14/3/2024

Idles enflamme le Zénith de Paris

En huit ans et cinq albums, jusqu'ici, les Britanniques d'Idles ont toujours su s'adapter aux circonstances tout en restant plutôt fidèles à leurs valeurs...  But now, gros changement' "The Queen is dead" comme dirait l'autre...

Alors faut-il changer de registre, ou pas ? L'évolution et les doutes qui accompagnent ces choix sont légitimes quand un groupe atteint une notoriété plus éclectique. Des salles plus grandes, un public et une image élargis, un nouvel album élaboré "de la maturité" qui tranche effectivement un peu avec les précédents opus... Pas toujours facile de concilier ces facteurs quand on est un groupe revendiqué comme "anti système" et disons plutôt iconoclaste. Visiblement, ils s'accommodent plutôt bien de ce nouveau statut et semblent rester comme des poissons dans l'eau et fidèles à leur nature dans un registre désormais un peu différent et plus technique. Une sorte de "en même temps" musical et un risque assumé qui pourrait perturber les fans d'un style plus aux extrêmes...

Le set débute à l'heure avec "Idea 01", issu du dernier album. Un titre pas indispensable mais qui servira d'intro et de calage. Les choses sérieuses commencent avec un "Colossus" colossal et une montée en puissance qui sera le déclencheur des bonnes hostilités. La basse et la batterie prennent d'emblée aux tripes et cela ne retombera pas. Joe Talbot se chauffe la voix avec des paroles et un style déclaratoires dignes de Jim Morrison. Le public, lui, est déjà au taquet avant les premières notes. On y est...

"Gift Horse" vient ensuite immédiatement prouver que le groupe reste sur ses bases avec ce morceau du dernier opus. "Mr Motivator", qui suit, va permettre à Joe d'assouvir sa passion de coach sportif avec les mouvements et la chorée qui l'accompagnent. Ils sont chauds et nous aussi... L'excitation est dans l'air...

Elle ne va pas retomber... La force d'Idles est d'emmener le public dans une folie punk mélodique... On y chante... non, pardon, on y hurle... "Mother" et son "Fucker" associé en sont le meilleur exemple. "I'm scum" que l'on s'imagine beugler à tue tête dans un pub irlandais. "The Wheels" morceau sombre qui nous transporte en mode gospel avec ces "Hallelujah". "Television" avec son rythme et son simplissime mais plus qu'efficace "Fuck TV". Ou encore le magique Danny Nedelko qui transforme des paroles et de simples lettres en message poignant.

Le son est propre, ce qui n'est pas toujours le cas au Zénith, bien que volontairement sali sur certains morceaux par l'apport d'un saxo stoogien qui se révèlera être parfois intéressant mais pas forcément indispensable. "Car Crash" nous cloue au sol par la puissance de la basse. "Divide and Conquer" donne des frissons. Et "Roy", tiré du dernier album, sera un exercice de style assez particulier qui m'a semblé réussi. Ce sera moins le cas de "Dancer", un bon morceau de studio, mais dont la formule fonctionne (pour l'instant ?) moins en live.

Le groupe, au diapason, sera impeccable et semble prendre du plaisir. Mark Bowen à la guitare est toujours aussi souriant et éblouissant, virevoltant dans sa robe rouge et slamant de nombreuses fois pour communier avec le public. Ce dernier, élargissement oblige, se révèlera un peu moins bouillonnant que lors de leurs dernières prestations parisiennes au Bataclan ou à l'Elysée Montmartre mais la ferveur reste bien intacte et le curseur avait été placé très très haut à l'époque. Un petit bémol niveau ambiance, non pas sur la teneur du message, mais pour la répétition un peu excessive par le groupe des "Viva Palestina".

Après plus de deux heures sans rappel le désormais classique "Rottweiler" sera la dernière mèche allumée par les Bristoliens. Elle enflammera la dynamite dans un Zénith qui libèrera à la fin des spectateurs arborant en majorité de larges sourires et dont les commentaires entendus dans le métro du retour étaient plus qu'élogieux.

Allez... Avant la prochaine que l'on espère proche, un dernier "Fuck the King" pour la route !!!

Texte: L'humeur Musicale
Photos: François Capdeville

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