EPIC FEST 2025 : Chapitre trois « The Battle of Beasts »
Cette fois je vous emmène en dehors de nos frontières, à Roskilde, près de Copenhague, au Danemark, pour vous faire découvrir un festival des plus épiques où pendant deux jours le power métal est à l’honneur. Si vous êtes fan d'héroïque fantaisie, de médiéval, et du style de musique qui va bien avec, il y a de grandes chances pour que vous adoriez l’Epic Fest.
Le festival invite ses participants à être plus que des festivaliers pendant ces deux jours, il invite à faire partie de l’histoire et nous encourage à enfiler nos plus belles capes, à préparer nos sorts et à aiguiser nos armes pour un voyage inoubliable…
JOUR 1 (4 avril 2025) : INDUCTION, FABIO LIONE, BLOODORN, STRATOVARIUS et MAJESTICA
Top départ de deux jours de musique fantastique, et il y a trois scènes sur ce festival : The Realm of Might and Magic (Le Royaume de la Puissance et de la Magie - je dois avouer que cela a quand même plus de classe que Mainstage 1), King Roar’s Hall et Gimle.
Je démarre la journée à 14h à la salle Gimle avec un groupe que je ne connais pas : Battle Born. Je ne sais pas si c’est l’effet d’être au premier rang entourée de leur fanbase, mais c’est une bonne découverte.
La journée commence à peine, la salle est pleine, l’ambiance est excellente et le groupe déborde d’énergie sur scène !
Je découvre les trois premiers titres de leur set (“Battle Born”, “Dragon Heart” et “Blood and Fire”) et file ensuite au deuxième bâtiment, à dix minutes à pied, où se trouvent les salles The Realm of Might and Magic et King Roar’s Hall, pour récupérer le précieux sésame qui me permettra de photographier pendant le festival.
Les portes de la salle King Roar’s Hall s’ouvrent enfin pour le premier concert de la journée dans ce lieu. Je découvre que la salle de concert est précédée d’un hall magnifiquement décoré, avec un bar.

Il est 15h30, Induction entre en scène.
INDUCTION
Après une tournée européenne en tant que première partie de Temperance en mars (tournée qui, malheureusement, n’est pas passée par la France), Induction est un groupe que je ne voulais pas rater. J’avoue ne pas être une fan de la première heure, mais le groupe connaît une ascension indiscutable dans la sphère power metal et a su piquer ma curiosité.
C’est enfin l’occasion de les découvrir en live.
Leur set démarre, et je dois admettre que la journée continue en force avec ce groupe. Ils ont instantanément électrisé la foule : il y a une fanbase présente, c’est certain, mais beaucoup, comme moi, découvrent le groupe en live pour la première fois.

Leur énergie scénique a été sans faille du début à la fin, ne nous laissant pas le temps de nous ennuyer. Le groupe a livré un set carré et moderne, où les influences symphoniques et power metal se sont harmonieusement mêlées à des riffs plus tranchants. Leur dernier album The Power of Power (sorti en 2023) a été peu représenté, avec le titre “A Call Beyond” seulement, mais leurs titres phares ont été repris en chœur par un public déjà conquis.


Une performance ambitieuse et prometteuse, qui me confirme qu’Induction n’est plus un outsider. Les fers de lance de la prochaine génération de Power Metal m'ont surpris - et c’est une bonne découverte.
SETLIST
1. Born From Fire
2. Fallen Angel
3. Scorched
4. I Am Alive
5. Set You Free
6. Medusa
7. A Call Beyond
8. Beyond Horizons
9. Go to Hell
10. Queen of Light
FABIO LIONE
Pas le temps de se reposer, je me dirige directement vers la salle The Realm of Might and Magic pour voir une véritable légende de la scène : Fabio Lione.
Je découvre une salle très spacieuse dans laquelle trône, au fond, une impressionnante scène digne des plus gros festivals et magnifiquement décorée pour les futurs shows épiques des deux prochains jours.
Face à un public passionné et fourni, le show de Fabio Lione démarre avec classe, une chorale composée d’une quinzaine de jeunes femmes fait son entrée en scène - on a le pressentiment que le set qui va nous être proposé sera à la hauteur de son aura.

Plus de doute, ça démarre fort avec le titre "Dawn of Victory" (titre de Rhapsody of Fire), où le public se met à chanter à l’unisson.

Notre Italien démontre encore une fois une maîtrise vocale impressionnante, oscillant entre lyrisme opératique et puissance metal.
Accompagné par un groupe solide, Lione a montré qu’il n’a rien perdu de son charisme ni de sa générosité scénique.

