31/7/2024

LIVE REPORT DU HELLFEST - JOUR 3

Jour3 : Anvil, Stratovarius, Mammoth WMH, Yngwie Malmsteen, Extreme, Accept, Bruce Dickinson, Metallica, Saxon

Le samedi je décide de venir de relativement bonne heure au festival pour revoir Anvil sur la MS1 déjà décorée aux couleurs de Metallica qui y jouera quelques heures plus tard et dont les fans les plus inconditionnels trustent déjà les premiers rangs. Ce pit qui avance dans le public posera d'ailleurs pas mal de problèmes aux groupes de la journée qui devront jouer relativement loin des fans. Lips en fera d'ailleurs l'amère expérience dès le début de son set puisque le son de sa guitare sera coupé dès qu'il tentera de s'approcher au plus près des premiers rangs probablement à cause d'un émetteur trop faible sur celle-ci.

Le trio est de retour au Hellfest après 14 ans d'absence et je garde un excellent souvenir de leur prestation de l'époque. Je retrouve donc avec grand plaisir Lips et Robbo ainsi que Chris Robertson arrivé à la basse en 2014 et dont j'avais fait la connaissance au Forum Vauréal en 2020 lors du passage du trio canadien dans cette salle. 40 minutes de set et seulement 7 titres malheureusement car ce groupe-culte mérite beaucoup plus... La setlist est très axée sur le meilleur album du combo à savoir « Metal On Metal » dont le titre éponyme clôture le concert pour la plus grande joie des fans. Lips nous gratifiera de son solo de guitare joué avec un gode qu'il humera goulument, histoire de respecter la tradition...

La suite de l'après-midi m'intéressant moins, j'irai faire un tour au Hellcity Square et au Metal Corner histoire de me balader un peu ! Retour pour la fin de Stratovarius qui m'a paru moins ennuyeux que le souvenir que j'en avais sur disque. En fait je suis surtout revenu vers les Mainstage pour Mammoth WHV. J'avais vu sur Paramount+ un docu sur Edward Van Halen et son fils Wolfgang qui m'avait particulièrement touché et ému.

J'avais donc bien envie de voir ce « fils de » sur scène avec son gang et je n'ai pas été déçu. Avec seulement 2 albums studio sous le bras, Wolfgang VH a déjà réussi à s'imposer sur la scène Metal et cela sans copier aucunement le style hard-rock du groupe de son illustre père mais en s'orientant vers un rock beaucoup plus alternatif. Il est d'ailleurs à noter qu'il ne reprend pas de morceaux de Van Halen, il ne l'a fait qu'une fois pour l'hommage à Taylor Hawkins à la demande de Dave Grohl. Choix tout à fait respectable et courageux...

En 45 minutes et 7 morceaux issus de ses 2 albums, Wolfgang a prouvé qu'il faudra compter avec lui dans l'avenir et qu'il a tout à fait sa place sur la MS du Hellfest. Je n'en dirai pas autant de Yngwie Malmsteen qui prend le relais sur la seconde MS. Lui qui était déjà une caricature de Blackmore avec son mélange pompeux de classique et de hard est devenu à présent sa propre caricature. Déjà physiquement il ressemble plus à un sosie bouffi de Presley avec une perruque et la chemise ouverte sur son embonpoint poilu.

Musicalement ça a terriblement vieilli et on dirait parfois du Rainbow sous Lexomil. Il tente de faire illusion avec son groupe qui a visiblement honte d'être là en triturant inutilement les boutons de sa pile de Marshall tout en balançant à tour de bras des mediators qui tombent tous dans la fosse désespérément vide. Le pire de ce Hellfest 2024 assurément !

Une nouvelle fois pour la prestation d' Extreme on peut se référer à mon Live Report du Heavy Weekend puisqu'après Megadeth et Morello il s'agit du 3ème groupe qui était présent à Nancy quelques jours auparavant avec un show quasi identique. Venons-en à Accept que je vais voir pour la première fois avec Joel Hoekstra en remplacement temporaire de Phil Shouse et qui vient de feu Whitesnake.

