16/2/2024

Kami no Ikari vous emmènent au paradis

Merci beaucoup, pour commencer. Le groupe a été formé en 2020 et avant vous étiez tous dans d’autre projets…

Amarino : Oui.

Qui a été à l’origine de Kami no Ikari, comment c’est venu ?

Amarino : Ben, c’est moi. Je me rappelle, en février 2020, avoir posté une annonce tout simplement sur Facebook, en disant que je voulais monter un groupe, que je voulais faire du Deathcore mélodique, et Brice a répondu à mon annonce, en me disant : « Mec, j’ai trop envie de participer à ce projet et je connais la personne qu’il te faut ! », j’ai nommé : Rodolphe ! Et en fait, on s’est retrouvés tous les trois comme ça. Un mois après, Covid, confinement. Et à distance, on en a profité, et pendant le premier confinement on a composé très vite les morceaux, en faisant des petites maquettes. Voilà, c’est comme ça qu’est né Kami no Ikari, quoi. Merci Mark Zuckerberg ! [Rires]

Et donc le nom du groupe signifie « la colère des dieux »…

Amarino : Exactement, oui.

Apparemment, y a un groupe de hackers qui porte le même nom, c’est vous ou pas ? [Rires]

Amarino : Exactement ! [Rires] Non, non, je savais pas. Un groupe de hackers ?

C’est ce que j’ai vu en faisant des recherches.

Brice : Fallait pas chercher. [Rires]

Si vous vous faites arrêter, vous saurez pourquoi !

Amarino : C’est peut-être eux qui ont voulu nous rendre hommage…

Brice : Ouais, c’est carrément possible.

Rodolphe : Mais, c’est pas nous !

Amarino : Promis, c’est pas nous !

La thématique du Japon est super présente. C’est une passion commune à vous tous, ou c’est plus toi [à Amarino] et après les autres ont suivi le mouvement ?

Amarino : Je pense que je l’ai un peu imposée à mes compagnons, même si en France on a quand même une culture japonaise qui est assez familière à tous. Moi je suis vraiment très très imprégné, et c’est vrai que j’ai eu de la chance qu’eux acceptent qu’il y ait une image assez forte dans ce projet. Non pas qu’on fasse du metal japonais ou de la musique japonaise, mais qu’on ait une influence quand même là-dessus. Et moi, c’était quelque chose qui me tenait vraiment à cœur. Et ça leur convient bien, donc c’est cool. Ils aiment bien porter les kimonos, donc ça va !

[Rires]

Et cette passion tu l’as depuis tout petit ?

Amarino : Ah, depuis que je suis tout petit… Non, mais moi, je suis de la génération Club Dorothée…

Comme tous les meilleurs, j’ai envie de dire !

Amarino : Évidemment ! N’est-ce pas ?

Brice : Mais ouais ! [Rires]

Amarino : J’ai grandi avec les mangas, je suis un gros otaku, un gros consommateur d’anime, de mangas et tout ça, et j’adore ce pays. Donc je voulais faire un truc vraiment en rapport, mais qui soit pas musicalement… qu’on ait notre identité et qu’on ait cette petit touche japonaise. Et c’est vrai que ça aide à créer une image, quelque chose de cohérent, d’avoir ce petit truc-là. Et puis, qui sait, peut-être qu’on ira jouer au Japon un jour !

Du coup, c’était plus quoi, "Olive et Tom", "Juliette, je t’aime"… ?

Amarino : Ah non, non ! Moi j’étais plus "Ken le survivant", "Les Chevaliers du zodiaque", "Dragon Ball", forcément…

Brice : Moi je suis "Ranma ½".

Ah, pas mal aussi "Ranma ½".

Brice : "Cobra"…

Amarino : "Cobra" !

Rodolphe : "Trigun".

Amarino : "Trigun" aussi, très très bien oui ! Enfin voilà, après, tous les mangas modernes aussi !

Donc, vous avez des tenues de scène, y a toute une imagerie assez travaillée. C’est important pour vous d’avoir quelque chose qui soit aussi visuel ?