Je m’attendais à une setlist alternant morceaux de Rhapsody, Angra et quelques titres solo, mais c’est un florilège de titres de Rhapsody (… ou Rhapsody of fire ?!) qui nous a été servi.
Je vais me permettre une parenthèse pour essayer de vous éclairer sur cette aventure riche en rebondissements.
Tout d’abord il y a eu Rhapsody, donc. Puis le groupe est ensuite devenu Rhapsody Of Fire, Luca Turilli, fondateur de ce dernier, quitte le groupe. Le chanteur Fabio Lione, resté fidèle au groupe d’origine, a lui aussi fini par le quitter, laissant Rhapsody Of Fire poursuivre l’aventure avec un nouveau frontman… Puis il y a eu la tournée d’adieu du Rhapsody d’origine – tournée qui a finalement vu Turilli et Lione repartir dans un nouveau projet … Turilli / Lione Rhapsody. Vous arrivez à suivre?
SETLIST (Rhapsody of Fire song)
1. Dawn of Victory
2. Symphony of Enchanted Lands
3. The Magic of the Wizard's Dream
4. Wisdom of the Kings
5. The Wizard's Last Rhymes
6. Land of Immortals
7. Eternal Glory
8. Lamento eroico
9. Holy Thunderforce
10. The Village of Dwarves
11. Knightrider of Doom
12. Unholy Warcry
13. We Are the Champions (Queen cover)
14. Emerald Sword
BLOODORN
Et c’est reparti pour dix minutes de marche vers la salle Gimle, avec sur le chemin une petite halte pour se restaurer un peu, avant de poursuivre la journée avec la découverte en live du groupe Bloodorn.
Bloodorn (blóðörn (l’aigle de sang)), c’est le nouveau projet d’un guitariste français : Nils Courbaron. Après avoir enchaîné les concerts et les albums avec Sirenia et Dropdead Chaos, notre frenchy a eu envie de voler de ses propres ailes et d’exprimer sa passion pour le power metal et le heavy metal à travers ce nouveau projet.
Véritable tête pensante du groupe, il a réuni Mike Livas (chant), Michael Brush (batteur de Sirenia), Francesco Saverio Ferraro (bassiste de Freedom Call) au sein de Bloodorn pour faire naître le premier album du groupe : Let The Fury Rise.
Ce soir marque un tournant, c’est la première fois que le groupe joue sur scène. Nous sommes nombreux à attendre l’ouverture des portes de la salle pendant que le groupe fait son soundcheck puis top départ. Malgré le stress palpable en backstage, le groupe se lance et prend possession avec aisance de la scène de Gimle face à une salle comble.

C’était l’un des sets les plus attendus, du public curieux de découvrir en live ce groupe monté avec des membres de la scène power. Et Bloodorn n’a pas déçu ! Leur mélange de speed metal guerrier et d’ambiances épiques a littéralement mis le feu à la scène.
Visuellement percutants, musicalement carrés, ils ont su imposer leur identité avec des titres comme "Under the Secret Sign" ou "God Won’t Come" morceau pendant lequel Nicoletta Rosellini (Alterium) les a rejoints sur scène. Un vrai coup de poing sonore ! Le public est conquis au point de scander Bloodorn ! Bloodorn ! en chœur.


SETLIST
1. Fear the Coming Wave
2. Rise Up Again
3. Under the Secret Sign
4. Tonight We Fight! (Live version)
5. Let the Fury Rise
6. Bloodorn
7. God Won't Come (with Nicoletta Rosellini)
STRATOVARIUS
Ce ne sera pas difficile de faire les 10 000 pas recommandés par jour pour notre santé aujourd'hui… Retour au Kongrescenter, plus précisément à la salle The Realm of Might and Magic, pour assister au show d’un collectif finlandais, maître dans le genre power metal depuis 40 ans, j’ai nommé Stratovarius.
C’est un groupe que je chéris depuis longtemps, avec lequel j’ai découvert le power metal, je ne cache pas mon enthousiasme de les revoir sur scène après leur passage au Hellfest en 2024. Le set démarre avec “Forever Free” puis l’incontournable “Eagleheart” pour le plus grand plaisir des fans, Timo Kotipelto est en grande forme et semble ravi d’être là.


Encore une fois un concert bien exécuté mais qui m’a semblé manquer d’un peu de puissance, peut-être est-ce la fatigue qui commence à altérer mon ressenti.
Timo Kotipelto a encore prouvé qu’il restait un frontman d’exception, tandis que Matias Kupiainen a enchaîné les solos avec une virtuosité impressionnante. Le groupe a entraîné ses troupes dans un best of mêlant classiques indémodables comme "Hunting High and Low", "Black Diamond" et morceaux remarquables plus récents issus de Survive (2022), accueillis avec le même enthousiasme.
Un concert généreux, où la technique n’a jamais pris le pas sur l’émotion.

