18/04/23
À quelques jours de la sortie du nouvel album d’Orpheum Black (le 05/05/23), nous avons eu le plaisir de pouvoir nous entretenir avec Greg, qui officie au chant et à la guitare dans ce jeune groupe de rock esthétique, afin de nous en dire plus sur l’aventure qu’est Outer Space, troisième œuvre du groupe, clôturant le voyage entamé avec Act I en 2020.
[Entretien avec Greg, réalisé par Marine]
Crédit photo : Chloé Daumal
Que signifie le nom Orpheum Black ?
Aux États-Unis, le terme Orpheum est employé pour désigner des salles de spectacle, des cinémas et plus généralement des lieux de divertissement. Nous souhaitions insister sur le fait que notre musique explore des territoires plus vastes en combinant les formes d’expression, les esthétiques et les codes, notamment ceux de la musique et du cinéma. Et “Black”, c’est gratuit, parce qu’on fait du rock et que ça sonnait plutôt bien !
Comment se déroule votre processus de création ? Qui compose ? Qui écrit ?
Au départ, soit Romain, soit moi-même (Greg), sommes à l'origine de la composition. Nous créons une maquette avec une structure assez simple, qui donne le ton principal de la chanson. Ensuite, lors de nos répétitions, chacun apporte sa touche personnelle et nous échangeons jusqu'à ce que nous trouvions une direction qui convienne à tous. En parallèle, nous travaillons en étroite collaboration avec Mélodie pour discuter des thèmes, écrire les paroles, trouver les harmonies et les mélodies pour finalement parvenir à une interprétation commune. Nous proposons ensuite ces éléments au groupe et cherchons à créer du liant entre les parties chantées et instrumentales. C'est un processus complexe mais passionnant. Le line-up ayant changé récemment, je pense que cette façon de faire sera amenée à évoluer par la suite pour inclure plus rapidement l’ensemble du groupe. On essaye de tester de nouvelles choses au fil du temps.
L’auto-production de l’album était un choix important pour vous ?
Oui et non. Bien sûr, nous aurions adoré pouvoir être produits et accompagnés pour la création de cet album mais 2022 fut une année vraiment chargée, pleine de rebondissements et entrecoupée de beaucoup de concerts. Dans ces circonstances, la solution la plus simple était donc de s’auto-produire car elle nous a permis une certaine flexibilité, de travailler à notre rythme et d’assembler l’album en tenant compte des agendas de chacun et de celui du groupe. L’auto-prod nous a aussi permis d’être très libres artistiquement et de pouvoir proposer la meilleure version de nous-même. Nous faisons tout nous-même, de l’enregistrement à la création de la pochette de l’album en passant par les moyens de communication, les projets annexes tels que les clips ou le booking. Nous avons beaucoup de suites dans les idées, c’est intarissable… Mais les journées ne durent que 24 heures, ce serait génial de pouvoir être produits et surtout, guidés !
Le premier album « Sequel(s) » sorti, en 2021 est la continuité du premier EP « Act I ». L’histoire d’« Outer Space » est-elle également en corrélation avec ces premiers opus ?
Avec ce nouvel album, nous achevons une trilogie initiée avec notre premier EP. Ce dernier était principalement axé sur les relations qui nous unissent aux autres et sur les voyages, au sens large. Avec "Outer Space", nous clôturons cette aventure en explorant des interrogations plus introspectives.
D’ailleurs, que nous raconte « Outer Space » ?
Nous abordons la quête de l'identité, les mondes intérieurs et l'imaginaire. Des questionnements sur le “moi” profond qui sont traités de façon abstraite afin que chacun puisse s’identifier et se raconter sa propre histoire.
My Tribe est le premier morceau dévoilé avec un clip vidéo. Pourquoi ce morceau en particulier ?
