14/10/2023

La rentrée Metalcore sous le sceau de While She Sleeps

C’est la rentrée Metalcore à Paris ! Je te fais vivre LE concert qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte.

Il est à peine 18h00 sur le boulevard Voltaire, et déjà, la file d’attente est dense et les tee-shirts des plus grosses pointures actuelles de la scène Metal / Metalcore internationale se multiplient : Bad Omens, Spiritbox, The Amity Affliction, Architects, Sleep Token, Bring Me The Horizon, Currents, Solitaris mais aussi de nos supers groupes Français : Landvmrks, NOVELISTS, Regarde Les Hommes Tomber et j’en passe sans oublier les trois groupes qu’on est venus voir ce soir au Bataclan: Polaris, Bury Tomorrow et While She Sleeps. Pas de doute, on est au bon endroit ! Quand cette affiche a été dévoilée, j’en croyais à peine mes yeux ! C’est pourtant des groupes que j’ai pu voir à plusieurs reprises en un an (Hellfest, première partie de Parkway Drive, à Lille, au Cabaret Sauvage,à la Maroquinerie) mais de les réunir sur la même scène en un soir, on s’attend à un carnage !

Sur le chemin vers la salle, je croise les membres de While She Sleeps accompagnés de leur photographe, je sens le petit vlog en format reel pour Instagram sur internet dans les prochains jours ! Des amis ont pu rencontrer et échanger avec Dan et Kris de Bury Tomorrow. L’ambiance est détendue mais la tension se ressent à quelques minutes d’entrer dans la salle.

À 18h10, les premiers fans entrent en trombe dans le Bataclan, objectif : premier rang !

Photo : François Capdeville

Avant de me placer sur le côté de la scène, passage par le merchandising oblige : je constate que les prix sont plus que raisonnables ; 30€ le tee-shirt et 50€ le sweat-shirt. Je mets un point d’honneur à saluer ces prix plus que corrects en cette période d’inflation, de l’augmentation des coûts de production, et surtout des «merchcuts». Si vous n’en avez pas encore entendu parler, plusieurs groupes et artistes ont relevé ce problème qui les pénalisent énormément. En effet, les salles s’octroient un certain pourcentage des recettes des stands de merch. J’en profite pour préciser que le merch, c’est la source de revenue la plus importante pour un groupe en tournée. Les fans répondent présents et la file ne désemplit pas !

Un grand merci à la /les personne(s) à l’initiative de la playlist avant le début des festivités : Natalie Imbruglia, Ricky Martin, Cascada, Las Ketchup, des tubes Eurodance… Que des sons qu’on a l’habitude d’entendre à des concerts de Metal en somme ! Je me livre à un véritable show, catapultée dans les années 2000 mais il est déjà19h00 et la salle est comble, c’est l’heure pour POLARIS d’ouvrir le bal.

POLARIS

Avant toute chose, une pensée toute particulière pour Ryan Siew, guitariste du groupe originaire de Sydney (Australie) qui nous a quitté en Juin 2023. C’est dans un contexte de deuil que l’excellent nouvel album « Fatalism » (Rise Records) est sorti, 2 ans après le désormais culte « The Death Of Me ».

La vie continue mais la mémoire de Ryan, elle, demeure et perdure plus que jamais. Ce que le groupe ne sait pas encore, c’est que le public Français leur réserve un accueil extraordinaire et mémorable.

Polaris, Photo : Stéphane Masson

Le set commence sur les chapeaux de roue avec « NIGHTMARE » suivi de « INHAMUNANE » deux titres issus du dernier album. La fosse est survoltée, ça crowdsurf et mosh à tout va et, ça chante à gorge déployée. Jamie Hails (chant) est un frontman d’envergure et gère comme jamais ! Jake Steinhauser (chant clair, basse) quant à lui, assure ses parties chantées, alliage parfait avec le scream de Jamie.

On ressent une véritable symbiose et osmose, tant musicale que fraternelle, surtout après l’épreuve de la disparition de Ryan Siew. Ça va au-delà de la scène et ça se propage dans la salle, le public est en totale communion avec Polaris.

Après une Maroquinerie plus que complète en octobre 2022 (le même jour que Wage War au Petit Bain !)et leur annulation à Strasbourg avec Motionless In White, Lorna Shore et The Amity Affliction, il est évident que Polaris était attendu de pied ferme dans la capitale.

Polaris, Photo : Stéphane Masson

« The Remedy » clôt les hostilités, la salle scande d’une force  « Call me reckless, call me stuck in my ways / I'm torn between the remedies for everything ». Les paroles sont cathartiques, on trouve du confort dans le chaos sonore du jeu technique des musiciens retranscrivant toute l’émotion, la synergie et l’intensité qui caractérise et distingue Polaris.