SETLIST
1. Forever Free
2. Eagleheart
3. World on Fire
4. Will the Sun Rise?
5. Distant Skies
6. Eternity
7. Black Diamond
8. Survive
9. Visions (Southern Cross)
10. Unbreakable
11. Hunting High and Low
MAJESTICA
Je me dirige vers la salle King Roar’s Hall, pour ce qui sera mon dernier concert de la journée : Majestica - histoire de clôturer sur une note joyeuse et flamboyante.
Véritables showmen, les Suédois emmenés par Tommy Johansson (ancien guitariste de Sabaton) ont proposé un set théâtral. Leur power metal explosif, avec des mélodies entraînantes, des solos de guitare épiques et un chant puissant, a littéralement emporté l’audience.


L’un de mes titres préférés du groupe est l’entraînant et fédérateur “Metal United”, et l'écouter en fin de set est parfait pour terminer cette journée avec le sourire.
SETLIST
1. Power Train
2. Night Call Girl
3. Thunder Power
4. A New Beginning
5. Rising Tide
6. No Pain, No Gain
7. A Story in the Night
8. Ghost of Marley
9. Above the Sky
10. Metal United
11. Alliance Forever
Il est 22h30 quand le set se termine, mais la fatigue se fait sentir, je n’irai pas voir Ross the Boss et Insania. C’est l’occasion de retrouver les amis pour un petit débrief de la journée et d’aller me reposer.
JOUR 2 (5 avril 2025) : NANOWAR OF STEEL, WIND ROSE
La journée commence tranquillement avec la rencontre de pas mal de monde, dont des Franciliens venus à Roskilde pour l’Epic Fest, et plusieurs musiciens, dont certains que j'avais eu la chance de photographier la veille. Un moment d’échange très sympathique avant de me diriger de nouveau vers le festival.
Il est presque 16h quand j’arrive. Je rate les premiers groupes de la journée : Pagan's Mind, Royal Hunt et Pirate Queen.
C’est l’occasion de continuer ma petite visite des lieux, avec un passage obligé au merch.
Je remarque que des aventuriers, héros et guerriers de presque tous les continents sont présents pour le rendez-vous. Et ce n'est pas peu dire, car je croise des Américains, des Japonais, des Indonésiens. J’ai ouï dire qu’il y avait des Australiens aussi, et, quant à nos pays européens, je pense qu’ils sont presque tous représentés.

Beaucoup de festivaliers ont joué le jeu et revêtu leur plus belle tenue médiévale, voire même fantastique pour l’occasion. Parmi la horde de métalleux, je retrouve des elfes, des guerriers, des nains, des sorciers et même un gobelin… enfin je crois.


Il est bientôt 17h, le show de Crimson Glory va débuter, cependant, un contretemps des plus inattendu et mignon me fait changer mes plans. Discrètement un événement se prépare … Un jeune homme me sollicite pour immortaliser une demande en mariage.. Tous les amis des futurs mariés sont réunis pour cet instant inoubliable, un moment qui a bien failli me tirer les larmes aux yeux, je dois avouer.

Après ce moment de pur bonheur, je me dirige vers la salle King Roar’s Hall avec un peu d’avance, l’occasion d'assister au soundcheck du groupe Nanowar of Steel avant leur entrée en scène.
NANOWAR OF STEEL
Il est 18h30 quand l’un des groupes les plus délirants de la scène metal entre en scène devant une salle comble, au point de laisser une partie des fans dans le hall. Dès les premières notes de “Sober”, le groupe de power metal italien impose son univers décalé, mêlant costumes extravagants et humour absurde.
Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, Nanowar of Steel, c’est : un mélange loufoque, amusant et théâtral, avec des musiciens ornés de perruques colorées, des tutus roses et des déguisements en tout genre, le tout se mariant parfaitement à un metal joyeux, empreint de bonne humeur.
Si vous avez le bon sens de l’humour pour ce genre de délire, vous ne pouvez que passer une excellente soirée.


Pour avoir vu Nanowar of steel sur scène plusieurs fois, il y a toujours un véritable échange et des moments de rire partagés avec leur public, ce soir n’en fait pas exception. Le public, conquis, chante en chœur sur leurs titres emblématiques comme « Norwegian Reggaeton » et « Valhallelujah », transformant la salle en une véritable fête. Leur show, entre parodie et hommage au metal, offre une bouffée d’air frais et de rires dans un festival dominé par des performances plus sérieuses.
Un moment de pure jubilation qui prouve encore une fois que le metal peut aussi être synonyme de fun débridé.

