10/4/2025

Mark Morton, de Lamb of God à la musique sudiste

Mark Morton, guitariste de Lamb of God, s'apprête à sortir son deuxième album solo. Un album qui le voit s'éloigner pour la première fois du metal et qui regorge de collaborations exceptionnelles. Des guests principalement issus de la country et du rock sudiste, des genres que Mark avait envie d'explorer depuis pas mal de temps, et qu'il se donne ici la liberté d'embrasser pleinement, en compagnie de grands noms de la scène. Nous avons eu le plaisir de le rencontrer pour discuter de ce projet mais aussi de sujets plus personnels, de ses influences, de son amour pour l'Europe, des moments de partage musicaux avec ses filles, et bien d'autres choses encore. Un moment très agréable où il s'est livré en toute simplicité.

[Il se sert un thé glacé dans un verre rempli de glaçons, et c’est apparemment très loin d’être le premier de la journée !]

Mark Morton : J’aime les boissons fraîches (…) Je les aime très fraîches !

Pourtant il ne fait pas si chaud aujourd’hui...

Peu importe. Je bois du café glacé quand il neige. Je suis quelqu’un de froid ! [Rires]

Tu es un musicien très prolifique, surtout connu pour ton travail avec Lamb of God. Et là, tu es sur le point de sortir ton deuxième album solo. Tu as composé beaucoup de musique dans ta vie. Est-ce toujours facile de trouver l'inspiration... ?

Non, pas toujours. Mais assez souvent, oui. Je pense que, ce que j'ai appris, c'est que s'il y a un manque d'inspiration, je dois simplement attendre, tu vois ce que je veux dire ? Parce que c’est comme ça que ça fonctionne. C'est comme si j'étais inspiré, que j'avais l'impression d'avoir quelque chose à dire, ou quelque chose dont j'ai besoin... une idée que je dois transformer en musique, et qui est souvent là. Et quand c'est le cas, j'essaie de l'attraper. Mais si elle n’est pas là, j'attends, maintenant. Je n'essaie pas de... Donc pour cet album, par exemple, je ne me suis pas dit : « Je dois écrire ce disque, je dois absolument écrire un morceau ». Ce n'était pas ça. Je les ai en quelque sorte collectés au fur et à mesure qu'ils venaient. Et ils sont arrivés en temps voulu, et j'ai commencé à développer l’album comme un tout.

Tu travailles dans la musique depuis de nombreuses années, et tu as eu une vie bien remplie avec les tournées et ainsi de suite. Est-ce que c’est toujours comme avant ? Est-ce ce que tu as toujours autant d’envie, ou est-ce que parfois, tu te dis : « Oh, peut-être que je devrais lever un peu le pied ? »

Ouais. Cela dépend, je suppose, de quoi on parle. Je suis vraiment aussi motivé pour écrire de la musique et jouer de la musique. Je le ferai encore même quand personne n’en aura plus rien à faire. Je le ferai toujours. Mais les tournées, je pense, c’est parfois ... Il y a des moments où c'est un peu trop. Je veux dire, Lamb of God tourne beaucoup, et pendant de longues périodes. Et donc je voudrais bien ralentir un peu à ce niveau-là. Voire beaucoup ! [Rires] J'ai 52 ans, et je fais ça depuis très, très longtemps. Je pense qu'il est temps de se calmer un peu sur les tournées, et d'être un peu plus à la maison, et de ne pas travailler autant. Et ce n'est pas grave, mais je crois que les gens ne comprennent pas vraiment la quantité de travail que représentent les tournées. Tu sais, ils te voient sur scène en train de jouer de la guitare, et ils pensent : « Wow, ça a l’air trop fun ! ». Et cette partie l'est. Mais le reste... Tous ceux qui partent en tournée te le diront. Cela peut devenir assez exténuant. Je ne me plains pas. C’est génial. C’est une super expérience de pouvoir faire ça ! Mais, il y a une différence entre le faire 200 jours par an, et le faire peut-être 75 ou 80 jours par an. Ça fait une grande différence.

Oui... Je comprends, être sur scène est toujours un grand plaisir.

Bien sûr.

Mais tous les voyages et ainsi de suite...

Oui, oui. Ça fait partie du job. Et je ne veux pas avoir l'air de me plaindre, parce que ce n'est pas le cas. Mais c'est juste comme ça que ça marche, et au bout de 20 ans ou 30 ans comme ça, c’est bien de ralentir un peu.

