7/2/2024

Shaârghot, retour à la Cité-Ruche

On ne présente plus Shaârghot, ou presque plus, vous êtes parmi les groupes français les plus « installés » entre guillemets, et ce y compris à l’étranger. Est-ce que tu t’attendais à ça quand tu as fondé le groupe ?

Étienne : Non, pas du tout, parce que lorsque j’ai fondé ce truc-là, je me disais si un jour on remplit le Klub à Châtelet, ce sera vraiment génial [Rires]. Et, comment dire, on n’est plus vraiment sur la même jauge-là. Donc, non, je ne m’y attendais pas du tout, et encore à l’heure actuelle ça ne cesse de me surprendre.

Oui, le groupe a l’air de devenir de plus en plus énorme. Certains groupes semblent parfois arriver à une sorte de palier, mais là, pour vous, on a l’impression que c’est assez exponentiel.

Étienne : Ben en même temps on n’a pas prévu de se reposer. Enfin, si un tout petit peu là, parce qu’on va avoir des résidences à faire, le clip à monter, etc., donc on va se tenir loin de la scène pendant 4-5 mois, un truc comme ça, avant de reprendre. Mais ce sera pour bosser pas mal de chose en interne de notre côté, pour revenir avec un show encore plus travaillé. Parce qu’en fait, dès qu’on a atteint un truc, on se dit : « Oui, ben ça y est, ça on sait le faire, maintenant qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ? » [Rires]

Sur scène vous avez déjà pas mal de scénographie, de mise en scène…

Étienne : Oui, mais on commence tout juste à atteindre quelque chose qui commence un peu à me satisfaire…

Est-ce que tu as un côté un peu éternel insatisfait ?

Étienne : Non, je suis très content. Mais je me dis…

Que tu peux faire encore mieux ?

Étienne : Oui, on peut faire mieux, voilà, c’est ça ! [Rires] Parce que je sais qu’on peut largement faire mieux. Mais bon, il faut qu’on remplisse des salles plus grandes pour qu’on soit payés plus, et donc qu’on puisse investir plus, et du coup ramener plus de matos. On jongle toujours comme ça.

Et c’est incroyable pour un groupe qui n’était pas du tout prévu pour faire de la scène, au départ !

Étienne : Ah oui, mais je savais pas ce que je faisais, hein ! J’avais aucune idée de ce que je faisais. Je savais même pas que j’allais chanter, donc… Dans ma tête, j’allais faire de la batterie.

D’accord…

Étienne : Je suis batteur à la base, et ça devait être un duo : un mec qui faisait la guitare et moi la batterie, on jouait face à face, c’était comme ça que j’avais pensé le truc. Et puis, plus je composais, plus je me faisais : « Putain, mais j’entends une voix là-dessus. Mais quel connard je vais foutre là-dessus pour raconter des conneries sur l’univers que je décris et que personne d’autre à part moi ne connaît ? Ah, ben tiens, je crois que j’ai une idée du connard ! Ça va être moi ! ».  Donc y a pas mal de choses qui sont pas forcément pensées en avance et que je laisse faire parce que les incidents de la vie parfois sont une bonne chose. Mais y a quand même une ligne directrice !

Ah ben oui, on sent qu’il y a tout un folklore avec le compendium. C’est un groupe avec une vraie histoire…

Étienne : Ah, quelqu’un qui a lu le compendium…

Ben oui. [Rires] Vous avez plein de choses à raconter, et je crois que t’as des idées sous le coude encore…

Étienne : Oui, suffisamment pour plus pouvoir plier le coude ! [Rires] Euh, oui, j’en ai un paquet. Le problème, c’est que j’ai pas les containers pour transporter les idées ni l’argent pour, pour le moment. Mais en soi j’ai déjà en tête une scénographie complète pour Paris Bercy, c’est pas un souci ! [Rires] Mais on n’en est pas là, voilà !