Amarino : Ah moi ça a été une des premières conditions, je crois. C’était pas dans l’annonce, mais dès que j’ai rencontré Brice et que j’ai parlé du projet… parce que je sais qu’il y a des personnes à qui ça ne convient pas ou qui n’ont pas envie d’entrer dans le jeu. Je parle pas pour lui [Brice], mais on avait un ancien groupe où j’avais essayé d’avoir des tenues de scène et c’était pas passé. Donc, je peux entièrement le comprendre, mais là c’était une des premières conditions, je monte entre guillemets mon projet et j’ai envie de ça, et je préférais être clair dès le début. Donc pour moi, la musique est importante mais l’image, l’univers, est tout aussi important, et encore plus de nos jours. Parce que ça se passe avec les réseaux, il faut que le visuel soit accrocheur, il faut qu’on s’en souvienne, et je trouve que pour beaucoup de gens ça aide aussi à se désinhiber ou à être vachement à l’aise. On met la tenue, on est en mode…

Brice : Puis tu joues un rôle aussi…

Amarino : Oui, on peut jouer un petit peu un rôle… ou alors, c’est l’inverse ! Quand t’es sûr scène, t’es vraiment toi, et t’es obligé de jouer un rôle dans la société après ! [Rires]

Brice : Ouais, c’est totalement possible !

Amarino : Genre, en ce moment, je porte des lentilles et quand je les enlève, j’ai les yeux blancs !

Brice : Ouais, c’est ça !

Amarino : Qui sait !

Photo : Orianne AME

Non mais pour ma part je trouve que ça apporte vraiment un plus…

Amarino : Oui, c’est quelque chose que j’ai pas imposé mais que j’ai mis en avant dès le début, j’ai dit : « J’ai pas envie qu’on fasse que de la musique, j’ai envie qu’on crée un univers, qu’on crée un projet musical de divertissement. Et c’est pour ça que, dès qu’on a pu, on a recruté un lighteux, parce que sur scène c’est hyper important. Et on voit tout de suite la différence depuis qu’il est là. Ça va ensemble en fait. La base de tout, c’est la musique, mais tout ce qui est à côté est hyper important quoi.

Silvere : C’est l’idée d’offrir un spectacle complet en ne négligeant aucune composante. Que ce soit les lumières, la tenue, la musique, de toute évidence….

Amarino : Oui, bien sûr, tout part de la musique. Mais voilà, que ça marque les esprits. Parce que la différence entre un groupe habillé comme ça et un groupe avec une tenue de scène… On voit déjà qu’il y a une cohérence, ça apporte une unité. Et ça a une petite touche sérieux et professionnalisme aussi.

Brice : On fait du spectacle, on n’est pas là pour faire la répète du dimanche ! [Rires]

Rodolphe : On n’est pas des marioles ! [Rires]

Vous avez un EP qui est sorti en 2021 et donc un premier album en projet, moi j’ai déjà été un peu spoilée, mais c’est le moment d’en parler !

Amarino : Messieurs, je vous laisse la parole…

Brice : Ben l’album est prêt, musicalement on va dire. Le visuel est prêt, les vêtements sont prêts. On a un clip de prête, une lyric vidéo de prête et sûrement un autre clip encore après. Évidemment, y aura du démarchage des labels avec ça. Tout le package !

Amarino : Oui, on a enregistré notre premier album en avril, on a passé deux semaines au Vamacara studio.

Brice : Avec HK.

Rodolphe : C’était incroyable.

Brice : Ça fera un an en avril…

Amarino : C’est vrai qu’on a été vachement productifs, parce que les dix morceaux on les a composés pendant qu’on défendait notre premier EP, et là pour notre premier album on s’est donné toutes les chances d’arriver au meilleur résultat possible. Moi je suis parti du principe que ça allait être notre premier et dernier album. Tu vois, la psychologie dans laquelle on était, c’était : « On fait tout comme si c’était notre dernier album ». Et déjà on a eu la chance de bosser chez HK, parce qu’il bosse pas avec n’importe qui. D’avoir été super bien accueillis, d’avoir été poussés. Il a vraiment participé à l’enregistrement, tout ça…

Brice : Il a produit, hein !

