7/3/2025

MOTIONLESS IN WHITE : UN SHOW XXL AMBITIEUX ET CORROSIF

Un concert de Motionless in White en France est toujours un événement en soi. Très attendue, la formation metalcore originaire de Scranton (Pennsylvanie) a su combler les attentes de son public en investissant un Olympia complet pour la première fois le 8 février dernier. C’est aussi le premier concert en tant que tête d’affiche donnée par le groupe depuis la sortie de leur dernier album Scoring the End of the World sorti en juin 2022. Motionless in White s’étant déjà produit en France dans le cadre de la promotion de cet album : en tant qu’invités avec Bring Me The Horizon en juin 2023 à l’Accor Arena, en mars 2023 au Cabaret Sauvage avec Beartooth, en journée sur la mainstage du Hellfest et à Toulouse en juin 2023.

Bien que fortement affaiblie par la grippe, (La date à Lyon a dû être annulée et reportée ultérieurement) le quintet mené par Chris Motionless a délivré une vraie performance, à la hauteur de la renommée du groupe et de son statut sur la scène metalcore mondiale. Un show visuel porté par une scénographie reflétant parfaitement leur univers et leur esthétique mi gothique mi cyborg à la croisée entre les films d’horreur, Tim Burton, les créatures bioniques, les atmosphères romantiques et apocalyptiques. Retour sur un très bel événement au line-up de choix.

Pour compléter la soirée, Motionless in White a fait appel à Brand of Sacrifice et Fit For a King pour assurer les premières parties de sa tournée “Touring the End of the World” en Europe et en Angleterre. Il fallait donc être là suffisamment tôt pour s’échauffer dès 19h avec Brand of Sacrifice. Et quelle entrée en matière ! Peut-être trop abrupte mais le moins que l’on puisse dire est que Brand of Sacrifice a secoué l’Olympia d’outre tombe !

Brand of Sacrifice

Avec leur mêlant deathcore aux influences metalcore, de musique électronique, Brand of Sacrifice créer un son puissant, brut et agressif. Le groupe s’inspire notamment des mangas (Berserk) et c’est tout naturellement qu’il fait son entrée sur le générique culte de Pokémon scandé par le plus grand nombre. Leur set est court et intense : brutalité et apocalypse ne font qu’un. Une véritable déflagration s'abat sur l’Olympia. Les breakdowns n’ont jamais aussi bien porté leur nom. Une majorité de titres issues de Lifeblood (2021) sont jouées ce soir, le groupe ne ménage pas le public et réussit l’exercice d’ouvrir une scène emblématique en premier, tôt dans la soirée, un véritable tour de force !

Fit For A King

Un changement de plateau et trente minutes plus tard, il est déjà temps d’accueillir Fit For A King. Les Texans sont de retour dans la capitale après avoir ouvert pour The Amity Affliction en janvier 2023 au Cabaret Sauvage et au Bataclan en juin 2024. La formation de metalcore délivre une prestation en deux temps, assez inégale au premier abord mais qui prend finalement tout son sens à la fin de leur set. La première partie étant sombre, brutale quasi bestiale avec des titres issues de l’album The Hell We Create tels que “Eyes Roll Back”, “End (The Other Side)”.

Le bassiste Ryan O’Leary fait virevolter sa basse, un véritable pro des bass spins ! Ryan Kirby (chants) délivre une véritable performance vocale passant du scream et du chant saturé vif au chant clair, mélodieux et puissant. Le titre final “God of Fire” est scandé par les fans et clôt le concert en apothéose. Le groupe visiblement ému et ravi d’être présent, ne manque pas de remercier le public et promet de revenir très bientôt.

Motionless in White

Il est 21h55 quand l’Olympia est plongé dans le noir pour accueillir LA tête d’affiche de la soirée. Motionless in White fait son entrée sous un tonnerre de cris et d’applaudissements avec le puissant “Meltdown” et son premier “blegh!” ! La scénographie épouse parfaitement la scène et met en valeur chaque membre du groupe : trois écrans, deux danseuses et un jeu de lumière dantesque donnent le ton de la soirée. Vinny Mauro (batterie) surplombe les autres membres du groupe. Ce soir, c’est bagarre ! Malheureusement, le son est particulièrement mauvais ce soir, la voix de Chris étant beaucoup trop au second plan.