C'est donc ton deuxième album solo. Et même avant de l'écouter, j’ai lu tous les noms, tous les featurings, et j'étais sûr que ça allait être génial ! Je veux dire : Jaren Johnston, Cody Jinks, Jared James Nichols, et tant d'autres, tant d'autres grands noms. Comment t’as réussi à réunir tous ces gens sur cet album ? Je ne parle pas nécessairement de les convaincre, mais plutôt d’arriver à concilier les emplois du temps de chacun.

Alors, il y a deux ou trois ficelles. J’étais déjà ami avec la plupart des gens sur cet album avant qu’on commence. Et ceux que je ne connaissais pas personnellement... eh bien, ce sont devenus des amis, j’en suis très heureux. C'est super cool. Et pour les emplois du temps... Tu sais, il y quelques astuces. Personne ne travaille beaucoup de la mi-décembre à la mi-février. C'est vraiment calme autour de Nashville et vraiment calme dans tous les studios et dans les salles. J’y ai passé beaucoup de temps, donc je le sais. J'ai donc fait des choses comme programmer des sessions d'écriture entre les tournées des gens et programmer des sessions d'enregistrement à la période de l'année où je savais que je pouvais avoir un studio et que tout le monde serait en ville.

D’accord. Parce que toutes les chansons ont été co-écrites sauf, bien sûr, la reprise de Lynyrd Skynyrd. Toutes les chansons ont été co-écrites avec d'autres personnes.

Oui, c’est bien ça. Je pense que Travis et moi... Combien en avons-nous écrit ? Nous avons écrit Brother, Kite String et Home. Travis était sur ceux-là et Cody était présent à cette session. Et puis Cody, Jaren et moi avons écrit Dust. Et Jaren et moi avons écrit Hell and Back. Et également Without the Pain. Donc Travis et Jaren ont fait une grande partie de l'écriture avec moi sur l'album. Je dirais qu'au moins probablement six de ces chansons ont été faites par moi et l'un ou l'autre de ces deux gars, qui étaient tous les deux à Nashville. Je faisais donc pas mal d’allers-retours vers Nashville. Et voici l’autre astuce : les mecs qui jouent de la country ne sont généralement pas sur la route du dimanche au mercredi. Ils ne jouent que le jeudi, le vendredi, le samedi... Donc, si tu vas à Nashville le lundi ou le mardi, tu peux généralement choper quelqu'un prêt à écrire.

D’accord.

Donc, quand tu voudras te lancer, garde ça en tête ! [Rires tous les deux]

Combien de temps a-t-il fallu pour écrire toutes ces chansons ? Je crois que tu as écrit d’abord certaines des paroles et que tu as rencontré ensuite des gens pour composer la musique.

Oui. Je travaille sur l'album depuis probablement deux ou trois ans, en réalité. À cause de ce dont tu as parlé, les questions d’emploi du temps. Et mon emploi du temps est déjà bien chargé avec Lamb of God. Il y a donc certaines choses que je ne pouvais faire que lorsque Lamb ne travaillait pas. Ça me prend du temps pour faire des trucs en solo juste à cause de tous les emplois du temps que cela implique. Pour les titres individuellement, certains d'entre eux ont été écrits très rapidement. La chanson avec Tyler Bryant, on l'a écrite en... Nous avions échangé quelques idées de paroles par texto et juste une ambiance générale pour la chanson. Mais nous n’avions rien de véritablement écrit quand je suis entré en studio avec lui. Et quatre heures plus tard, nous avions une démo de la chanson telle qu'elle est maintenant. Certains morceaux se sont donc mis en place très rapidement. Et puis certains d'entre eux sont venus par petits bouts. Cela faisait longtemps que je me promenais avec les paroles de Brother. J’avais une petite progression d'accords, mais le morceau n’était pas vraiment développé. Cela restait très ouvert. Une progression d'accords sympa que j'aimais, et des paroles. Et puis Travis Cody et moi l'avons transformée en chanson. Mais chaque titre a suivi son propre processus.

Et quand j'ai écouté l'album pour la première fois, j'ai été surprise de constater à quel point il est diversifié. Les morceaux ont tous leur propre vibe. Est-ce que c’est parce que toutes les personnes avec qui tu as travaillé ont insufflé leurs idées dans la musique et que tu as, d'une certaine manière... Je ne sais pas, je ne vais pas dire fait des compromis, mais mêlé tes influences aux leurs.