Pas encore…

Étienne : On va y aller step by step et si on fait jamais Paris Bercy, c’est pas grave, mais on a tendance à se fixer des objectifs.

Et selon toi, quelle part l’ambiance et le show jouent dans le succès de Shaârghot ? Est-ce que ça a contribué à votre réussite, parce qu’en plus de la musique qui est déjà bien cool en elle-même, y a un univers ?

Étienne : Alors, je vais être très franc, pour moi je pense que c’est du 60-40. 60% visuel, 40% musique. Parce que bon, on va pas se mentir, l’industriel c’est très rigolo, mais c’est une musique qui tient à peu près en deux accords. Y a rien de péjoratif, hein, moi j’adore ça, c’est amusant comme tout, mais on va pas dire que c’est la musique des guitar heroes. Donc c’est pas forcément le truc le plus incroyable du monde que t’entendras, mais ça reste fun, ça reste festif, ça reste chouette. Mais pour un type de musique aussi festif que ce genre de choses, il faut qu’il y ait un visuel qui suive. Tu fais jouer à des types habillés parfaitement lambda ce type de musique, tu te dis : « Bon, c’est sympa, mais il manque quelque chose ». Dans l’indus, t’as véritablement une grosse ambiance qui va être liée à tous les univers cinématographiques, un peu geek, un peu jeux vidéo, tout ça. Donc, en fait, il faut que ça se retrouve sur scène. Et de notre côté, ça a été pas mal bossé, donc je pense que ça a beaucoup servi, notamment les clips, énormément. C’est plus que des objets professionnels, c’est des objets qui ont permis de faire vivre l’univers que j’ai créé et d’amener les gens dedans. Donc, en fait, maintenant, quand les gens entendent le son, ils voient l’univers avec. Donc, oui, le visuel est une part très importante de l’univers Shaârghot, je crois.

Je trouve que le dernier album est beaucoup plus varié que les précédents, qu’il y a plus d’énergies différentes, de sonorités différentes… tu penses que ça vient de quoi, une sorte de maturité ?

Étienne : Est-ce que tu penses que j’ai l’air mature, là, en t-shirt, à me les cailler avec du noir sur la gueule ? [Rires]

Je parlais de maturité artistique, pas du reste ! [Rires]

Étienne : Ben j’ai envie de dire, c’est le travail. Y a pas trop de secrets. Déjà, le boulot, c’est une chose ; et puis une autre chose, c’est que plus le temps passe, plus j’absorbe de nouvelles choses, plus je me nourris d’autres artistes, sans renier ceux que j’écoutais déjà avant. Je me mets pas trop de pression dans ce que je crée, j’ai juste envie de m’amuser, de me dire : « Ben tiens, je vais mixer les styles de différents artistes, je vais voir ce que ça donne ». Donc, plus que de la maturité, je dirais que c’est vraiment un album de fun. J’avais une grosse envie de m’amuser. On s’est tellement fait chier pendant presque deux ans à cause du Covid, que j’avais qu’une envie, c’était de péter les plombs. J’avais prévu de faire un album plus sombre que ça et après, j’ai fait « Oh, non… Non, en fait, là, j’ai envie de faire la teuf ».

Et au niveau de l’univers Shaârghot, de l’histoire, est-ce que tu peux nous dire un petit peu où on en est avec cet album ?