La scène est aux couleurs du nouvel album « Humanoid » avec le robot qui ressemble à celui du film Metropolis. C'est d'ailleurs avec un extrait de cet opus que la bande à Wolf entame les hostilités à savoir le puissant « The Reckoning » avant d'enchaîner sur les 2 classiques des Allemands que sont « Restless And Wild » et « Midnight Mover ». Promo oblige, on revient à la nouveauté avec le très bon « Straight Up Jack » puis c'est reparti pour le festival des tubes « acceptiens » avec les incontournables « Princess Of The Dawn », « Fast As A Shark », « Metal Heart », « Teutonic Terror », « Pandemic » et le très attendu « Balls To The Wall » qui fait toujours son petit effet...

Joel Hoekstra a l'air d'avoir trouvé sa place au milieu des 2 autres guitaristes que sont Wolf et Uwe et n'en fait ni trop ni pas assez. Malheureusement c'est pendant le set des Allemands que la pluie va commencer à tomber, d'abord un peu puis beaucoup pendant Bruce D.

Mais avant cela il y a la venue de Mass Hysteria toujours très attendue d'autant que pour une fois le groupe passe en soirée et non en début d'après midi. Grosse ambiance devant la MS1 pendant tout le set de Mouss et ses comparses. Un concert de MH ça se vit plus que ça ne se raconte mais je peux dire sans trahir un secret qu'une fois de plus les Français ont renversé le Hellfest avec les fracassants « Positif A Bloc », « Chiens De La Casse », « Nerf De Boeuf » et les très appréciés « L'Enfer Des Dieux », « Contraddiction » et « Plus Que Du Metal ». Personnellement je ne m'en lasse pas.

Par contre ce n'est pas la pluie battante qui m'a fait fuir le concert de Mr Dickinson mais plutôt le profond ennui qu'il m'a inspiré. D'ennui il n'en fut pas question lors du show de plus de 2 heures que nous a offert Metallica. La pluie s'est alors miraculeusement arrêtée et le groupe s'est lancé dans une setlist de rêve, de « Creeping Death » à « Master Of Puppets » en passant par « For Whom The Bell Tolls », « Enter Sandman », « The Day That Never Comes », « Nothing Else Matters », « Sad But True », « Seek & Destroy » et autres brûlots. Même la reprise d'Indochine par Rob et Kirk, décriée par certains, était plutôt drôle car totalement décalée...

Bref le quartet nous a proposé un show d'anthologie qui restera pour moi le meilleur moment de la journée de samedi à égalité avec le final de Saxon. Les Anglais ont donné un show bien plus percutant qu'en 1ère partie de Judas au Zénith quelques mois plus tôt. Il faut dire qu'au Hellfest ils se sont donnés les moyens avec le retout de l'aigle lumineux, pas celui que j'avais connu dans les années 80 du temps des tournées avec Motörhead certes mais un bel oiseau quand même avec des yeux perçants...

Et puis cette setlist ! Tout aussi impressionnante que celle de Metallica car principalement axée sur la première moitié des années 80, la meilleure du groupe britannique. Même si je ne prise guère les 2 morceaux du rappel que sont « Princess Of The Night » et « Crusader », j'avoue m'être bien éclaté sur « Wheels Of Steel », « 747 », « Motorcycle Man », « Denim And Leather », « Strong Arm Of The Law », « Heavy Metal Thunder » et mes favorites que sont « The Eagle Has Landed » et « Dallas 1PM » ! Brian Tatler m'a paru un peu en retrait par rapport au Zénith mais peut-être était-ce dû à l'heure tardive du set... En tout cas Biff, Nibbs, Doug et Nigel ont fait le job et ce fut un plaisir immense de revoir Saxon au Hellfest devant un public aux anges !

Texte : Olivier Carle

Photos : François Capdeville + Stéphane Birlouez (Anvil)

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