont des milliers de photos dans pas mal d’endroits de Marseille que certains Marseillais reconnaîtront, et on a encore une fois inclus des gens de l’entourage, des amis, des fans, pour nous accompagner dans cette aventure. On a tourné pendant l’été, il faisait hyper chaud, mais encore une fois c’est drôle parce qu’on se met souvent dans des galères, mais c’est l’aventure et on le fait ensemble, et je pense que ça transparaît après à l’écran. Et si c’est reçu, encore une fois, c’est top.
Et qu’est-ce que vous avez fait boire à ce pauvre cacatoès ? Il va bien au moins ?
Oooh ! Ça, c’était incroyable, on était en train de tourner des scènes, et là y a un mec qui débarque avec un cacatoès, on s ‘est dit : « Mais qu’est-ce que c’est que cette ville ! » Certains diront : « C’est Marseille, bébé ! » [Rires]. Et là, donc, on lui a demandé son autorisation et il était consentant. Je ne sais pas ce qu’ils lui ont fait boire, mais c’était sous surveillance du propriétaire donc ça devrait aller !
Et alors on voit bien votre ancrage à Marseille dans le clip, mais Marseille c’est plutôt une terre de rap, non ?
Hum… ça se discute ! Non, c’est vrai que Marseille est traditionnellement une terre de rap, mais un peu à l’image de la France. Dans le monde, y a le rap U.S. et y a la scène française qui est hyper développée et que d’autres pays nous envient. Mais la France a toujours eu aussi d’autres scènes ; bon, évidemment y l’électro, mais même si Marseille est connue pour des légendes du rap telles qu’IAM, à l’époque y avait déjà aussi en parallèle Dagoba, ETHS, Tripod, Sonny Red, etc. Et aujourd’hui, y a une nouvelle génération de rappeurs marseillais qui a poppé depuis le milieu des années 2010, Jul, SCH et compagnie, mais pour autant la scène rock et metal n’est pas en reste. Déjà, y a toujours eu, de tous temps depuis le début des années 90, une scène hardcore hyper active. Par essence, le hardcore c’est underground, donc ça se voit pas énormément, mais la scène marseillaise est hyper développée. Et depuis la fin des années 2010, y a une locomotive marseillaise dans le metal qui s’appelle LANDMVRKS, vous aurez peut-être entendu parler de ce petit groupe prometteur [Rires]. Là, ça fait deux ans qu’au printemps ils font tournée européenne et à l’automne tournée américaine, ils étaient en tournée en Australie y a quelques semaines, au printemps ce sera leur première tournée européenne en tête d’affiche, c’est déjà bien vénère, et dans leur sillage y a tout un nombre de groupes qui sont en train de monter. La scène a toujours existé, mais là elle est en train de prendre une visibilité qu’elle n’avait plus depuis un certain nombre d’années. J’en veux pour preuve deux choses : il y a eu en novembre le MVRKS FEST, peut-être que t’en as entendu parler. C’est un peu le même concept que Slipknot qui fait le Knotfest, là LANDMVRKS fait ça à la Friche qui est un lieu magnifique, une ancienne friche industrielle avec des espaces incroyables. Y avait trois scènes en même temps, avec des démonstrations de BMX, de skate, etc. et donc c’était dans un univers un peu skate, punk, metalcore et y avait en tête d’affiche LANDMVRKS, Novelists, Resolve, Rise of the Northstar, et Paleface Swiss, et y avait des dizaines de groupes de la scène marseillaise qui étaient là en support, dont Scarlean et bien d’autres, et ça a fait un festival qui n’avait rien à envier à des gros festivals auxquels j’ai pu assister ailleurs en France ; y a eu 3000 personnes alors que c’était une première édition, donc on sent qu’il y a un réel élan qui existe, et qui n’a rien à envie au rap non plus. Et la deuxième preuve par rapport à la vivacité de la scène marseillaise actuelle, c’est que samedi soir [24 février] on est montés à Lille pour l’avant-première des Triomphes du metal français, émission annuelle à l’initiative d’Arthur Alternatif, et on avait déjà gagné un trophée l’an dernier pour notre single Inner Evil de l’EP précédent, et là on a de nouveau gagné un prix pour Latch, le premier single de l’album. Bon, on était honorés et on a pu jouer ce single sur scène après pendant la soirée auprès d’un public lillois qui nous connaissait pas et qui a repris tous en cœur, donc ça veut dire que ce refrain marche [Rires] mais là où je voulais en venir, c’était que sur, je sais plus, 12 catégories je crois, avec trois nominés à chaque fois et un lauréat, honnêtement, j’ai pas la statistique exacte, mais je crois que 2/3 des groupes qui étaient nominés venaient de Marseille, Montpellier, Avignon. Voilà, la scène du sud est en train de prendre une ampleur assez importante. Donc, c’est vrai que nous sommes une terre de rap, mais on se défend ! [Rires].