Étienne : Actuellement, on en est à un contexte de guerre civile. C’est toujours des choses super réjouissantes, super rassurantes… mais dans ce cadre toujours un peu festif. Donc on va dire que ça passe. Y a toujours un petit côté humour noir dans l’album, mais qui est moins présent que pour les autres, faut bien l’admettre. C’est quand même un peu plus agressif et un peu plus dark que les précédents. Donc là, on est sur quelque chose de beaucoup plus oppressif, avec un univers qui est un peu en train de se péter la gueule, ça y est, on rentre dans le vif du sujet. Et justement l’intro est faite un petit peu pour ça. Cette espèce de zapping sur tout ce qui se passe dans la Cité-Ruche, toutes les sources d’information qui se recoupent les unes les autres, qui se phagocytent, qui s’annulent, parce qu’en fait c’est pas de vraies infos qu’on entend. J’ai pris de vrais acteurs pour incarner tous les personnages qui parlent, pour donner ce côté où y a tellement trop d’informations qu’on n’est plus capable de savoir ce qui se passe à côté. Du genre : « Non mais là ça brûle ! », « Non, je suis sûr que c’est une intox ! », « Non mais là ça brûle vraiment ! » « Misa non ! » « Ah ben, tiens, trop tard… » [Rires]. On en est un peu là, quoi.

L’album a mis pas mal de temps à naître…

Étienne : Je suis très lent ! [Rires]

Mais de toute façon, le rythme de sortie des albums de Shaârghot est pas non plus effréné. Y a pas trois albums par an…

Étienne : Non. Déjà parce que, bon, je l’ai dit, je suis très lent, et je fais aussi beaucoup de choses dans le groupe. Je m’occupe de tout ce qui est aspect communication, community management, graphismes, tout ça… C’est des choses qui prennent beaucoup de temps, qui sont extrêmement chronophages. J’aimerais bien faire plus de sons mais j’en ai pas toujours la possibilité, vu que j’ai d’autres obligations pour pouvoir faire avancer le groupe. Et puis, une fois que j’ai fait un morceau, j’aime bien le laisser dans un coin et revenir dessus des mois plus tard. Parce que peut-être que j’aurai une autre vision sur le truc, peut-être que j’aurai un peu oublié et que je me dirai avec le recul : « Ah, putain, ça c’est pas mal, mais ce passage on aurait peut-être pu le faire différemment, parce que là c’est trop répétitif. On va peut-^tre foutre un coup de cutter là-dedans, parce que c’est un peu un ventre mou… ». Quand je bosse trop longtemps sur un truc, je sais que je suis plus objectif. Donc, je laisse décanter, je reviens dessus… ou tout seul ou avec mes petits copains, et puis on voit, quoi. Je fais ça pour à peu près tous les morceaux, donc, ouais, ça prend du temps. Et même au niveau du processus créatif, un mix de Shaârghot, je vais pas le faire en une journée, ça me prend facilement 4… 5 jours. Et je parlerai pas des enregistrements. Cela dit, là, l’enregistrement, on a été très rapides, parce qu’on a beaucoup bossé en amont, comparé aux autres. Beaucoup. Dont pas mal de temps en résidence.

Y a eu par le passé des vidéos, y a le court métrage…

Étienne : Black Wave !

Y a eu un boulot de taré… C’est pour quand la trilogie au cinéma ?

Étienne : [Rires] Alors, la trilogie au cinéma, non, c’est pas dans mes plans, par contre une série de deux saisons de treize épisodes chacune, oui, c’est quelque chose que j’ai envisagé. Avec à peu près une heure par épisode. Le scénario est toujours en cours d’écriture dans ma tête, sauf que bon, ce genre de choses, ça coûte cher. On risque malheureusement de pas pouvoir renouveler ce genre de petit exploit tout de suite, parce que ça a été rendu possible à cause et grâce au Covid, parce qu’on s’est retrouvés dans une période où plus personne avait rien à foutre, donc beaucoup de gens ont pu bosser sur le projet bénévolement, parce qu’ils se faisaient chier comme des rats crevés, quoi. Mais en vrai, il faut savoir que juste 20 minutes de court-métrage comme ça, c’est quelque chose qui coûte très très très cher. La SF, ça fait partie des trucs les plus durs à réaliser et à mettre en place, donc un fim entier… là, y en a pour un bon moment quoi, surtout si on a pas beaucoup de plus moyens que ce qu’on a à l’heure actuelle, ça risque d’être très compliqué. C’est pas pour autant que je mets le projet au placard. Mais c’est pas pour tout de suite, malheureusement… Peut-être que dans dix ans on reparlera de ça… J’espère !

