Ils joueront ce soir au Trabendo à guichet fermé. Le phénomène Brutus n’est pas prêt de s’arrêter avec aux commandes Stefanie Mannaerts (batterie & chant), Peter Mulders (bass) et Stijn Vanhoegaerden (guitare). Le son organique de Brutus fait partie de notre playlist quotidienne et nous vous encourageons à vivre une fois une expérience live avec eux. Une expérience spirituelle. En attendant de les découvrir ce soir sur scène à Paris, nous vous proposons de lire/relire l’échange que nous avions eu cet été avec le groupe qui était de passage à Paris, à Rock en Seine. [propos recueillis par François Capdeville]
Quel est votre meilleur souvenir de l’année 2023, à date ?
Nous avons joué dans un festival Metal à Hambourg juste avant l’été. Nous devons t’avouer que nous étions un peu le « soft band » de la journée. Nous n’attendions rien du tout de ce concert avec un public orienté Metal extrême. Et, en fait, au bout de vingt minutes, les gens étaient en transe. C’était fou.
En tant que groupe de scène, comment vous vous imprégnez de l’énergie du public ?
Nous avons besoin de l’énergie du public pour nous nourrir. Nous démarrons toujours à 100% mais quand cette énergie est palpable ; nous donnerons 150%. Après, il y a différentes énergies. Parfois, des gens viennent écouter en silence notre musique, quasi de manière mystique. Nous le ressentons, et cela nous booste également.
Nous savons que les gens ont payé pour venir. Et nous leur donnons notre musique et notre énergie. Nous nous auto-alimentons de ces vibrations. Parfois, nous allons prendre notre temps pour faire monter l'intensité, parfois nous allons donner toute la puissance d’un coup.
Vous avez tourné cette année aux Etats-Unis pour la deuxième fois. Quelle a été votre expérience ?
Nous avons eu un très bon accueil du public. C’était dur car il y avait beaucoup de route. Mais nous avons eu de très bons retours et nous avons hâte d’y retourner.
Est-ce que vous vous sentez ambassadeurs d’une certaine identité/culture belge ?
Personnellement non. Nous sommes juste un groupe de Rock. Mais c’est vrai qu’on nous le dit souvent. Et nous en sommes honorés. Le public et les artistes que nous rencontrons en tournée, nous disent qu’il se passe quelque chose d’incroyable dans la scène rock belge. Amenra par exemple...
Nous nous sentons davantage ambassadeurs de tous ces jeunes qui ont un rêve quel que soit le domaine et qui, à force de ténacité et de travail, le réalisent. C’est une vision qui nous plait davantage et qui fait partie de notre expérience Brutus.
Votre premier album est sorti en 2017 et a connu un succès foudroyant. Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Avant de créer Brutus, nous étions déjà musiciens dans des groupes différents et cela fonctionnait bien. On a démarré le projet Brutus en pensant juste faire des shows dans notre région. Et pourtant, plus le temps avançait, plus il y avait des super retours, des nouvelles opportunités qui s’offraient à nous. On n’attendait pas un tel succès.
Parfois on regarde le chemin parcouru ensemble et nous sommes encore surpris de tout ce que nous avons pu réaliser en tant que groupe.
Au début de notre carrière, certains disaient que nous étions un groupe hype et que ça allait s’essouffler, et bien tu vois, nous sommes toujours là.
Quelle est votre plus grande réalisation ?
Nous sommes très fiers de l’alchimie qui nous unit. Et puis également du fait que nous continuions à travailler ensemble après dix ans d’existence. Notre équipe grandit, notre famille, et nous avons toujours la même envie de faire de la musique. Mais il faut rester prudent car il peut y avoir des moments à vide. Nous travaillons dur pour continuer à offrir une expérience musicale puissante.
Vous avez énormément tourné ces deux dernières années. Vous n’êtes jamais fatigués ?
Tu sais, nous n’avons jamais annulé un seul concert. Même quand nous étions épuisés, ou malades. Mais il y a cette magie de la musique et de la scène qui génère de l’adrénaline qui te fait tenir le coup.
Quel regard portent vos familles respectives sur l'ascension de Brutus ?
Nos parents sont très fiers de nous voir passionnés et de voir notre projet grandir. Le revers de la médaille c’est que parfois nous devons nous absenter quand nous sommes en tournée. (Stijn précise qu’il y a peu il s’est excusé auprès de sa maman pour son absence longue qui lui a répondu avec tendresse : « Ce n’est pas grave. Je suis tes aventures grâce aux articles de presse. Profitez de votre musique ! »).
Stefanie, pasta alle vonghole ou alla carbonara ? (Nous avons ouïe dire qu’elle adorait les pâtes)
Aucunes des deux, je suis végétarienne ! 😉
Un dernier mot pour nos lecteurs Metalleux de France ?
Merci d’avoir pris le temps d’avoir lire l’interview et merci de nous soutenir. On vient d’une petite ville en Belgique et savoir que d’autres personnes en France lisent cet article nous fait chaud au cœur. Et venez nous voir sur scène !