Amarino : Et on a eu de la chance, parce que dans notre musique on a beaucoup d’orchestrations, de chœurs, tout ça, et c’est Francesco Ferrini de Fleshgod Apocalypse qui nous a fait toutes les orchestrations. Soit il les a créées, soit il les a arrangées. Mais pour moi, c’est un rêve éveillé, parce que ce mec-là a fait les orchestrations de tous mes groupes préférés : Ice Nine Kills, Shadow of Intent… bref, tous ceux qui sont dans le game passent par lui, et ce mec-là est un génie, il a amené notre musique à un niveau que j’aurais jamais espéré même en le fantasmant.

Brice : Ça étoffe beaucoup

Amarino : On a vraiment hâte de le faire découvrir. On a enregistré ça en avril, on a fait notre premier clip aussi, donc le but c’est d’avoir un maximum de contenus qui vont avec l’album pour pouvoir démarcher…

Brice : Et ensuite trouver un label. ON VEUT UN LABEL !

Amarino : Oui, en gros on essaie d’avoir un maximum de choses pour se donner le plus de chances et proposer le plus de trucs possibles. On a des vidéos de studio report. On a le merch qui est prêt, l’artwork, une lyrics vidéo, un clip, un deuxième clip, comme ça on va se présenter aux labels, ils n’auront rien à faire.

Brice : Tout est complet, c’est ça qui est important.

Amarino : Et puis c’est kiffant aussi, parce que c’est pas que faire un album, c’est faire tout ce qui va avec, le mettre en images, le défendre... On va avoir de nouvelles tenues de scène !

Brice : Promis, je serai pas tout nu !

Amarino : On est un peu plus partis sur le bondage, mais bon… [Rires]

Brice : J’ai une boule dans la bouche ! [Rires]

Amarino : Ça va, tu chantes pas…

Pochette de l'EP - Hakai

Vous avez parlé de l’artwork, c’est la même personne que sur le EP ou pas du tout ?

Amarino : Non, pas du tout ! Sur l’EP, c’est notre frère à tous, Ben B Tattoo, un des meilleurs tatoueurs que je connaisse, qui nous a fait cette pochette. Moi je voyais personne d’autre que lui pour faire cette première pochette. Et pour l’album, on est partis sur quelqu’un avec qui j’ai déjà travaillé avec Silvere : avec notre ancien groupe, Unscarred, c’est lui qui avait fait la pochette. Et c’est un style complétement différent, complétement opposé, plus réaliste. Il a vachement capté ce qu’on voulait faire avec cet album, et il a vraiment un concept que je ne veux pas dévoiler mais qui va jusque dans l’artwork, qui va être décliné dans le merch et qui va être cohérent avec tout l’album, son titre, tout ça quoi.

Brice : Il a fait des pochettes d’albums pour Gohrgone aussi…

Amarino : Oui, pour Gohrgone, pour Kronos... non c’est vraiment quelqu’un qui fait un super boulot. Il s’appelle Pierre-Alain, de 3mmi Design. Super gars, en plus, super cool.

Au niveau des thématiques de l’album, ce sera aussi « joyeux et optimiste » que l’EP ?

Amarino : Ben, à l’image de ce qu’est l’être humain, en fait… L’avantage de ce projet, c’est que ça s’appelle la colère de dieux, et on peut se positionner avec un regard un peu divin, c’est-à-dire qu’on se place un peu en hauteur. Et l’humain, l’humanité, regorgent de sujets. Y a qu’à se baisser et ramasser, quoi… Ouais, ça reste toujours un peu dans la même thématique.

Brice : Mais y a de l’optimisme quand même.

Amarino : Oui, deux salles, deux ambiances…

Photo : Orianna AME

Et donc dans l’optique, après l’album, il va y avoir des dates, des concerts…

Brice : Non, on arrête ! [Rires]

Amarino : Disons que ce qui est un peu délicat, c’est que pour l’instant cet album on le garde et pour le sortir on veut trouver un label, parce qu’on a pas envie de griller toutes nos cartes. On va pas le sortir et chercher un label après. Donc le but, c’est vraiment d’être patients, même si dieu sait qu’on a envie de le faire découvrir, de le partager…

Brice : C’est dur, c’est très dur de le garder pour nous !