Ah ben j’espère aussi, ce serait cool !

Étienne : Mais y a d’autres projets avant ça, y a déjà le jeu de rôle papier à venir. C’est déjà beaucoup plus proche ! Il devrait sortir avec le compendium, fini. Parce qu’on l’a pas fini, le compendium.

Bon, ben c’est bien, ça fait déjà des projets à plus court terme.

Étienne : Oui, j’ai toujours plein de projets, mais bon, on va dire que j’y vais du plus réalisable au moins réalisable [Rires]. Celui-là, il est vachement bien, donc on va commencer par celui-là !

Et dans les artistes, les groupes qui ont créé également tout un univers, un folklore, est-ce qu’il y en a qui t’ont inspiré ? Pas nécessairement musicalement, mais dans cette idée d’avoir un concept, un arc global ?

Étienne : Alors, le premier groupe qui m’a un peu inspiré pour ça, c’est Gorillaz.

Ah oui ?

Étienne : Oui, parce qu’en fait, dans Gorillaz, je trouve qu’il y a quelque chose de très intéressant. Déjà, ça a un côté transmédia, l’animation était peut-être même plus mise en avant que la musique. Sur scène, pendant un bon moment, Gorillaz se produisait derrière des écrans, t’avais des avatars de leurs personnages qui jouaient. Et tu suis les aventures incroyables de ces personnages de truc en truc, tu te fais : « Putain, c’est fabuleux ». Et en plus, chaque personnage est vraiment très identifiable. C’est très très fort. Et j’avais envie de recréer quelque chose comme ça. Après, au niveau de l’univers, y a pas vraiment un groupe où je me suis dit : « Vas-y, je vais faire quelque chose dans cette veine-là ». C’est un ensemble de choses, et mes inspirations viennent plus de la pop culture que de la musique, au final. Le jeu vidéo, les comics, toutes ces choses-là, quoi. Même si je peux citer le fait que des groupes comme Rammstein avaient des visuels véritablement sympa, etc., c’est pas ça qui m’a donné un déclic en fait.

Y a eu certains projets qui n’ont pas pu se faire, notamment durant le Covid. Du coup est-ce qu’il y a eu durant cette période, ou même avant, depuis les débuts de Shaârghot, des frustrations ? Des choses que tu aurais aimé faire et que tu n’as pas pu faire, ou des choses que tu aurais aimé faire différemment ?

Étienne : Ben, de la frustration, je pense que quand t’entends l’album, t’as ta réponse [Rires]. C’est pas pour rien qu’il s’appelle « Let me out », déjà. Les choses, je les ferais toujours de façon différente si je regarde 3-4 ans en arrière, quoi. Mais bon, je vais arrêter de pleurnicher sur mon sort, les choses sont comme ça, elles ont été faites de telle façon à tel moment, c’est le témoignage d’une époque. Si je m’écoute, oui, je referais tout à chaque fois, mais au bout d’un moment, faut s’arrêter, faut savoir dire stop, « Pour le moment t’es au max de ce que tu sais faire et c’est bien, essaie d’être un minimum content de ce que t’as fait, c’est pas grave ». Et puis, les projets, même si certains ne se font pas à ce moment-là, ben c’est pas grave, y en a d’autres ! Par exemple, on a pas pu faire la warm-up…

Oui, avec Benighted…

Étienne : Bon, c’est casse-couille, mais c’est pas grave, on a pu faire le Hellfest from Home, qui a été quand même une super expérience et qui nous a tous fait beaucoup de bien, en fait. Nous, on a adoré. L’univers nous a pris truc, mais il nous a offert un autre en retour. Allez ! Faut arrêter de chialer, quand même ! [Rires]

Et donc, le rêve absolu, la plus grande réussite pour toi, ce serait quoi ? Là où tu te dirais : « Bon là, j’ai atteint un truc énorme ».