Je pense. Et je pense aussi que généralement ce style de musique possède peut-être une gamme plus large. On peut faire des balades. On peut faire des titres acoustiques. On peut faire une chanson un peu plus bourrine. On peut partir davantage vers le blues. Le morceau avec Tyler est très psychédélique. Je pense qu'il y a juste une voie plus large avec laquelle travailler tout en donnant l'impression que tout s’emboîte. Et aussi, comme tu l’as souligné, c'était un album très collaboratif. Sur mon premier album solo, j'avais, dans la plupart des cas, des chansons assez établies au moment où je les apportais aux différents interprètes. Parfois, c'était seulement l’instrumental, mais ça restait assez figé. Les limites étaient donc relativement rigides. Avec cet album, c'était beaucoup plus ouvert, les idées que j'ai apportées et le processus d'écriture n'étaient pas aussi développés. Et cela a donné plus d'espace aux gens avec qui je travaillais pour s'investir dans la chanson.

Les paroles sont généralement assez introspectives. Et tu as déjà écrit tes mémoires. Travailler sur l'album était-il une sorte de suite au livre, une sorte de catharsis différente, peut-être ?

Ce ne sont pas vraiment des pièces complémentaires. J’ai travaillé sur les deux en même temps, mais ils n'étaient pas vraiment liés. Je suppose qu'ils sont liés parce qu’ils évoquent des problèmes sur lesquelles je travaille, mais ce n'était pas une décision consciente d’en faire des œuvres symétriques ou parallèles ou un truc du genre. Les choses se sont simplement déroulées ainsi. Je laisse juste la musique sortir. J'écris beaucoup de très mauvaises chansons. J'essaie juste de faire en sorte que personne ne les entende. [Rires]

Donc, tu as des tiroirs pleins de chansons...

J'ai un ordinateur, dans ce sac à dos, plein de chansons horribles.

Mais est-ce qu’elles sont vraiment horribles ou c’est juste ton opinion ?

Eh bien, je ne sais pas… parce que si je pense qu’elles sont horribles, je ne vais pas laisser qui que ce soit les entendre. Je ne laisse écouter que celles que je trouve bonnes.

Comment te sentirais-tu si, par exemple après ta mort, quelqu'un se procurait ces chansons et les publiait pour gagner de l'argent ?

Merci, pour ce rappel, je dois penser à effacer les fichiers ! [Rires]

Non, parce que parfois cela arrive. Quelqu'un meurt et on publie des titres qu'il n'a jamais voulu sortir...

C’est tellement irrespectueux !

Oui, c'est ce que je pense aussi. Cet album est très empreint de musique sudiste et tu as grandi en Virginie. C'est donc le type de musique qui t'a influencé quand tu étais plus jeune, je suppose.

Oui, je dirais que oui. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'être d'un certain endroit pour se sentir connecté à un certain type de musique, mais si t’as grandi là où j'ai grandi, de la manière dont j'ai grandi, et à l’époque où j'ai grandi, t’as forcément entendu beaucoup de ce type de musique.

Oui bien sûr. En vieillissant, on peut commencer à affiner ses goûts musicaux, mais l’environnement a forcément des conséquences lorsqu’on est un peu plus jeune.

Oui, absolument. Mon frère aîné m'a fait découvrir pas mal de musique. J'en parle dans le livre. C’était un grand fan de Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet, ou des Allman Brothers et de tout ce genre de trucs géniaux. C'était donc très formateur pour moi, en tant que simple fan de musique, avant même que je commence la guitare.

Ta mère est allemande, si je ne me trompe pas.

Oui, c’est bien ça. Est-ce que tu es allemande aussi ?

Certains de mes arrière grands-parents étaient allemands.

Ah, d’accord, parce que tu n’as pas l’accent français typique. Est-ce que tu es française ?

Je suis moitié française, moitié italienne.

Ah, ok.

Est-ce que ta mère ou quelqu'un d’autre dans ta famille écoutait de la musique traditionnelle allemande ?

Oh, c'est marrant. Non, pas spécialement. On n’écoutait pas du Oompah et on ne portait pas de Lederhosen quand on était gamin. [Rires] Ma mère aimait ABBA et Dolly Parton. Ou Linda Ronstadt. Ma mère aime des trucs cool !

Et est-ce que toi tu aimes ABBA et Dolly Parton ?

Oui, tout à fait.

Alors peut-être que ton prochain album sera un peu plus pop ! [Rires]

Je ne sais pas. Personne n’a envie de m’entendre faire ça ! Ou alors peut-être ma mère. [Rires]

Quand tu viens en Europe, est-ce que tu te sens en partie chez toi ?