7 chansons. Il aura fallu 30 minutes de set et 7 titres joués pour captiver le Bataclan. On peine un peu à croire qu’il ne s’agit que du premier concert de la soirée et que Polaris ne fut pas la tête d’affiche.

C’est avec une très grande impatience qu’on attend le retour des Australiens en France pour présenter comme il se doit « Fatalism ».

BURY TOMORROW

Un changement de set plus tard, pause bières, merch et WC pour la plupart et c’est déjà l’heure de la bagarre avec Bury Tomorrow. J’avais pu voir les Anglais pour la dernière fois à Paris au Cabaret Sauvage avec August Burns Red pour un set apocalyptique. Leur époustouflant dernier album « The Seventh Sun » (Music ForNations) n’était alors pas encore dans les bacs.

Burry Tomorrow, Photo : Stéphane Masson

J’avais donc super hâte de découvrir les nouveaux titres en live. Surprise ce soir, il y a quelques éléments de scénographie qui leur ait réservé ! Trois encadrements néon qui rappellent indéniablement le rectangle du groupe indie pop rock The 1975présent sur la pochette de leur deux premiers albums. Mais ce soir, leur utilité va servir la terreur qu’on s’apprête à vivre !

Pour mémoire, mes concerts les plus violents, marquants avec le plus d’ambiance c’était sur la War Zone avec Bury Tomorrow et While She Sleeps donc, ce soir, c’est MON SOIR. Les deux en un, c’est le rêve.

C’est « Boltcutter »extrait du dernier album qui pose les bases et met la fosse d’accord, c’est unede mes chansons préférées et l’entendre en live, avec toute sa puissance c’est fabuleux ! Dan Winter-Bates, en plus d’être un artiste et une personne exceptionnelle, est un vocaliste dément. C’est délicieusement terrifiant de l’entendre. Dan s’excuse d’avance pour les photographes dans le pit mais c’est le moment pour les crowd surf de pleuvoir ! « Black Flame » et « Abandon Us » instaure un climat chaotique et l‘atmosphère est post-apocalyptique ! Dan Porte un gilet pare-balles qui n’est sans rappeler la tenue similaire de Winston McCall de Parkway Drive qui se sont produit au Zénith de Paris il y a un an pile !

Photo : Stéphane Masson

Les rectangles néons clignotent à toute vitesse, les machines à fumer crachent tout ce qu’elles ont. Ça circle pit dans tous les sens, ça se fonce dedans, ça se grimpe dessus. On se demande (moi la première) comment on va pouvoir maintenir ce niveau d’énergie pour le concert de While She Sleeps…

« Heretic » retentit, malheureusement sans Loz Taylor, leader de WSS, qui est en featuring sur ce titre. Tom Prendergast est prodigieux aux claviers et aux chants clairs. La nouvelle formation de Bury marche à 100%, c’est un fait ! Kristen Dawson(guitare) hype la foule comme jamais, Dan prend le temps de dire les termes : es racistes, homophobes et transphobes n’ont PAS leur place ici et nulle part ailleurs. Sentiment assez indescriptible mais un concert de Bury Tomorrow, c’est une « safe place » on s’y sent bien, on s’autorise à être qui on veut, être ce que l’on veut et vivre le show à fond !

C’est parti pour l’enchaînement infernal : « Cannibale » et « Choke » ! Deux titres phares des concerts de Bury, les cris et paroles jaillissent dans tous les sens, rebondissent sur les murs de la salle et s’abattent sur scène. On est en pleine effervescence mais il est déjà l’heure pour Bury Tomorrow de quitter la scène avec « DEATH (Ever Colder) »

Final en apothéose. Dan en profite pour rappeler leur prochain passage à Paris : le rendez-vous est donné le 24 Janvier 2024 au Trabendo avec We Came As Romance. Aucun doute, l’équipe de MDF y sera et je vous conseille vivement de prendre vos places !!

WHILE SHE SLEEPS

Dernier changement de plateau et quelques titres de Linkin Park, Paramore et System Of A Down plus tard, les importants rideaux rouges du Bataclan se referment. J’espère secrètement avoir la scénographie de leur concert à Londres au Alexandra Palace: écrans géants en fond de scène, « SLEEPS » en blocs de lettres blanches géantes et pyrotechnie à gogo.

Il est précisément 21h01 quand les rideaux s’ouvrent et y dévoilent la batterie posée sur les 9 enceintes empilées constituant un large mur du son floqué avec le logo du groupe. Sean Long (guitare, chants), Matt Welch (guitare), Aaran McKenzie(basse), Adam Savage (batterie) et Loz Taylor (chants) font leur entrée sur les premières notes de « SLEEPS SOCIETY ».

