2/10/2023

Mammoth Wolfgang Van Halen nous raconte son deuxième album

Salut Wolfgang ! Merci beaucoup de nous accorder du temps, comment ça va aujourd’hui ?

Je vais bien. Je me remets d'une infection des sinus depuis quelques jours, tu peux entendre que ma gorge est irritée, j’en suis désolé. Je m'excuse si j'ai une petite quinte de toux pendant notre conversation !

Tu es revenu à Paris vendredi 19 mai avec Metallica justement, après avoir joué avec Alter Bridge et Halestorm en novembre 2022. Félicitations pour ton set au Stade de France,l’énergie était incroyable, c’était super de te voir joué dans ce cadre. Tu peux nous dire comment Mammoth WVH en est venu à rejoindre ce line-up de folie? C’est Metallica qui t’a approché ?

Je suppose que ça s’est fait suite à ma rencontre avec Lars (Ulrich, batteur de Metallica, ndlr) pour la première fois après avoir joué en hommage à Taylor Hawkins (batteur de Foo Fighters, ndlr) à Wembley au Royaume-Uni. Et nous avons reçu la demande peu de temps après.. mais c’est une supposition ! En tout cas, c'est un honneur incroyable d’assurer la première partie de Metallica.

Comment tu t’es préparé avec ton groupe ? Avez-vous fait une répétition spéciale ?

Non, pas vraiment. Ça s’est fait comme « hey, on trouvera une solution une fois sur place » parce qu'on ne peut pas vraiment répéter ou prévoir quelque chose de particulier avec une scène comme celle de Metallica. Tout ce qu'on peut faire, c'est répéter notre musique et la jouer du mieux qu'on peut. C’est qu’une fois sur place qu’on se rend compte de ce qu'il se passe.

Comment tu perçois le succès et l’ascension de ton groupe en Europe, et plus particulièrement en France ?

Ça a été incroyable. Quand on analyse nos chiffres d’écoute sur les plateformes de streaming, la France est l'un des plus grands endroits en Europe où l'on écoute ma musique, ce qui est un honneur absolu. C'est donc très excitant d'être ici. En dehors de la France, nous n'avons jamais joué en tête d'affiche. Et voir autant de gens enthousiastes par notre musique nous fait bien plaisir.

Mammoth au Hard Rock Café, Paris

Et en tant que musicien, auteur, compositeur et interprète, ce n'est pas trop difficile quand on est le fils d’une légende de la guitare ? Comment fais-tu pour faire le mêmemétier que ta famille tout en conservant ta propre personnalité artistique ?

Il est très difficile de faire la part des choses. J’essaie juste d'être moi-même. Et je pense qu'il est important de rester fidèle à soi-même au lieu d'essayer d'être ce que l'on n'est pas. Je pense qu'avec Mammoth, je commence à prouver qui je suis en tant que personne et en tant que musicien.

Tu as donc écrit et composé l'ensemble des 10 titres sur ce nouvel opus. Quelle est ta méthode et ton processus créatif pour faire tout cela ?

Habituellement ,lorsqu'il s'agit d’écrire ou de composer une idée, je commence par la guitare ,mais lorsqu'il s'agit d’enregistrer -comme je joue de tout- nous enregistrons par morceaux. On commence par la batterie, puis la basse, la guitare et le chant. Donc, en gros, je fais une démo de la base de l'idée et on joue dessus. Et on la remplace en quelque sorte. À la fin, tu as la chanson entière et l'album entier.

Parlons donc de la pochette de l'album. Il y a une sorte de dichotomie brutale entre deux situations et deux humeurs distinctes. A-t-elle été réalisée par les mêmes artistes que la pochette de « Mammoth » ?

Oui, c’est John Brosio, un artiste fantastique.

Et que voulais-tu exprimer et raconter avec cette œuvre d'art ?

La première pochette de l'album était une œuvre d'art que John Brosio avait déjà réalisée. Cette peinture, se nomme Ecstasy in the desert. Elle est tout à fait représentative de mon processus de pensée et de mon plan émotionnel. Elle reflète ce que j'ai vécu ces dernières années.

J’ai récemment lu un article où tu expliquais comment tu avais introduit polyrythmie dans un des singles de « Mammoth II ». Qu’est-ce qui t’as poussé et donné envie d’explorer ce type de son ?

Alors c’est assez amusant que cette idée soit venue parce que j'apprenais à ma fiancée ce qu'était la polyrythmie. Et tout d'un coup, j'ai eu cette idée. C’est sympa d'avoir cette introduction rudimentaire à ce que peut être le rythme Apollo. Ça commence avec ce genre de beat et ensuite c'est là que la batterie arrive et accentue l'autre rythme par-dessus. Donc oui, c'était amusant d'expérimenter avec des sons différents que l'on peut entendre sur ce nouvel album.

