27/2/2024

Ovation générale pour le concert des Architects - Paris, 01/2024

La rentrée metalcore dans la capitale a frappé fort ! 2024 s’annonçait déjà chargée en concerts et festivals de qualité en France et en Europe, l’équipe de Metalleux de France a repris du service en grandes pompes avec un événement de choix. En effet, nous étions partenaires du concert exclusif en France d’une des pointures metalcore made in England. Live Nation nous a fait confiance et nous a permis de vous offrir les toutes dernières places pour Architects ! On les remercie encore sincèrement.

On se souvient encore du set au Hellfest acclamé et mémorable qui restera dans les annales. Pour celles et ceux qui n’ont pas eu la chance d’y être, session de rattrapage grâce à Arte Concerts (inclure live YT) et à travers ce live-report pour les manquants à l’appel du rendez-vous du 24 Janvier dernière à Paris ! Annoncé peu après le Hellfest avec Spiritbox et Loathe en première-partie, nul doute que ce concert s’annonçait déjà comme un événement d’envergure à ne manquer sous aucun prétexte.  Ce n’est non plus pas tous les jours que trois groupes de metal se produisent sur la scène du Zénith. On sent véritablement que les esthétiques metal prennent de plus en plus d’ampleur et de place dans le paysage de la musique live en France, en Europe et partout dans le monde avec des groupes très ambitieux qui ont su proposer un univers un son conjuguant plusieurs styles autres que le metal comme Bad Omens ou Sleep Token qui sont aujourd’hui de véritables phénomènes.

C’est toujours un plaisir de croiser des collègues et homologues passionnés qui se précipitent dans la pénombre des salles de concerts pour vous faire vivre ces moments de communion et de partage à travers récits et photos.

Chez MDF, on ne déroge pas à la règle, c’est parti pour condenser près de trois heures de concerts en quelques lignes !

Il est 17h30 quand les portes de Zénith s’ouvrent pour accueillir les premiers fans venus plus tôt dans la journée sécuriser leur place à la barrière du premier rang en fosse.

La salle se remplit à vue d’œil ! Je devais être placée en milieu / fin de fosse, puis en gradins et j’ai finalement pu être au premier rang côté droit. Je serai donc aux premières loges pour assister à la toute première date de la tournée européenne d’Architects.

La surprise sera alors totale, tant au niveau de la setlist que de la scénographie ou seuls quelques éléments ont été teasé sur les réseaux sociaux du groupe. Cette tournée n’étant pas labelisée du nom du dernier album « the classic symptoms of a broken spirit », les choix des titres joués ce soir sera peut-être moins axé sur le dernier opus.

LOATHE

L’heure des hostilités débute à 19h avec LOATHE qui a aussi donné un set d’une qualité remarquable au Hellfest 2023.  LOATHE c’est un peu ce groupe rare en live qui parvient à transmettre une émotion et une énergie qui transcende les murs entre lesquels il joue. LOATHE en live, c’est un moment unique avec un ambiance et une atmosphère distincte emplie de caractère et de sensations sur lesquelles on peine à mettre des mots. LOATHE en live, c’est comme une œuvre dans laquelle on s’y plonge à plusieurs reprises à différentes périodes de sa vie pour mieux appréhender, comprendre, (re)découvrir. J’avais besoin d’un second round après le Hellfest pour revoir LOATHE et revivre ce que j’avais vécu. Le groupe originaire de Liverpool mené par Kadeem France (chants) se produit pour la quatrième fois à Paris mais c’est une première dans une arena. Après avoir investi les salles intimistes de Paris telles que le Petit Bain, La Maroquinerie et l’Olympic Café, l’exercice est de taille ce soir. Ce n’est pas moins de 5000 personnes qu’il faudra embarquer dans le voyage sonore et limbique de LOATHE.

7 titres sont joués dont 6 de I Let It And It Took Everything. En 30 minutes et malgré un problème technique sur le synthétiseur, l’exercice est réussi. Le groupe parvient à occuper l’espace avec son excellente prestation et sa musique qui s’apprécie à sa juste valeur. Pas besoin de scénographie ou de fioriture pour mettre au premier plan et en valeur les compositions complexes, les nappes sonores denses de LOATHE. Point d’honneur à la chanson « Is This Really You ? » dont la version studio inclue Sleep Token.