Les paroles parlent de la renaissance d’entre les cendres, métaphore d’un nouveau départ. Ce morceau a été composé pendant la tournée 2022 et ce gimmick (“oh oh”), c’est celui de notre "tribu”, une ode au public qui reprenait avec nous ce chant à chaque concert. Nous voulions leur rendre hommage. Et aussi parce que “oh oh, oh oh”, ça rentre bien dans la tête !
Y-a-t-il un autre morceau de l’album qui vous touche plus particulièrement ? (moi c’est State Of Mind qui me retourne, je vais brûler des cierges et des bébés pandas dans l’espoir de l’entendre live dans les prochains mois :D).
C’est aussi mon morceau préféré ! La basse est bien présente et j’étais particulièrement pressé d’enregistrer toutes ces harmonies de chant. Après je place de bons espoirs dans le morceau “Deep Blue” qui sera illustré d’un très beau clip. Il paraîtra quelques jours avant la sortie de l’album. Sa structure est atypique et entraînante, j’ai hâte de voir comment il sera reçu !
Des courts-métrages sont-il à nouveau prévus pour la promotion de ce nouvel album ?
Absolument, on adore tourner des clips toujours plus ambitieux, cela fait partie de l’ADN du groupe et nous permet de pousser la démarche artistique un cran au-dessus. Après ça nous met un peu la pression car on ressent presque le devoir de faire toujours plus de peur d’être attendu sur ce sujet en particulier. De plus, depuis la période covid, les groupes teasent leurs albums en sortant beaucoup de singles en amont et c’est assez dur de se démarquer et promouvoir une chanson sans support vidéo. Produire ce genre de clip toujours plus ambitieux est très énergivore et cher, ce sont souvent des projets de longue haleine qui ne rapportent intrinsèquement rien et, comme je le disais plus tôt, nous faisons et produisons tout nous-même. Dans tous les cas, tant que nous pourrons nous le permettre, nous le ferons. Ce clip sera en fait un court-métrage et sera diffusé en deux parties entrecoupées de petites capsules vidéos de storytelling.
Crédit photo : Chloé Daumal
Quelle est votre actualité ? Des dates prévues ? Des festivals ?
Nous sortons un album le 5 mai dont la release party aura lieu la veille, le 4 mai à Saint Jean le Blanc proche d’Orléans, notre QG. Ce sera un concert “one shot” très spécial où nous serons accompagnés d’une violoncelliste et d’une chorale. Ce sont des éléments présents sur l’album et nous voulions être le plus fidèles possible tout en proposant une expérience un peu plus “symphonique” à notre public. Ce concert marquera le début de notre série de concerts qui passera notamment par le Festival Motocultor et le Queyrock. Les autres dates sont sur notre site internet (orpheumblack.com). Après le Hellfest l’an dernier, cette année semble elle aussi prometteuse. Nous jouerons “moins” mais “mieux” ! Nous avons hâte de défendre cet album avec ce nouveau line-up. En mai, cela fera 9 mois que nous ne serons pas montés sur scène ! Et bien sûr il y’a ce court-métrage qui ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez… Ainsi que d’autres surprises prévues pour le dernier quart de l’année et dont je ne saurais en dire plus pour l’instant. Ce qui est sûr, c’est qu’on va tout donner comme à chaque fois !
Un mot pour les lecteurs de Metalleux de France ?
Merci infiniment pour votre soutien. La meilleure porte d’entrée pour découvrir Orpheum Black reste définitivement nos clips, allez-y jeter un œil ! J'espère pouvoir en discuter avec nombre d’entre vous durant les concerts à venir, vos retours sont très précieux ! Si je peux également passer un dernier message qui me tient à cœur, surtout qu’on en parle beaucoup en ce moment : l’économie des groupes de rock est extrêmement fragile alors continuez de soutenir la scène émergente en allant les voir en concert, en achetant leur merchandising et en en parlant autour de vous. Ça en vaut la peine car il y’a tant d’artistes underground incroyables qui se défoncent pour proposer des univers fascinants. Soyez curieux, ça en vaut le coup et c’est très enrichissant personnellement !