SETLIST
1. Sober
2. Stormwarrior of the Storm
3. Pasadena 1994
4. Wall of Love (George Michael cover)
5. Disco Metal
6. ...And Then I Noticed That She Was a Gargoyle
7. Uranus
8. HelloWorld. Java
9. Barbagianni
10. Norwegian Reggaeton
11. La Polenta Taragnarock
12. Valhalleluja
WIND ROSE
C’est le moment de retourner à la grande salle The Realm of Might and Magic pour un changement d’ambiance radical, les “Trollslayer” sont attendus et, lorsque j’arrive, la salle est déjà comble.
Wind Rose prend d’assaut la scène avec leur aisance habituelle, mené par Francesco Cavalieri. Vêtus de leurs costumes de nains guerriers, les Italiens démarrent le set avec un titre taillé pour emporter les foules “Dance of the Axes”.
Le public est réceptif d’emblée, visiblement un bon nombre d’entre eux sont là pour eux. L’ambiance est excellente d’entrée de jeu et les pogos ne tardent pas à se déclencher. La soirée continue d’être festive !


Des morceaux comme “Drunken Dwarves” et “Mine Mine Mine !” résonnent comme des hymnes dans la salle, entraînant le public dans une transe collective.
Le puissant, mélodique et entraînant titre “Rock and Stone” issu de leur dernier album, n’en finit pas de fédérer et les chants provenant de la fosse le confirment.
Le groupe fait preuve d’une énergie sans faille depuis le début, et ne laisse pas le temps au public de se reposer. L’appel à la bataille retentit, on poursuit avec le titre “Together we rise” dans lequel le chanteur fait quelques envolées lyriques et quelques screams pour donner plus de puissance au morceau.
La setlist touche à sa fin avec l’incontournable “Diggy Diggy Hole” en version normale et en version dance mix ; leur chanson phare n’en finit plus de faire danser la foule.


La voix puissante de Francesco Cavalieri, soutenue par des riffs tranchants et des chœurs martiaux, a transporté l’audience dans un univers fantastique digne des plus grandes sagas. Encore une performance magistrale qui a confirmé leur statut de maîtres du dwarf metal.
SETLIST
Of Ice and Blood
1. Dance of the Axes
2. Fellows of the Hammer
3. Drunken Dwarves
4. Gates of Ekrund
5. Mine Mine Mine!
6. The Battle of the Five Armies
7. Rock and Stone
8. Together We Rise
9. Diggy Diggy Hole (The Yogscast cover)
10. Diggy Diggy Hole (Dance Mix)
11. I Am the Mountain
L’Epic Fest touche à sa fin pour ma part, j’écoute d’une oreille le groupe Fellowship, avant de rejoindre les amis et de rentrer pour une courte nuit de sommeil.
Conclusion
Palmarès pour l’Epic Fest 2025 :
Mon concert préféré : Wind Rose
Mon concert découverte : Bloodorn
Déception : Aucune
Confirmation : Induction
Mon impression générale sur L’EPIC FEST 2025 : Chapitre trois « The Battle of Beasts » est très positive. Je n’ai pas connu les deux éditions précédentes mais c'est un festival remarquable.
Celui-ci s'est déroulé sans aucune difficulté grâce à une organisation carrée et une bonne ambiance. Le festival était sold out mais le Kongrescenter de Roskilde est très spacieux et agréable, peut être augmenteront-il la jauge d'accueil pour les prochaines éditions. Le seul petit bémol, histoire de trouver un point négatif dans ce festival, est la salle Gimle à dix minutes à pied de la salle principale, alors que le Kongrescenter a tout à fait la capacité d'accueillir les trois scènes . Mais je comprends le choix de l’organisateur de l’avoir maintenu en tant que troisième scène car c’est le berceau qui a vu naître le festival. En tout cas, les fans de power metal ont été servis lors de cette troisième édition et il y a fort à parier que beaucoup reviendront pour la quatrième, au vu des groupes déjà annoncés… C’est en grande pompe sur grand écran que l’affiche de la future édition 2026 a été dévoilée dans la salle The Realm of Might and Magic. On pourra retrouver en tête d’affiche notamment Sonata Arctica, Roy Khan. Et à ma grande surprise Fairyland, un groupe de metal symphonique français que j’affectionne particulièrement, formé par Willdric Lievin et le défunt Philippe Giordana, à qui le festival a pris quelques instants afin rendre hommage.

Une future édition qui s’annonce des plus prometteuses… Il ne me reste plus qu’à dire : Epic Fest, à l’année prochaine !
Texte et photo : Stéphanie Morgado (@sekhmet_eve)