Entretien avec 20 Seconds Falling Man

Si vous arpentez les sous-genres du post-core et de noise rock, ne cherchez pas plus loin et venez (re)découvrir une perle de la scène metal nantaise, dont le nouvel album “Resilience” vient tout juste de sortir. 

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• 1. 20 Secondes Falling Man a pris racines dans la scène hardcore nantaise mais s’est rapidement construit une identité propre ancrée dans le post metal. Qu’est-ce qui vous a amené vers cet univers musical ? 
  • À l’origine, le groupe était un one man band que Greg a créé dans son coin, avec des inspirations très mathcore, comme Botch ou The Dillinger Escape Plan. Puis, avec l’arrivée de nouveaux membres, petit à petit, le style a assez vite évolué vers quelque chose de plus simple et brut, mais avec une envie d’émotions exacerbées, ce qui a mené vers quelque chose de plus « post ».

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• 2. Vos premières inspirations en tant que groupe et musiciens étaient-elles nantaises, françaises ou plutôt internationales ?
  •  Je pense que comme pour beaucoup, pour ne pas dire tout le monde, dans le « rock » de façon très large, nos premières influences et inspirations se font dans les scènes anglophones. Pour preuve : nous écrivons en anglais. Même si le groupe a proposé des chansons en français, nous avons fait le choix de rester dans la langue de Shakespeare car notre oreille est influencée et habituée à ça. L’anglais nous semble plus musical. Cela ne nous empêche pas d’avoir énormément de groupe français, y compris qui chante en français, et qui sont incroyables.

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• 3. Vous êtes un groupe à 5 têtes : avez-vous une certaine façon d’écrire votre musique ou de travailler tous ensemble ? (Composez-vous ensemble ou chacun séparément?)
  • Nous composons à plusieurs mais en petit comité, à deux ou trois, on se retrouve dans un home studio, et on développe ensemble des structures de morceaux autour d’une idée de riff venant d’une seule tête. Une fois que la structure du morceau nous plaît, on le travaille ensemble en répet, pour affiner des derniers détails musicaux, puis Arno pose sa voix dessus.

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• 4. L’originalité de votre son participe à une remise en question de ce que signifient « metal » et « heaviness ». Mais êtes-vous à l’aise avec la dénomination de votre musique en tant que « post » (post-metal, post-core, etc.) ?
  • On aurait plutôt tendance à dire qu’on est un groupe de post-core ou de noise rock, qu’un groupe de post-metal, car on s’identifie plus à ces genres de musique et, notre son tend, je pense plutôt vers ses esthétiques. Après les frontières restent fines et on flirte quand même beaucoup avec la scène post-metal.

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• 5. “Résilience” est donc votre deuxième album. Celui-ci semble plus brutal et moins contemplatif que le dernier. Doit-on comprendre que vous souhaitez gagner en intensité en terme musical ?
  •  C’est curieux que tu ressentes ça, j’ai plutôt l’impression inverse, on a voulu intégrer énormément de nuances dans cet album, tandis que le précédent était plus brut. Peut-être que les nuances font plus ressentir le côté puissant des passages concernés ? En tout cas si on a pris en intensité, c’est gagné pour nous !

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• 6. Votre nouvel album s’appelle “Resilience”. Qu’est-ce qui a motivé le choix d’un tel titre ?  Quels ont été vos sources d’inspiration lors de l’écriture de cet album ?
  • Nous avions directement pensé au titre de l’album, durant la conception du premier album. Nous voulions créer un dyptique (deux œuvres, qui se répondent et se complètent). D’abord Void, qui représente le vide total, un état des lieux de notre monde dans lequel l’être humain s’est enfermé tout seul, puis en réponse Resilience qui nous permet d’entrevoir une porte de sortie avec des notes d’espoirs et surtout une forme d’acceptation.
    