En partie, oui. En Allemagne, en particulier. J'étais à Berlin ces derniers jours et je suis allé chez ma tante prendre un café avec elle. C’est tellement cool de pouvoir faire ça !

Tu parles allemand ?

Un peu, oui. Mais il faut de la pratique, pas vrai ? Quand je passe une semaine parfois avec le groupe, avec Lamb, à la fin de la semaine, je parle assez bien l'allemand. Mais quand je viens juste pour quelques jours, je ne suis pas aussi confiant. Je l'ai dit à ma tante quand je l’ai vue... On parle un genre de combo. Elle parle un peu anglais et moi un peu allemand. Nous avons donc cette langue étrange qui est à moitié allemand, à moitié anglais. Je lui ai dit : « Je crois que je n’ai pas parlé allemand depuis la dernière fois que je t’ai vue ! ». Et elle m'a dit : « Pareil, je n'ai pas parlé anglais depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ». Nous avons donc cet hybride allemand-anglais, du « Denglisch ».

Et quand tu joues à Wacken, par exemple, tu es un peu à la maison !

Oh oui. Wacken, c'est vraiment cool. C'est génial de grandir avec une mère européenne, une mère allemande, et de pouvoir venir Allemagne. Certains de mes premiers souvenirs se trouvent en Allemagne. Elle m'amenait ici alors que j'étais encore tout gosse. Donc, certaines des images, des sons, des odeurs, des aliments et de la culture ont fait partie de moi toute ma vie. Donc c'est cool. J'apprécie ça, tu sais. Nous avons grandi dans une assez petite ville et parfois les gens ont, par nature, une vision du monde plus restreinte. Ils ne comprennent pas à quel point le monde est grand et différent, et aussi à quel point il est le même partout. Il y a beaucoup de similitudes. La simple expérience humaine, tu comprends ? Cela transcende la langue qu’on parle ou la partie du monde d'où vient, notre couleur de peau, notre religion, peu importe. L'expérience humaine prime. Rien de tout cela n'a d'importance. Nous sommes des êtres humains avant tout, tu vois ? Mais avoir cette perspective de comprendre qu’il y a un tout autre monde ailleurs, ça je l’ai compris dès ma plus tendre enfance. Le monde m’a toujours semblé un peu plus vaste.

Oui, c'est vrai. Donc, si j’ai bien compris, je ne dois pas m’attendre à un album de musique pop, mais pas non plus à un album de musique traditionnelle allemande.

Personne ne veut de ça non plus ! [Rires communs]

Donc, il y a déjà eu quelques singles pour l'album. Hell & Back et Brother. Pourquoi as-tu choisi – si c’est toi qui les as choisis, je ne sais pas... Mais pourquoi est-ce que ce sont ces titres qui ont été choisis ?

C’est toujours un jeu périlleux. Chaque membre du management, chaque membre de l’équipe, a ses propres théories sur le titre que nous devrions sortir en premier et celui que nous devrions sortir après, et lequel nous devrions sortir le jour de la sortie de l'album. Tout le monde a sa petite idée. Je pense... Mais ta question est de savoir pourquoi ces titres ont été choisis, c'est une question légitime. Nous avons donc sorti en premier la reprise avec Neil, la chanson de Lynyrd Skynyrd, parce que nous avons pensé que ce serait une bonne façon d'introduire l'idée que je faisais quelque chose qui n'allait pas être du hard rock ou du heavy metal. Bon, ça reste proche du hard rock, mais ça montrait que j’allais faire quelque chose de différent de ce que j'avais sorti auparavant. Donc je pense que la cover de Skynyrd a peut-être aidé à faire avancer cette idée. Et puis Hell & Back, encore une fois, pour une raison similaire, je pense que Hell & Back est très... il démontre de manière très claire le son de tout cet album. Ça représentait très bien ce qui se passe sur l'album. C'est pourquoi Hell & Back a été choisi. Et Brother était juste une chanson vraiment forte, donc on s'est dit que ce serait un bon single. Cody était super disponible et généreux de son temps, alors on a tourné le clip et tout ça. C’est donc un peu ce raisonnement qui se cache derrière tout ça.

Mark Morton & Cody Jinks - Photo Tyler Stubblefield

Que des super titres, vraiment. Brother... Encore une fois, j'étais sûre que ça allait être génial avant même de l'écouter parce que j'adore Cody Jinks. J'adore sa voix.

Il a une voix si riche. C'est comme si...

Il a une voix incroyable !

C'est exactement ce qu’on attend de la voix d’un chanteur de country.

