22/5/2024

Behemoth à la Philarmonie de Paris

Ce mardi 30 Avril, je me dirige vers un lieu peu commun pour un concert de Metal: la Grande salle Pierre Boulez de la Philarmonie de Paris. C'est la toute première fois qu'une affiche Metal est programmée dans ce lieu. Et quelle affiche ! Les polonais de Behemoth viennent fêter ici leur 33 ans de carrière (et de blasphème comme ils aiment à le rappeler), avec les français de Regarde Les Hommes Tomber en ouverture. Le Black Metal est clairement à l'honneur, et la présence scénique de ces 2 groupes promet une soirée de grande qualité visuelle et sonore !

Force est de constater que l'événement est déjà un franc-succès, puisque le concert est sold-out. Et cela se ressent dès l'entrée dans la salle. Les plus intrépides se tenaient devant les portes d'entrée dès le matin, pour être certain de se trouver au plus près du show.

Plus tôt dans la journée, Behemoth publiait une vidéo sur les réseaux. On voit le groupe subjugué par le lieu. Il est vrai que la salle est sublime, et ses alcôves permettent d’avoir une bonne vue de la scène même en hauteur.

ll est temps de faire entrer le 1er groupe de la soirée, et pas des moindres : les français de Regarde les Hommes Tomber.

Groupe montant de la scène post-black, ils se distinguent par leur musique sombre teintée de mélodies intenses. Les effets de fumée et les chandeliers disposés partout sur la scène renforcent cette atmosphère fantasmagorique.

Leur son me parait un peu étouffé dans l’alcôve où je me situe mais les émotions arrivent tout de même à transcender le public. Ils font d’ores et déjà parti des valeurs sûres du metal français, s'appuyant sur leurs 3 albums studio. Il faudra clairement compter sur eux dans les années à venir !

Cette 1ere partie de concert se termine déjà et un grand voile blanc vient recouvrir la scène.

Juste le temps de recharger une bière (on sent que les équipes ne sont pas habituées à servir de telles quantités mais ils font ce qu'ils peuvent), et les lumières s'éteignent déjà.

Les notes de Post God Nirvana retentissent et le visage de Nergal apparaît en vidéo, grimé de son corpse paint caractéristique. Progressivement apparaissent les silhouettes de Inferno à la batterie, puis celles de Orion et Seth respectivement à la basse et à la guitare. Pour finir Nergal rejoint ses comparses tout en restant en ombre chinoise. L'effet visuel est plutôt réussi et il a le mérite de faire monter l'adrénaline.

Le voile tombe enfin sur Once Upon A Pale Horse, le groupe apparaît au milieu des effets de fumée et les premières ecocups volent dans la fosse: cette fois c'est parti ! Dans le respect du thème blasphématoire, on notera le voile de fond avec une représentation du christ les yeux bandés, portant un bâillon boule du plus bel effet.

Les titres efficaces s'enchaînent, savamment piochés dans les différents albums de leur discographie pour énergiser la foule.

Je repère un mec dans les escaliers à gauche qui nous réalise son meilleur Air Guitar et ce, pendant tout le set ou presque...

Cela fait 10 ans que le groupe tourne avec le line-up actuel et semble toujours soudé. Nergal semble quelque peu ému de dresser le chemin parcouru depuis les débuts (oui, le black-metalleux a des émotions voyons). Ils nous avaient promis des surprises dans la setlist et effectivement, ils nous ont fait le plaisir d'interpréter Cursed Angel of Doom et Lasy Pomorza, tirés de leurs 1ers albums Sventevith et Grom sortis en 1995 et 1996. On retrouve le style beaucoup plus black de leur début.

La scénographie est riche et la pyrotechnie est de sortie ! Le service de sécurité semble un peu tendu (je ne suis pas certaine qu'il soit courant d'utiliser ce genre d'artifices dans ces lieux !)

Et après tout, ça ne serait pas la 1ere fois qu'un bâtiment flambe par la main de membres de groupes de black metal ! Mais je m'égare...

On retourne sur des titres plus Black N Death de leurs derniers albums histoire de galvaniser la foule avant le grand final. Toujours un immense plaisir d’entendre notamment Chant of Eschaton 2000, un de mes titres favoris toujours aussi efficace en live. Petit cassage de guitare en fin de chanson par Nergal pour en faire don aux 1ers rangs.

Une nuée de confettis (noirs, ais-je besoin de le préciser ?) recouvre la fosse, annonçant la fin du concert sur l’inégalable O Father O Satan O Sun!

En sortant du bâtiment, j'ai le sentiment d'avoir assisté à un grand moment de musique. Pas seulement en tant que fan invétérée de metal, mais aussi par la symbolique que ce live représente, les ponts créés entre la musique classique et les mélodies de certains groupes de death ou black metal s'intègrent parfaitement à ce lieu.

J'espère voir à nouveau des groupes de metal se produire ici, et pourquoi pas avec un orchestre ?

Si vous n'avez pas pu assister au concert, il reste le replay disponible sur Arte concert et Philarmonie Live.

Et pour rappel il y a toujours l'exposition Metal à la Philarmonie: Diabolus in Musica programmé jusqu'au 29 septembre 2024.

Texte: Aniselys
Photo: Corentin Charbonnier

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