SPIRITBOX

Un changement de plateau avec un long écran allongé 16/9 dévoilé plus tard, il est temps pour Spirtibox de fouler la scène du Zénith. Le groupe est déjà rôdé à jouer dans les Zéniths de France grâce à la tournée de Ghost au printemps dernier. Il ne manquait plus que le Zénith de Paris à ajouter au palmarès. Par où commencer avec un groupe tel que Spirtibox ! C’est une véritable ascension fulgurante depuis la sortie de leur album Eternal Blue. Spirtibox c’est :

· Une nomination aux Grammys Awards

· Des tournées avec Mastodon, Ice Nine Kills, Ghost, Papa Roach, Korn et Shinedown

· Une collaboration avec Megan Thee Stallion (personne ne l’a vue venir)

Que de chemin parcouru depuis mon concert de Spirtibox en mai 2022 à Lyon dans la petite salle du CCO avec Ice Nine Kills. Le groupe a gagné en confiance, en prestance et en posture sur scène. Malheureusement, nous ne pouvons livrer de photos car le groupe a refusé les photographes. Ce seront les 40 minutes les plus intenses mon meilleur concert de Spirtibox ! Aucun temps mort n’est permis, le set s’ouvre sur « Cellar Door » jouée pour la première fois ce soir et extrait du dernier EP The Fear Of Fear suivi de « Jaded », single du même opus. Courtney LaPlante (chants) fait preuve d’un charisme et d’une performance vocale à couper le souffle. C’est LA reine du baddiecore, entre fry scream à faire trembler la capitale et des tons veloutés et suaves aggrémentés de pas de danse sexy, Courtney est la patronne du game et un exemple pour beaucoup, notamment pour toute une nouvelle génération de femmes vocalistes. Courtney montre que c’est possible mais on n’en oublie pas pour autant les trois excellentissimes musiciens qui composent Spiritbox à savoir Mike Stringer (guitare), Josh Gilbert (basse, devenu membre permanent en 2023), Zev Rose (batterie). Mike et Josh changeront de côté à plusieurs reprises pour asséner leurs riffs ravageurs de part et d’autre du Zénith !

Surprise ! C’est l’heure de « Yellowjacket » issu de Eternal Blue en feautring avec Sam Carter d’Architects. Pour les mieux placés au regard de lynx (moi et mes amis !) on aperçoit Sam accroupi sur le côté de la scène avant de débouler pour 3 minutes de folie. Un super moment de complicité explosive devant un parterre déjà conquis !

On notera le bon équilibre représenté entre The Fear Of Fear et Eternal Blue avec 4 titres joués de chaque projet.

Circle With Me sonne comme un classique et un indispensable d’un set de Spiritbox !Courtney ne manquera pas de faire un discours et un rappel important ce soir en introduction du dernier morceau de leur set : Holly Roller.

D'où je viens, quelqu'un qui est un Holly Roller est un hypocrite qui pense qu'il est meilleur que les autres. Les transphobes et les homophobes ne sont pas les bienvenus ici.

Le ton est donné ! Courtney crache pour la dernière fois toute sa rage et délivre une prestation époustouflante. On en oublierait presque qu’il reste encore un concert après Spiritbox !

Il faudra 1 heure de changement de plateau, quelques titres de Metallica joués en pre-show pour dévoiler l’imposante scène/structure à écrans larges et étages + proscenium. Nous avons l'honneur de voir le Capitaine Paul Watson, fondateur de l’association Sea Shepherd monter sur scène pour déclamé un discours engagé surla protection des mers et des océans et le massacre des dauphins. Une cause chère au groupe et notamment à Sam Carter qui est vegan et défenseur des droits des animaux. Sam est l'ambassadeur britannique de l'organisation d'action directe Sea Shepherd, qui œuvre pour la protection de l'environnement marin, et l'on peut souvent l'apercevoir sur scène arborant l'un de leurs t-shirts.

Pour faire un don à Sea Shepherd France : https://www.helloasso.com/associations/sea-shepherd-france/formulaires/1

Puis vient le moment où est diffusé « Don’t Stop Me Now » de Queen, ce sera donc la chanson d’introduction du set d’Architects !

ARCHITECTS

Il est 21h03, les lumières crépitent et le groupe entre en scène. Avec quel titre Architects inaugurera sa tournée Européenne ce soir ? Avec le dernier single en date : « Seeing Red » ! Meilleure entrée en matière d’un concert qui va être très (très) fort dans tous les sens du terme. La scénographie rappelle très fortement celle de Bring Me The Horizon entre 2016, 2019 et 2023 avec les paroles projetées sur les écrans/scène. Des escaliers sont de part et d’autre permettant aux musiciens de monter, changer de place, bouger. 0 temps mort, « Giving Blood », « Deep Fake » « Impermanence » donnent le temps d’une soirée qui se profile comme étant déjà mémorable. Petite surprise dans la setlist ce soir avec « Deathwish » issu de l’album All Our Gods Have Abandoned Us. La chanson n’a pas été jouée depuis 2019 ! La fosse est en feu, des circle pits se forment partout, ça saute dans tous les sens, le public est en transe. L’ambiance est folle, j’ai rarement vu le Zénith dans cet état ! Le groupe communique et interagit avec le public, on en oublie presque qu’il s’agit d’une des premières performances issues d’une grosse production ambitieuse et massive. Architects parvient à créer un espace à la fois sécurisant mais intimiste, comme si on était dans une plus petite salle comme l’Olympia. D’ailleurs, Sam fera référence au dernier concert du groupe à Paris, dans cette salle en 2019.