Est-ce que tu penses déjà au prochain album qui succédera à Mammoth II ?

Mais oui, je suis toujours en train de créer et d'écrire, alors j'attends toujours avec impatience l'occasion de retourner en studio. Je suis très enthousiaste à propos de cet album et j'ai hâte que tout le monde l'entende, c'est certain !

Tu es un guitariste d’un très grand talent, un guitar hero. Je dois dire que jesuis très inspirée. Je suis gauchère et je peine à memettre à la guitare. Quels sont tes conseils pour celles et ceux qui souhaitentapprendre en autodidacte ?

Continuer à jouer encore et encore ? C'est la chose la plus importante, cette volonté de continuer à jouer. Je joue de la musique depuis l'âge de 9 ans. J’ai 32 ans maintenant. J’ai joué toute ma vie, donc si le désir de jouer est là, tout viendra tout seul.

Tu es né dans la culture du hard rock. Mais quelles ont été tes influences à l'adolescence, qu’aimais-tu écouter ? Et aujourd’hui ?

A peu près tout mais j’écoute pas mal de son plus lourd ces derniers temps. Je suis vraiment inspiré par The Sugar. C’est un groupe très heavy. J'aime beaucoup la musique heavy (rires).

Y a-t-il d'autres groupes ou artistes avec lesquels tu aimerais collaborer à l'avenir?

 Pour l'instant, je pense qu'en ce qui concerne Mammoth, j'ai encore beaucoup de travail à faire de mon côté pour comprendre ce que je veux dire en tant qu'auteur-compositeur, mais j'adorerais collaborer avec de d’autres. J’adorerais jammer à nouveau avec Dave Grohl. C'est une personne et un musicien merveilleux.

Quel riff qui existe aurais-tu aimé créer ?

Il y a une chanson d'un groupe qui s'appelle intervals. C'est une chanson qui s'appelle Five HTP sur l’album « Circadian ». C’est un de mes riffs de guitare préférés de tous les temps. Je suis très jaloux de ne pas l’avoir trouvé (rires).

Tu as joué avec les plus grands guitars héros dont ton père mais aussi Mark Tremonti ainsi qu’avec des groupes comme Guns ‘n’ Roses, Dave Grohl de Foo Fighters. Tu peux nous partager tes plus beaux souvenirs ?

Celui d’avoir joué au concert hommage à Taylor Hawkins avec Dave Grohl et Josh Freese, c’est juste un souvenir fou. Même en voulant se soustraire du poids émotionnel de l’occasion, juste jouer avec trois musiciens que j'ai admirés toute ma vie c’est incroyable. Et puis tu ajoutes le poids émotionnel d'avoir été là pour Taylor et d'avoir joué de la musique de Van Halen, celle de mon père, je ne l'oublierai jamais.

Y a-t-il d'autres genres ou styles musicaux que tu veux explorer ou avec lesquels tu aimerais être créatif ?

Je n'en suis pas sûr. Je pense que pour ce qui est de Mammoth, j'écris juste ce qui se passe, je n'ai jamais vraiment eu l'intention d'écrire une chanson comme celle-ci. Donc je ne suis pas sûr, je pense que ce sera peut-être plus tard. Nous devrons simplement continuer à chercher !

Et tu travailles seul ou avec d’autres musiciens ?

Je collabore avec notre producteur est un musicien. Nous travaillons donc ensemble en studio. Mais sur l'album, c'est moi qui joue.

Comme Prince ! Et tu as fait mention de défis à relever sur cet opus. Tu peux nous en parler ?

Je pense que j'ai abordé le processus avec beaucoup plus de confiance que pour le premier album. C'était le principal moteur. Je pense que j'étais plus confiant dans mon jeu de guitare ou dans les solos de guitare sur l'album. J'étais plus confiant dans l'ensemble. On peut juste entendre le chant, et l'écriture - il y a des chansons plus longues sur l'album par rapport au premier. Je pense que c'est la principale différence entre le premier et le dernier album.

Que dirais-tu à ton toi plus jeune quand tu as commencé à jouer de la musique de manière professionnelle ?

Crois un peu plus en toi. Je pense que je suis mon pire critique quand il s'agit de savoir si j'avais un peu plus foi en moi et si j'avais trouvé cette confiance plus tôt, peut-être que je serais, que je ne serais pas un meilleur musicien. Je ne sais pas.

Un dernier mot à notre communauté Métalleux de France ?

Merci beaucoup de m'avoir donné ma chance. Tu sais, en regardant nos chiffres de streaming j’ai constaté qu’il y a beaucoup de gens en France qui nous écoutent. Merci beaucoup. J'ai hâte que vous écoutiez le prochain album.

Merci à toi, on te souhaite le meilleur !

Interview par Sarah Laichaoui

Photo  couverture Gus Stewart / Getty Images

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