Il était une fois une consécration. Celle de la rencontre entre le stoner et le heavy metal, entre la tradition et la création, l’unique et l’éternel… J’ai le plaisir de vous présenter une étoile montante de la scène en ébullition du rock moderne, j’ai nommé Sweat.
Le groupe parisien Sweat est apparu au cours des expérimentations rock’n roll et métallique d’un duo à l’avenir prometteur. Dès leur plus jeune âge, le batteur Jey Cortes et le guitariste Trikky avait l’ambition de monter ensemble un projet puissant. Au cours de jam furieuses dans leur garage, les deux jeunes musiciens cherchaient ensemble un son robuste et foudroyant, qu’ils obtenaient après des heures de travail acharné durant lesquelles les musiciens en sueur étaient enfin satisfait du résultat. Les vitres de leur garage se recouvraient alors de buée : Sweat était né. Il a fallu plusieurs années de recherche et d’introspection pour que le duo se retrouve et perfectionne les sonorités de leur projet. Le duo est dorénavant accompagné de Tit Lageat à la basse et Nathan Ledauphinois à la guitare.
Les présentations terminées, laissez-moi maintenant vous embarquer dans ma découverte de Sweat sur scène. Un magnifique soleil de mai se couche sur le bitume de Paris et lui donne un air de désert en zénith. Une atmosphère d’utopie et de fin du monde. Il ne me fallut pas longtemps avant d’apercevoir au loin, devant l’entrée de la salle parisienne le Klub, le public qui, comme moi, attend avec impatience Sweat. Il est temps pour nous de quitter le crépuscule parisien et de nous engouffrer dans les méandres sombres et humides du Klub. Plus je descends les escaliers et plus le décor se métamorphose, l’obscurité accapare mes yeux et la pierre recouvre les murs. Quelque chose d’étrange est sur le point de se dérouler en ce lieu, ce soir…
Au cœur de cette antre du démon, je retrouve certains de mes proches et aperçois les musiciens prendre place sur la scène qui leur appartient désormais. Un lourd silence d’impatience parcourt la salle lorsque qu’une voix résonne dans nos tympans. De son timbre sombre, cette voix nous explique que nous n’avons rien à craindre, mais que nous devons nous tenir prêts à l’expérience musicale qui va suivre. La voix est supportée par une musique guerrière appelée « Dawn » et le concert peut enfin commencer.
Le groupe entre en symbiose et entame « Wrathchild » provenant de leur premier et récent album « Sweat ». Les guitares de Trikky et Nathan Ledauphinois électrisent toute la salle et le public est immédiatement envouté. Jey Cortes n’assure pas seulement une rythmique irréprochable à la batterie, mais il prête également sa voix à cette chanson. L’énergie dégagée par ce morceau est fulgurante et sonne comme un hommage au titre éponyme d’Iron Maiden et également aux deux gamins qui se sont propulsé du garage à la scène grâce à leur talent, leur passion et leur persévérance.
« Slippery Slope » démarre sans attendre par un groove furieux. Cette fois-ci, c’est Trikky Clarks qui assure le chant le tout complété par le scream enragé de son acolyte Jey Cortes. Trikky fait crier sa guitare dans un solo éblouissant soutenu par les lourdes lignes de basse de Tit Lageat. Cette chanson semble évoquer la pente terriblement glissante des passions destructrices.
Une scène d’outre-tombe est sur le point de se produire. En un instant, une figure démoniaque se dégage du public, franchit la salle et monte sur scène. Tel un prêtre des ténèbres, cette ombre noire porte une longue robe sombre et son visage est dissimulé. Trikky Clarks reprend le micro pour accueillir l’ombre sur scène. C’est alors qu’il nous explique que pour célébrer la première performance de Sweat sur scène, nous sommes invités au baptême démoniaque du groupe. Le prêtre sort de sa tunique une bouteille de Jaggermeister et la brandit aux quatre musiciens qui, sans jamais cesser leur performance musicale, boivent goulument le breuvage alcoolisé. Le jeu scénique est assumé et cette atmosphère obscure convient parfaitement à l’univers métallique et hétéroclite de Sweat.
Le silence s’empare de nouveau de la salle lorsque commence « Dope Rider », une atmosphère mystique et sombre recouvre le public ainsi que les musiciens sur scène. La voix rugueuse de Jey Cortes résonne de nouveau et nous invite à suivre la voie du stoner alors qu’une inspiration Fu Manchu se fait réellement sentir. Les musiciens jouent en cohésion totale et l’ensemble est tout simplement monumental. Je comprends alors de subtiles références dans le texte, notamment concernant les « Doors of Perception », qui ne correspond pas seulement au récit de l’expérience psychédélique sous psychotropes d’Aldous Huxley, mais également au livre ayant inspiré Jim Morrison pour le nom de son groupe, The Doors. Les inspirations multiples et transcendante de Sweat prenne alors un sens beaucoup plus large, les musiciens sont dotés d’une culture musicale remarquable et mêlent brillement le stoner brut avec un rock’n roll psyché ainsi qu’un heavy metal élaboré. Tout comme moi, le public est véritablement sous le choc. Le titre « Dope Rider » possède à lui seul un potentiel formidable et je suis alors persuadée que le groupe ira plus loin encore que le désert le plus aride.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Les musiciens remercient le public qui répond par un tonnerre d’applaudissement. Je suis sans voix face à cette performance à laquelle j’ai eu la chance d’assister. Je ne peux que recommander grandement de découvrir le récent album éponyme de Sweat et j’ai déjà hâte de suivre les aventures musicales de ce groupe en ascension.
Garance Ameline
Setlist
-Dawn
-Wrathchild
-Turn Down Your Maker
-Slippery Slope
-The Shed
-Exit Plan
-Dope Rider
© Texte : Garance Ameline
© Photographies : Garance Ameline
© Visuels : Sweat