Oui. Et la chanson est géniale et le clip magnifique, même si je ne suis pas une grande fan de neige, je déteste le froid ! [Rires]

Oui, c'était amusant. C'est son groupe dans la vidéo, ils étaient à Durango en train d'écrire et de répéter. Il a une très belle maison dans les montagnes là-bas, et quand on a évoqué l’idée de tourner un clip, il a dit qu’il allait passer quelques semaines dans le Colorado avec son groupe. Et il m’a proposé de me joindre à eux. Je me suis dit : « ça me semble une très bonne idée ». Je suis juste venu les voir et nous avons jammé durant toute la journée et filmé une partie du clip. C'était cool.

Photo Tyler Stubblefield

Est-ce que d'autres singles et d’autres vidéos sont prévus ?

Je pense qu'il y aura plus de morceaux avant la sortie de l'album. J’en suis presque sûr. Je n'ai pas tourné de vidéos, donc je ne pense pas qu'il y en ait d'autres qui sortent. Je ne sais vraiment pas combien de singles, mais je pense qu'il y a au moins un autre morceau qui va sortir avant la sortie de l'album.

Est-ce que tu as une idée du titre qui sera choisi ?

Oui.

Mais tu vas pas me le dire…

Non ! [Rires communs]

D'accord, ça marche !

Je vais avoir des ennuis avec des gens. Ce n'est pas mon rayon, tu comprends.

Bien sûr, pas de soucis ! Ton précédent album solo Anesthetic était très metal et celui-ci est vraiment différent. C’est juste parce que ça représente ce que tu avais envie d'écrire à l’instant T ou peut-être qu’avant que tu n'osais pas trop t'éloigner du metal ?

Oui. C'est une question très, très judicieuse, très pertinente. Je te remercie. Donc, je pense qu'Anesthetic était très… c'était authentique et j'ai adoré cet album. Je l’adore toujours. Je suis vraiment fier de quelques-unes des chansons. Travailler avec Chester [Bennington] était tout simplement incroyable. Et Mark [Lanegan], Myles [Kennedy], Jacoby [Shaddix], tu sais, c'est vraiment spécial.

Oui, il y beaucoup de grands noms du metal !

Chuck Billy… tu sais quoi, j'avais l'habitude de faire la queue pour aller voir jouer Testament et soudain, Chuck est un ami et on fait de la musique ensemble. C’était vraiment cool comme expérience. Alors je ne... J'adore ce disque. J’en suis super fier. Mais ça, ce que tu entends sur ce disque est encore plus en contact avec ce que j'écoute en tant que fan de musique. Ce que je suis, ce qu'il y a dans mes écouteurs, ce qu'il y a sur mon téléphone quand je suis dans l’avion par exemple. C’est ça qu’on entend sur ce disque. Je pense donc, pour en revenir à ce que tu évoquais, que c'est une bonne question. Je ne pense pas que j'aurais pu faire cet album sans avoir fait l’autre en premier, parce qu’Anesthetic m’a donné confiance, m’a montré que j'étais capable de faire quelque chose en dehors de Lamb of God. Et c’est pas tout ! De faire quelque chose en dehors de Lamb of God et que les gens allaient écouter ! Et je savais maintenant ce que ça faisait de me prendre en main et d'avoir un projet qui n'était pas Lamb of God. Ça m'a donné cette confiance et cette sorte d'indépendance de savoir que je pouvais le faire... Et aujourd’hui ça se concrétise avec cet album, qui est vraiment le disque que je rêvais de faire depuis très longtemps.

Et ça t’as donné envie d’en faire encore d’autres ou tu ne sais pas encore ?

En vrai, je sais jamais ce qui va se passer pour être honnête avec toi, mais l’idée me plaît bien. On va déjà commencer par sortir celui-ci, le 11 avril.

Est-ce que cet album va être joué en live ?

Je l’espère.

Parce que, je suppose que tu ne rassembles pas tout le monde, tu prends un seul chanteur pour tous les titres...

Oui, c’est ce qu’on fait. On a tourné pour Anesthetic et on avait fait la même chose. Pour cet album, on a déjà fait un petit show, et il y en a un autre plus tard dans l'année. J'ai un super groupe solo avec Matt James, qui chante la chanson titre Without the Pain. Matt, qui est le chanteur de Blacktop Mojo et qui est en tournée ici en Europe en ce moment, est un chanteur phénoménal, et un super ami. C’est lui qui chante tous les titres en live. Donc oui, donc on va juste trouver un moment où tout le monde aura le temps et aller faire quelques concerts. À l'heure actuelle, il y en a un seul de prévu cette année, mais je pense qu’on va pouvoir en ajouter un ou deux de plus au moins.