Le troisième clip dont t’as parlé, c’est pour quel titre de l’album ?
Alors.. est-ce qu’on spoile, est-ce qu’on spoile pas ?
Ben dis pas, si tu veux pas !
Non, non, je peux dire ! En fait, on va semi-spoiler… C’est-à-dire qu’on peut pas dire dans quel ordre, ni quel type de clip ce sera, mais s sur l’année 2024 on aura des clips pour The Saddest of Playgrounds, Memories from the Future et Sattelized, pour sûr.
D’accord…
S’il n’y en a pas d’autres.
Donc pas mon morceau préféré…
Qui est ?
You won’t be alone.
Ah ben, je peux rien promettre, mais on a remarqué qu’il a été écouté sur Spotify depuis la sortie, il marche bien en live, on l’aime beaucoup. En fait, en live, on commence comme l’album, Latch puis celui-là, et ça marche très bien, donc c’est pas impossible qu’il ait un traitement un peu particulier. Je promets rien, mais je note que tu apprécies et j’en ferai part à l’équipe [Rires].
Bon, j’aime bien les autres aussi, hein ! [Rires] Au niveau du visuel de l’album, il va se retrouver dans le merch ou ça va être totalement différent ?
Alors, au niveau du merch, y a déjà une ligne qui vient de sortir avec des éléments, notamment des T-shirts et des sweat-shirts qui sont inspirés de la pochette mais qui sont pas la pochette. C’est notre graphiste qui a repris l’élément de Medusa mais qui est un peu différente, c’est pas exactement le même graphisme. Mais c’est vrai que depuis que l’album est sorti, on a eu plusieurs personnes qui nous ont demandé si y aurait des éléments de merch avec simplement la pochette de l’album. Moi j’y suis favorable, mais comme je disais tout à l’heure, on est un collectif et il faut que la majorité soit ok. Le merch, après, peut faire l’objet de plein de déclinaisons différentes, on parle classiquement du cd, de t-shirts et de sweatshirts, on fait des bonnets aussi, mais on pourrait imaginer, je sais pas, des chaussettes…
Oui, il est mignon le bonnet, je l’ai vu sur les photos, je crois que c’est Anthony qui le porte…
Oui, il le porte bien, hein ? Moi si je porte un bonnet ça marche pas du tout ! [Rires] Mais moi, je suis super favorable, parce qu’il est super chouette ce dessin, qui a été fait par Kevin Cavigioli, je cite son nom quand même, parce que c’est aussi lui qui avait fait la vidéo en animation d’Inner Evil, qui avait gagné le prix des Triomphes du metal français l’année dernière, et d’ailleurs il est en train de travailler sur certains des clips que j’ai cités tout à l’heure. Donc, Kevin Cavigioli, il a énormément de talent, je suis hyper fan de son travail, donc je lui fait une petite dédicace !
Donc, en projet là, y a des concerts qui vont arriver.