Photo : François Capdeville

Je suis très fan de la tenue de Loz, ces habituelles lunettes de soleil à la monture blanche et une veste pailletée, la nouvelle ère de While She Sleeps arrive et elle se nomme «SELF HELL » ! C’est donc le dernier concert de la période de la promotion de l’album « SLEEPS SOCIETY »  avant la sortie du nouvel opus « SELF HELL »le 15 mars 2024.

Les photographes -en nombre ce soir ! - essayent tant bien que mal de suivre le rythme effréné de ce qu’il se passe à la fin sur scène et dans la fosse. Loz se jette dedans et screame comme jamais. Ce soir, c’est le grand soir et les Anglais de Sheffield sont déterminés à retourner le Bataclan comme il se doit !

Photo : François Capdeville

« YOU ARE ALL YOU NEED», « THE GUILTY PARTY » et « I’VE SEEN IT ALL » permettent d’assurer une entrée en matière bien amorcée, ça y est, on est devant While She Sleeps, le groupe qui clôture cette dantesque soirée alors c’est LE moment pour tout donner. Ce soir, c’est le grand soir et les Anglais de Sheffield sont déterminés à retourner le Bataclan comme il se doit! Sauf que voilà, il commence à faire une chaleur épouvantable, étouffante et insupportable. Les vestes et sweats de Sean et Matt tombent, Loz et Adam sont torses nus. Les murs et poteaux se la salle sont humides, on ne respire PLUS.

Prise de grosses courbatures suite aux sets de Polaris et Bury Tomorrow et ajoutez la chaleur et vous m’avez perdue. La température m’empêche moi ainsi que mes ami(e)s de profiter du concert à sa juste valeur. Loz est très souvent allongé au sol, ce qu’il fait souvent d’ordinaire mais là, je trouve que c’est vraiment à chaque titre et pour cause, la chaleur sur scène doit être atroce.

Photo : françois Capdeville

Malgré le fait qu’il fasse excessivement chaud, rien n’empêche la foule de s’en donner à cœur joie.« EYE TO EYE », «You Are We » et « HAUNT ME » résonnent tout autrement dans cette belle salle qui a connu un drame sans précédent. Le nouveau single « SELFHELL » est tout aussi bon version studio que live et c’est avec grande hâte que j’attends l’album ! « FAKERS PLAGUE », « KNOW YOUR WORTH (Somebody) » et surtout les retrouvailles avec les titres « Our Courage, Our Cancer » et « OurLegacy » font du bien à crier de toutes nos forces. Prenons un instant pour apprécier et saluer la prouesse technique du jeu de Sean, Adam, Matt et Aaranqui parviennent un crier un mur du son parfaitement précis et monstrueux. Ces gars étaient fait pour ça, pour jouer ensemble. On sent une véritable unité entre les fans et le groupe, c’est ça la force de While She Sleeps, fédérer les foules en une communauté, offrir un moment unique à chaque concert. Comme si le quatrième mur était brisé, Loz touche, escalade la foule, s’y mêle, fait le tour complet de la salle et remonte sur scène en passant par le premier rang. La boucle est bouclée à 360, le cercle est fermé, on ne forme qu’un. Quelqu’un se décide ENFIN à apporter des ventilateurs sur scène créant ainsi un petit vent de fraîcheur pour nous autres pauvres mortels de la fosse en phase de décomposition. C’est-à-dire que la température était telle qu’un roadie de la SLEEPS CREW venait éponger le sol !!!!

Photo: François Capdeville

Loz aborde le look serviette autour du coup et vidage de bouteille d’eau sur la tête pour tenir le cap et on lui dit : RESPECT car la chaleur atteint des sommets à la limite de l’insupportable en étant sur scène. C’est déjà l’heure du trio infernal « Four Walls », « Silence Speaks » et « SYSTEMATIC »

Photo: françois Capdeville

Dan Winter-Bates de Bury Tomorrow déboule sur scène pour assurer la partie scream d’Oli Sykes de Bring Me The Horizon et la soirée prend un tout nouveau tournant. On prend véritablement conscience qu’on est face à l’élite de la scène Metalcore Britannique et qu’on est chanceux d’assister à un tel plateau dans une si petite salle. Nul doute que While She Sleeps, Bury Tomorrow et Polaris atteindront des sommets et se produiront dans des arenas sous peu !

A ce propos et pour rappel, on se donne rendez-vous le 23 Janvier 2024 au Trabendo (Paris) pour revoir Bury Tomorrow avec We Came As Romans ainsi que Polaris à l’Elysée Montmartre (Paris) et le 14 Mars au CCO à Lyon. 

C’est là que s’achève cette superbe soirée, la foule se précipite au merci, au bar mais surtout dehors pour fuir la chaleur étouffante du Bataclan et reprendre ses esprits tant la soirée était époustouflante !

Texte: Sarah Laichaoui
Photo : Stéphane Masson & François Capdeville

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