Étienne : Alors, ce serait pas forcément en termes de capacité de salle en fait, ce serait pas forcément ça qui m’intéresserait, parce que j’aime pas les salles comme Bercy. Mais en termes de mise en scène, ce que tu peux faire là-dedans, vu que j’ai un petit côté un peu mégalo, je trouve ça trop cool. Mais en vrai, je pense que la proximité avec le public me manquerait terriblement. J’adore aller au contact avec les gens, j’adore jouer avec eux… J’aime bien les salles intermédiaires où… Quand ça commence à dépasser 2000 personnes, ça devient déjà un peu impersonnel. Mais tu peux faire des trucs super cool, en te permettant quand même d’encore aller au contact, et avoir une belle scénographie, c’est encore possible. Si je peux faire des concerts dans toute l’Europe avec des jauges qui vont à peu près entre 1000 et 2000, je suis plus que ravi, quoi ! Pour moi, c’est une réussite totale. Après, je demande pas à devenir le nouveau Rammstein, j’en ai rien à secouer en fait. Si ça doit se faire, je vais pas dire non, parce que j’aurai toujours des idées en fait. « Ah tiens, Bruno, on va te faire une guitare lance-flamme de 12 mètres ! », « Ouais, on va le faire, et ce sera drôle ! » [Rires]. Donc, non, des idées à la con, j’en aurai toujours, mais par contre il faudra s’inquiéter le jour où je m’amuserai plus.

Et t’as parlé de pays d’Europe. Y a des pays où vous avez pas encore joué et où t’aimerais vraiment aller ?

Étienne : Alors, y en a un en ce moment qui suscite particulièrement ma curiosité, c’est la Finlande. Et je comprends pas pourquoi, mais depuis quelques temps on a plein de gens qui commencent à nous écouter de Finlande alors qu’on y a jamais foutu les pieds ! Donc je me dis : « Qui sont ces gens, qu’est-ce qu’ils foutent là ? ».

Ben, musicalement, c’est pas déconnant du tout, parce qu’ils écoutent énormément d’indus, d’électro, de choses dans ce style. En Finlande, t’as des Turmion Kätilöt, Ruoska…

Étienne : Bien sûr ! Je les ai vus y a pas longtemps, Turmion Kätilöt, d’ailleurs !

Ah, à la Maroquinerie ?

Étienne : Ouais !

C’était bien. Bon, y avait personne mais c’était bien ! [Rires]

Étienne : Y avait personne ! C’était genre concert privé, c’était fabuleux !

C’est vrai, j’étais contente pour moi, mais pour le groupe, en même temps, c’était leur première date en France en tête d’affiche, c’est moyen…

Étienne : Ben, en même temps, la première fois que t’es tête d’affiche dans un pays, c’est rare que tu ramènes quelque chose. Après, c’est vrai que c’est un groupe qui existe depuis super longtemps, et là-bas ils ramènent un truc de fou furieux, quoi ! Donc, ouais, j’étais un peu dég pour eux aussi, mais ils avaient l’air quand même d’être super contents. Je pense que les mecs se sont dit : « Bah vas-y, ça va être rigolo, ça fera un peu comme il y a quinze ans, on va se faire 2-3 dates à la roots, ça va être drôle ». Je pense que les mecs, au bout d’un moment, ils sont au-delà de ça, en fait.

Du coup, peut-être une première partie de Turmion en Finlande, ça serait pas mal, non ?

Étienne : Rhooo.

Ce serait bien, hein ?

Étienne : Oh, ouais ! Ce serait top, ça. En plus, c’est un groupe que j’écoute depuis que j’ai quinze ans. Aaah, ça me rajeunit pas, ça ! [Rires]

Ben voilà alors, on va conclure sur ce bel objectif. Merci beaucoup !

Orsola G.

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