Oui, on y travaille d’arrache-pied. Comme tout le monde le sait, le booking c’est très difficile, mais c’est vrai que depuis qu’on occupe un peu l’espace on commence à avoir des gens qui nous mettent sur la carte, qui se disent « Ah, ils existent ! » [Rires] et c’est encourageant. Donc, y a des choses qui sont en cours de réflexion ou de discussion. Je peux pas trop en parler, mais je peux dire qu’en fin d’année, vers la Toussaint, y aura une tournée, un peu comme l’année dernière, où on avait fait une tournée dans l’ouest de la France, là ça va être une tournée plutôt dans l’est, pour changer un peu, qui débordera sans doute sur la Suisse, l’Allemagne et la Belgique. L’autre soir aux Triomphes y avait des Lillois et des Belges qui ont apprécié ce qu’on faisait et qui seraient intéressés de collaborer sur des dates comme ça. Après, pour ce qui est déjà confirmé, je peux au moins citer 3-4 dates là, qui viennent, qui sont assez importantes pour nous. Tout d’abord, le 23 mars à Avignon, enfin à côté d’Avignon, avec nos amis de Scarlean, qui organisent la première édition d’un festival qu’ils ont appelé le Metalcrew festival ; le 29 mars on joue au Jas Rod, une grande salle qui est à 20 minutes de Marseille, et c’était un peu une façon de proposer une date bonus, parce qu’on a fait la release party de notre album au Makeda qui est une salle de 300 places au cœur de Marseille, une très belle salle, et en fait on a fait sold out sur préventes, donc y a pas mal de monde qui est resté sur le carreau, ce qui en soit est une bonne nouvelle pour le projet, c’est bon signe, et on a passé une soirée exceptionnelle. Mais c’est vrai que c’est dommage, parce qu’il y a même des proches qui voulaient venir et qui ont pas pu tellement c’était bondé. Donc là-dessus, on a eu l’occasion de pouvoir proposer une date bonus un mois et demi après, donc c’est vraiment cool, dans une salle deux fois plus grande et en compagnie de Lecks Inc., de The Black Enderkid et de Bad Tripes. Donc ça va être une belle soirée, un vendredi soir, le 29 mars, ça va être cool. Et en mai on a aussi nos premières dates en Italie, on va jouer à Milan et Bologne début mai et fin mai. Vendredi 31 mai, on a été retenus par Keuf metal qui organise la Warm-up Metaldays au Crossroad à la Rochelle. Y a eu pas mal de candidatures et on a été retenus avec trois autres groupes qui sont Death Decline, Lone-Survivors et Parallyx pour cette warm-up Metaldays qui s’annonce assez titanesque, à la Rochelle, donc, le 31 mai.
C’est très bien, tout ça ! Pour terminer, est-ce que musicalement t’as des petits plaisirs coupables, des trucs que t’écoutes mais t’assumes pas trop ?
Aaah. Des plaisirs coupables… Non, en plus, dans le groupe, on est tous à écouter pas mal de choses différentes… Allez, le premier qui me vient en tête, ce serait les Backstreet Boys, mais, au final, ce qui est drôle, c’est qu’on se rend compte avec Internet qu’il y a beaucoup d’entre nous qui ont ce genre de plaisirs coupables. On ne compte plus les reprises metal de Backstreet Boys, ou même récemment y a Electric Callboy qui a repris Everytime we Touch, de Cascada, qui est quand même hyper kitsch comme morceau, et qu’on a tous entendu étant plus jeune ou en boîte. Et ça marche ! Après, c’est sûr que certains trouveront ça grotesque, mais voilà, Electric Callboy au Hellfest, l’année dernière, c’était quand même la grosse teuf, et c’est taillé pour ça. On en revient à ce qu’on disait tout à l’heure, on veut que les événements live donnent envie aux gens de se déplacer, parce qu’ils savent qu’ils vont passer une bonne soirée et que ça va bouger, et qu’ils vont oublier leurs problèmes du quotidien, qu’ils vont rencontrer des gens. Et voilà, sans dire qu’on veut faire de la musique de Bisounours, on a quand même un côté sérieux, mais on a envie de pouvoir partager ces énergies, recevoir, donner. Et on a vécu ça pendant notre release party et honnêtement, tout ce qu’on peut demander, c’est de continuer à pouvoir faire ça, avec de plus en plus de gens, partout, et pas que dans le sud !
Eh bien merci beaucoup !
Merci à toi, c'est hyper précieux pour nous d'avoir des gens qui font ce travail, qui nous permettent de toucher d'autres personnes, donc merci beaucoup pour ça !
Orsola G.