    
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• 7. Parmi les chansons qui composent Resilience, l’une d’entre elles a particulièrement retenu notre attention, il s’agit de Fear of the Unknown, qui évoque la peur et les pièges dans lesquels elle peut nous attirer. Pourriez-vous nous en dire davantage sur le sens de ce morceau ? ‍
  • Je pense qu’il y a beaucoup d’interprétations possibles à ce morceau, chacun peut l'interpréter à sa façon. Il existe aujourd’hui beaucoup de peurs différentes qui paralysent et empoisonnent nos existences et qui devraient être amenées à disparaître. En tout cas, le morceau invite à s’en séparer et à aller de l’avant. 

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• 8. Quel serait le titre de cet album qui vous représenterait le mieux en tant que groupe et pourquoi ?
  • C’est très difficile de répondre à cette question en tant que créateur, car on a pensé à un tout cohérent pour l’album, mais de ce que disent les premiers retours, Crossroad serait le morceau le plus représentatif de ce que l’on peut proposer et ça tombe bien car son nom résume bien cette idée ahah.

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• 9. Avez-vous déjà des groupes en tête pour de futures collaborations ?
  • Là tout de suite, je penserais à Hangman’s Chair, First Draft ou encore Tickles que l’on a invité pour notre release party au Ferrailleur à Nantes. Trois groupes que j’ai eu la chance de voir en concert, et qui m’ont bien surpris à chaque fois et avec qui j’aimerais beaucoup créer des choses.

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• 10. Par le passé vous avez repris “A forest”, des Cure. Y a-t-il d’autres titres (connus) dont vous aimeriez faire la reprise ?‍
  • Nous avons également sorti en 2022 une reprise de Moderat qui est un groupe de musique électronique allemand et dont nous sommes tous fans dans le groupe. Ce qui est sûr c’est que ça nous intéresse de faire des reprises qui n’ont pas grand-chose à voir avec le metal ou le hardcore de façon générale, car on souhaite avoir le même plaisir de création que lorsque l’on créé nos propres compositions. Nous avons donc fait des reprises des années 80 et 2000, donc probablement que nous viserons les années 90 pour une éventuelle prochaine reprise ahah probablement quelque chose qui viendrait de la scène Trip Hop (Massive Attack, Portishead etc.. ) peut-être ?

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• 11. Maintenant que votre dernier album est sorti, quels sont vos projets ? Auras-t-on l’occasion de vous voir sur scène prochainement ? ‍
  • Oui, on vous donne rendez-vous au Post In Paris, le dimanche 19 mai prochain. Il y a une belle programmation très éclectique avec beaucoup de raretés cette année. Nous travaillons également sur des dates en septembre prochain. On est bientôt prêts à vous dévoiler notre nouveau clip pour Shadow Of The Past également, et on a bien hâte de vous le partager !
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• 12. Si vous aviez l’opportunité de faire un album avec un groupe, n’importe quel groupe du passé ou du présent, quel serait-il ?some text
  • Je rêverais d’assister à la conception d’un album de Nine Inch Nails. Je me suis toujours demandé comment Trent Reznor produisait ses sons. Leur concert de 2022 au Hellfest est une des plus belles choses que j’ai vécu en live.
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• ‍13. Qu’écoutez-vous en ce moment ?‍
  • En ce moment, je suis à fond sur les nouveaux morceaux de Metz et j’ai hâte d’entendre leur nouvel album au complet. J’ai aussi pris une grosse claque avec les derniers albums de Mannequin Pussy et Gouge Away. Il y a également nos potes de Watertank et de Junon qui ont sorti de supers albums récemment et qui sont vraiment géniaux.
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• 14. Nous arrivons à la fin de cette interview. Avez-vous un message pour les lecteurs de Métalleux de France ?some text
  • Tout d’abord, prenez soin de vous. Et allez voir des concerts près de chez vous, continuez de soutenir les organisations, salles et artistes : faisons en sorte que la culture reste essentielle.

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Texte de Anna Grésillon et Garance Ameline

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