Amarino : Mais, oui, l’objectif c’est ça, trouver le label, et après on sait pas trop comment ça se passera mais avec le label forcément on aura plus de dates. Mais pour l’instant, on a des petites dates quasiment une ou deux fois par mois jusqu’au mois de mai-juin. Donc, en attendant, on continue de défendre notre EP, de travailler , tout ça. Mais qui sait ! Dès qu’on va signer – parce qu’on y croit – ça pourra prendre une autre tournure. On essaie de démarcher beaucoup de festivals, tout ça. On a la chance d’avoir dans l’équipe Arianna qui nous aide pour tout ce qui est comm, démarchage… parce que ce qui est délicat quand on fait de la musique, c’est que quand on veut vraiment se promouvoir, proposer des choses intéressantes, on peut pas tout faire soi-même… déjà composer, faire la musique, créer… et ensuite gérer les réseaux, faut déjà s’y connaître, le démarchage, le relationnel tout ça… C’est pour ça qu’Arianna pour nous fait partie intégrante du groupe, c’est une personne aussi importante que l’ingé son, que l’ingé lumières. Surtout de nos jours, c’est vraiment important d’avoir quelqu’un comme ça qui nous aide et qui met vraiment du cœur à l’ouvrage quoi. On tenait à le dire !

En termes d’esthétique sur scène, si vous aviez des gros moyens, pas de question de budget, etc…

Amarino : Ah ça partirait en couille, là !

Vous auriez envie de monter de gros shows comme font certains groupes ?

Amarino : Ah, combat de sumos, direct, obligé !

Brice : Un orchestre !

Amarino : Ah oui, orchestre philarmonique, ce serait ouf. Non mais je travaille dans l’événementiel, j’ai une boîte où on fabrique des décors, ce genre de choses, donc déjà pour le premier clip y a pas mal de choses qui se sont construites. Le fait qu’il y ait Mathis notre ingé light  - qui est très beau d’ailleurs – ça va permettre aussi de créer des décors et de jouer sur les éclairages. Je me rappelle, on a vu Meshuggah au Hellfest, c’était impressionnant et ça se joue à pas grand-chose… je me rappel, HK m’avait posé une question, il m’avait demandé : « C’est quoi tes limites pour Kami no Ikari ? »… Y en aucune ! Donc tout ce qu’on pourra faire, on le fera.

Brice : S’il faut hypothéquer la maison…

Amarino : Voilà, c’est ça ! Non, franchement avec Kami no Ikari, je pense qu’on a aucune barrière, aucune limite, et si on peut faire un putain de décor… Je vois les derniers shows qu’ont fait Rise of the Northstar, la déco elle est incroyable ! Et ben franchement, les gars ont trop raison, et si on peut faire ça à notre façon pour encore plus emmener les gens dans notre univers, on fonce ! Faut avoir la scène qui le permette… ce soir [à l’International] ce sera difficile…

Photo : Orianne AME

Dernière question : là vous allez être sur scène dans quelques heures, vous vous sentez comment ? Stressés, impatients… ?

Brice : Ultra excités !

Amarino : Bof, pressé que ça se termine, que je puisse rentrer chez moi [Rires] Non, je plaisante. Hyper enthousiastes. Vraiment contents, parce que ce soir on joue avec des groupes qu’on kiffe, des potes, tout ça, et on avait une petite revanche à prendre sur notre dernière date parisienne, donc là on sent que ça va être vraiment cool. Mais non, en général, avant d’être sur scène on est… Détendus, contents, fiers. On n’est pas trop bourrés…

Pas encore, faudra voir tout à l’heure !

Brice : Avec l’happy hour, on pourra peut-être pas faire le changement de plateau dans les temps ! [Rires]

Silvere : Quand il dit qu’on a une revanche à prendre sur notre dernière date parisienne, on parle pas du Glazart, hein…

Amarino : Non, non, pas le Glazart. On a fait une date au QG à Oberkampf et ça a été compliqué. On a joué très tard, c’était en semaine, je crois. Donc forcément, tard, en semaine, à Paris, ben y avait plus grand monde, on a joué devant deux-trois personnes…

Silvere : Les groupes avant nous avaient pas respecté les temps de changement de plateau, on a commencé vers 22h45, les gens étaient partis…

Brice : Oui, mais c’est pas grave, ça fait une expérience !

Alors à charge de revanche ce soir ! Merci beaucoup !

Amarino : Merci à toi !

Orsola G.

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