« Nous étions 2000 à l’Olympia, aujourd’hui on est 5000, c’est complètement dingue ».

Et pour cause, on assiste là à une des plus grosses productions live d’Architects. Les moyens ont été mis pour nous en mettre plein la vue ce soir et c’est réussi ! Un cap a été franchi, le groupe peut enfin allier son expérience et son aisance sur scène avec une scénographie afin de proposer une expérience totale.

Sam Carter, en excellent frontman, parvient à faire soulever le Zénith et notamment la fosse qui ne cessera de bondir, il est capable de créer un environnement intimiste dans lequel chacun a le sentiment d’être écouté, comme si Sam s’adressait à chaque fan présent ce soir. Aussi, on a la sensation de faire pleinement partie du show, du moment, j’ai rarement vu le Zénith en ébullition et dans une telle effervescence ! Cette communion atteint son paroxysme pendant « Dead Butterflies » (et sa pluie de confettis en forme de papillons) et avec « Doomsday », cette chanson étant un hommage à Tom Searle, membre fondateur et guitariste qui nous a quitté en 2016 des suites d’un cancer. Son frère jumeau Dan Searle est le batteur du groupe. Plus que jamais, la présence de Tom se fait ressentir, Sam Carter ne manquant jamais de lui dédier quelques mots à chaque fois que “Doomsday” est jouée, comme pour signifier qu'il est toujours parmi nous et qu’il fait partie intégrante d’Architects. Enchaînement parfait avec un autre classique des sets d’ Architects : “Royal Beggars”, toujours un moment fort en live ! Le set reste millimétré mais la spontanéité de Sam ajoutée à la communication des musiciens avec le public rend le show de proximité, où toute la salle est impliquée. Il ne s’agit pas juste là d’une performance exécutée mais d’une démonstration de performers faits pour ça !

La scène est le terrain de jeu d’Architects qui l’investit de fond en comble. Rien n'est laissé au hasard, le jeu de lumières vient parfaitement compléter la configuration de la scène, de véritables Architects ! (sans jeu de mots  bien sûr !) Sam fait référence à leur set au Hellfest 2023 et à captation filmée par Arte Concerts en mentionnant le gigantesque circle pit dont on se souvient encore chez Metalleux de France ! Il incite la fosse à refaire de même. Il n’en fallait pas plus pour déchaîner la fosse qui s’en donnera à cœur joie !

On continue avec “Meteors”, “a new moral low ground” et “when we were young” issus du dernier album the classic symptoms of a broken spirit très peu représentés ce soir. L’accent étant mis sur l’excellent For Those That Wish To Exist avec 8 titres joués ce soir dont l’album n’a pas bénéficié d’une tournée Européenne en bon et due forme (excepté quelques dates en Allemagne). On regrette cependant le peu de titre du dernier opus, très différent de ce que Architects a l’habitude de faire. Des titres comme “Be Very Afraid”, “Born Again Pessimist” ou la ballade lugubre “Burn Down My House” auraient été très appréciés en live et auraient mérité leur place. On compte sur le passage d’Architects au Motocultor en août prochain pour voir s’il y aurait du nouveau niveau playlist.

C’est déjà l’heure du rappel, le groupe n’en a pas encore fini et revient sur la scène du Zénith de Paris pour déverser son metalcore avec deux titres : “Nihilist” et le tube “Animals”. Sam porte un maillot de l’équipe de France de football floqué “1 ARCHITECTS” et félicite et reconnaît le talent des Bleus, plutôt sympa et flatteur pour un Anglais supporter de Manchester ! Des confettis explosent à nouveau sur “Animals”, les paroles sont scandées comme un seul homme par tout le Zénith visiblement conquis mais pas prêt pour les au revoir. Sam salue sincèrement une dernière fois le public et clôture majestueusement cette première date de la tournée Européenne en grandes pompes. Premier exercice réussi d’investir une arena en France pour Architects. Il faudra donc compter, plus que jamais sur Architects comme un acteur majeur de la scène metalcore !

Sarah Laichaoui

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