Le choix d’entrer sur “Meltdown” est parfait et place déjà la barre haute, le premier breakdown nous happe et nous embarque dans le voyage multidimensionnel qu’est Scoring the End of The World. Si l’atmosphère apocalyptique s’était déjà bien installée avec Brand of Sacrifice, on passe à un cran au-dessus avec Motionless in White. On est ensuite transportés dans une ambiance Matrix avec “Sign of Life” : lumières vertes, morphing du visage de Chris et pluies de lignes de codes sur les écrans. Bien que malade, Chris Motionless délivre tout de même une performance vocale remarquable, aidé par Ricky Horror (guitare, chœurs).

A noter que tous les membres sont maquillés et habillés comme à l’accoutumé, en fonction de leur personnage. Chris est aussi maquillé mais porte un long caban et une écharpe, visiblement encore un peu souffrant mais le look n’en demeure pas pour autant moins stylé. En véritable gardien des ténèbres, Chris Motionless assure le show ne manquant pas d’interagir avec le public qui le lui rend bien. Les premiers pogos se forment sur “Abigail” qui est le seul morceau joué issu de Creatures comblant les fans de la première heure ou celles et ceux qui n’avaient encore jamais eu ce titre joué en live.Les danseuses regagnent la scène sur “Thoughts & Prayers” revêtant des masques totalement inspirés du personnage de Michael Myers dans Vendredi 13. Elles brandissent une bible  et un pistolet à eau, nous voilà ainsi purifiés de nos péchés.

La setlist est très équilibrée et oscille entre classiques (“Rats, “Voices”) et les déjà cultes “Masterpiece” et “Slaughterhouse”. Pour l’occasion, Chris invite Ryan Kirby de Fit For A King pour assurer les parties vocales de Bryan Garris (Knocked Loose). Chris Motionless donnera une consigne claire sur ce titre : crier “UNDER GOD” après le fameux “ONE MUTILATION”. Cette phrase déjà iconique fait référence au serment d’allégeance au drapeau des États-Unis d’Amérique :” One Nation Under God”. Les quelques 2000 fans ne se font pas prier et hurlent “UNDER GOD” pour laisser place au breakdown dévastateur de “Slaughterhouse”. Après le chaos, place à la pleine lune avec “Werewolf” et ses danseuses au masque de loup-garou vêtues d’une veste en cuir rouge à la fois inspirée de celle de Chris Motionless dans le clip et de Michael Jackson dans “Thriller”.

Kyle Anderson est également invité sur scène pour interpréter “Reincarnate” avec Chris.

Ces moments de collaboration le temps d’une chanson sur scène entre les vocalistes des premières parties et le groupe en tête d’affiche est toujours très apprécié et de plus en plus fréquent. C’est un vrai moment de partage accentuant la solidarité, et le soutien des groupes de cette scène alternative. Croiser les talents et les influences des uns et des autres pour créer un instant unique et magique et ce, en live devant un public conquis, ça n’a pas de prix ! Dans le cadre de leur tournée, Motionless in White instaure chaque soir une chanson surprise à leur setlist pour le plus grand bonheur de leurs fans. Paris a donc eu le droit a “Headache” extrait de Disguise. Le concert touche déjà à sa fin, et se clôt en apothéose avec “Another Life” et “Eternally Yours” et son traditionnel lancer de roses.

Un peu de douceur après cette vraie accalmie. Chris remercie de nouveau chaleureusement le public, d’avoir chanté si fort avec lui, de lui avoir transmis de l’énergie et d’avoir répondu présent ce soir. Motionless in White s'éclipse laissant le public encore pantois de cette si belle soirée après près de 3h de metalcore. Les lumières de la mythique salle boulevard des Capucines s’allument, la tension est encore palpable et l’émotion vive pour beaucoup mais l’absence du groupe en France ne sera que de courte durée. Il nous tarde déjà d’aller applaudir de nouveau Motionless in White. Ne manquez pas leurs passages cet été en juin à Lille, à Nancy et au Hellfest. Ne tardez pas à prendre vos billets !

Texte : Sarah Laichaoui

Photo : François Capdeville

SETLIST

Meltdown

Sign of Life

Abigail

Thoughts & Prayers

Masterpiece

Rats

Voices

Slaughterhouse

Werewolf

Reincarnate

Not My Tape: Dead as Fuck 2

Headache (chanson surprise)

Scoring the End of the World

Soft

Everybody Sells Cocaine

Another life

Eternally Yours

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