Après Judas et Saxon en avril, me voilà de retour au Zénith pour 2 autres légendes du hard & heavy : Alice Cooper et Doro. Retour dans le passé d'autant plus nostalgique que c'est dans cette même salle parisienne que j'ai vu pour la première fois Fräulein Pesch avec son groupe de l'époque Warlock pour la tournée « True As Steel » en 1986, en 1ère partie de Judas justement. Idem pour Vincent Furnier que j'ai découvert ici même 2 ans plus tard, en avril 1988, pour la tournée « Raise Your Fist And Yell » avec les Britanniques méconnus de Chrome Molly en ouverture. Ce soir ce sera mon 8ème du Coop' et mon 6ème de la belle Allemande. Autant dire que je ne pouvais pas passer à côté de ce concert très old-school mais surtout extrêmement prometteur...
Doro monte sur scène à 20 heures précises pour un set de 45 minutes montre en main. Dommage qu'elle n'ait pas pu commencer à 19h30 comme Saxon il y a quelques mois, on aurait ainsi pu profiter d'une demi-heure de plus et de quelques morceaux supplémentaires.
Au final elle ne pourra en interpréter que 9 soit les plus connus de son répertoire. Intéressant de constater d'ailleurs que les deux tiers seront de l'époque Warlock, ce qui prouve que ses fans préfèrent nettement son ancien groupe (d'il y a 40 ans maintenant !) à sa carrière solo et on ne peut guère les en blâmer ! Il est vrai que « Hellbound », « I Rule The Ruins », « Fight For Rock » ou encore le slow qui tue « Für Immer » et surtout « Burning The Witches » et le toujours très attendu « All We Are » tiennent toujours mieux la route que les tout récents « Time For Justice » et « Children Of The Dawn » qui n'apportent pas grand chose.
Et puis cette reprise en français de « Raise Your Fist In The Air » rebaptisée « Lève Ton Poing Vers Le Ciel » frise le ridicule même si l'intention de départ était plutôt sympathique... Mais ne soyons pas trop sévères, Doro a gardé son énergie et sa passion pour le heavy rock et elle est comme une gamine, toute contente de partager la scène avec son idole de jeunesse qu'est Alice tout comme elle l'était avec Rob Halford de Judas encore récemment.
Le plus étonnant c'est qu'elle n'a pas tant changé que cela physiquement et vocalement alors qu'elle vient de franchir le cap de la soixantaine. Le groupe qui l'accompagne fait le job notamment la paire de guitaristes et le fidèle Johnny Dee à la batterie depuis plus de 30 ans...
A 21h15 c'est au tour du grand Alice de s'emparer du Zénith pour son show « Too Close For Comfort ». Même scénographie qu'à Nancy en juin et setlist absolument identique également... Avec un tel choix de titres emblématiques on ne va pas s'en plaindre ! Le show est toujours aussi superbe avec les projections de fond de scène qui donnent une autre dimension aux thèmes souvent maléfiques abordés.
La tribune politique ornée de drapeaux américains est bien présente ainsi que le Frankenstein géant, la guillotine, le boa et autres animations dignes d'Halloween qu'affectionne Mr Furnier. Les musiciens sont au taquet à commencer par la belle Nita qui tourne et retourne sa guitare en parcourant la scène en long et en large.
Tommy et Ryan ne sont pas en reste et décochent des riffs et soli à gogo. Chuck « Beasto Blanco » Garric maltraite sa basse comme un damné. Et Glen nous délivrera un solo de batterie tout à fait impressionnant en milieu de set.
Dans la salle c'est le délire car les fans sont venus en masse pour cette messe noire. A titre personnel rien que pour réentendre « Go To Hell » qui a bercé mon adolescence et reste dans mon Top 5 d'AC, je referai le déplacement à chaque fois. Et puis qui pourrait résister à ces versions survitaminées de « No More Mr Nice Guy », « Under My Wheels », « Billion Dollar Babies » ou encore « Hey Stoopid » ? On en aurait bien repris une petite demi-heure de plus mais n'oublions pas que notre Vincent vient de fêter ses 76 printemps et qu'il a déjà beaucoup donné à la cause hard & heavy...
Merci à GDP...
Texte : Olivier Carle
Photos: François Capdeville & Émilie Bardalou (Doro)