Et en Europe aussi ?

Oh mon Dieu, j'espère !

Ce serait formidable.

En fait, j'en parlais ce matin, on voudrait essayer de monter une semaine de tournée ici. L’intérêt semble assez marqué en France, donc ce serait super cool.

Oui. Si ça se fait, j’en serai ! Est-ce que t’as un plaisir coupable en termes de musique ? Peut-être des trucs que tu écoutes mais dont tu n’es pas très fier...

Voyons voir. C'est une question amusante. Qu'est-ce que j'écoute dont je ne suis pas très fier ? Voyons. [Il va chercher son lecteur mp3 pour regarder]. Comment pourrait-on se sentir coupable par rapport à la musique ? Rassure-toi, je comprends la question… Alors. Non, tout est bien ! Ma fille aime vraiment Gracie Abrams et je pense que certains trucs qu’elle fait sont vraiment cool. Je ne me sens pas coupable pour autant. [Rires]

Je ne me sens jamais coupable de ce que j'écoute !

Non, je ne culpabilise pas non plus ! [Rires] Non, je suppose que, ce tu cherches à savoir, c'est s’il y a des choses que j’écoute qui pourraient vraiment surprendre les gens. J'ai deux filles d'âges très différents. L'une a 14 ans et l'autre a 3 ans. Ma fille de 14 ans voulait vraiment voir Melanie Martinez, alors je l'ai emmenée l'année dernière, et c'était phénoménal. J'ai vraiment beaucoup apprécié. Donc à travers elle, je suis exposé à beaucoup de musique que je n'explorerais probablement pas moi-même, mais elle aime vraiment Gracie Abrams, Olivia Rodrigo et Melanie Martinez et qui d'autre... Chappell Roan, bien sûr. Je reçois toute cette musique à travers elle, et je suis heureux d’écouter tout ça, parce que cela me permet d'entendre la musique à travers les yeux de ma fille adolescente, et c'est tellement amusant, même quand je tombe sur des choses que je n’écouterais pas spontanément. Nous avons des goûts communs aussi. Big Thief, par exemple. Elle est vraiment à fond dans Big Thief, je ne sais pas si tu connais ce groupe, c'est une sorte de groupe de rock indépendant, et elle l'a mis une fois et je me suis dit : "Attends, quoi ! Quoi, tu aimes Big Thief ?!" Et elle m'a dit : « Tu connais Big Thief ?! ». Je me suis dit : « Oh mon Dieu ! ». [Rires]

Et avec la petite, est-que t’es exposé à beaucoup de musiques de dessin animé ou des trucs du genre ?

De la musique de dessin animé, oui ! Qu’est-ce qu’elle écoute ? On a ce jeu dans la voiture… Quels que soient les gens qui sont dans la voiture, parfois c'est nous quatre, ma femme et mes deux filles, peu importe, on choisit une chanson à tour de rôle. Et celui qui est dans le siège passager met le titre. Dernièrement, elle choisit beaucoup de chansons de Wicked. La bande originale de Wicked... C'est plutôt cool, je pense qu'Ariana a fait du bon boulot !

Je ne l’ai pas vu...

Oui, t’as pas trop de raisons de le voir… Est-ce que tu as des enfants en bas âge ?

Non.

À moins d'avoir des enfants, je ne vois pas pourquoi tu regarderais ça ! [Rires]

Oh, je le regarderai peut-être quand même un jour ! [Rires] Donc, les projets à court terme, c'est la promo de l'album...

Oui, c'est ce que je fais en ce moment. En aussi, je vais voir les gars de Lamb of God toute la semaine prochaine quand je rentrerai à la maison, nous allons passer du temps ensemble pour échanger quelques idées, et Lamb a quelques shows plus tard dans l'année pour lesquels je vais me préparer, et voilà... Oui, j'ai hâte de sortir cet album et de le faire connaître au monde entier, que tout le monde puisse l'entendre !

D'accord, super, et j'espère que tu viendras le jouer pour nous !

J'espère aussi, on va y travailler, ok ?

Ouais, ce serait génial ! Eh bien, merci beaucoup, c'était vraiment cool de discuter avec toi !

Merci pour ton temps, Orsola, c'était un plaisir ! Et merci à Metalleux de France !

Merci à Olivier Garnier d'avoir permis cette rencontre.

Orsola G.

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