15/11/2023

Ovation générale pour le show de Gov't Mule - et son guitariste de légende-

Ce concert au Trianon sera mon 5ème de la Mule sur une quinzaine d'années. Je me souviens très bien du tout premier auquel j'ai eu la chance d'assister, en avril 2005 au Trabendo. C'est d'ailleurs la première fois que Warren Haynes et ses sbires se produisaient à Paris. A l'époque c'est l'acquisition du monumental Live “The Deepest End” qui m'avait donné l'envie d'aller les voir en vrai. Je ne fus pas déçu, loin de là, et je pris la décision d'y retourner à chaque fois que l'occasion se présenterait ! J'ai loupé le Bataclan en 2010 mais je me suis rattrapé au Trianon (déjà !) en 2012 avec l'excellent Kenny Wayne Shepherd le même soir. Manqué le concert de 2013 mais présent en 2015 à La Cigale pour la tournée du 20ème anniversaire et 3 heures de pure folie ! Re-manqué le Trianon de 2017 mais de nouveau fidèle au poste en2019 à La Cigale pour une prestation un peu en deçà des précédentes. Aucune raison néanmoins de louper cet événement 2023 dans la belle salle de Pigalle pour ce “Peace... Like A River” World Tour.

Le show commence à 19h35 et c'est parti pour 2 heures et demie de très bon blues rock mâtiné d'influences sudistes et des longues impros qu'affectionne tout particulièrement le grand Warren. Le groupe est toujours en quartet avec le fidèle Matt Abts caché derrière ses fûts mais toujours bien présent et cela depuis la formation du groupe américain. Aux claviers et parfois à la trompette on retrouve Danny Louis qui a intégré le combo il y aune vingtaine d'années déjà. Le “petit” nouveau c'est l'excellent Kevin Scott qui remplace Jorgen Carlsson à la basse depuis peu et qui va faire forte impression tout au long de la soirée avec son jeu subtil et inspiré.

On attaque avec le très efficace “Revolution Come, Revolution Go” de l'album du même nom de 2017 et on sait déjà que la soirée va être un bon cru. Le son est énorme et le groupe est soudé comme jamais. Retour à l'album “Dose” de 1998 avec le heavy “Game Face” que Warren mixera avec un “petit” “Mountain Jam” des Allman Brothers, premier clin d'oeil à son ancien et mythique groupe. On reste dans les classiques du genre avec le mémorable “Banks Of The Deep End” de 2001. Promo oblige, petit détour par le nouvel opus pour un envoûtant “Same As It Ever Was” qui ouvre “Peace... Like A River” de la plus belle des façons. Petit crochet par le jazz avec le sympathique “Devil Likes It Slow” que Warren avait magnifié sur l'album “Sco-Mule” avec la contribution de John Scofield en 2015.L'ambiance se veut plus mélancolique avec le sublime “Beautifully Broken” qui rencontre un gros succès auprès des aficionados de la Mule. Et c'est le bluesy/reggae “Time To Confess” qui clôturera ce premier set avec un Haynes en très grande forme guitaristique.

Après une pause de 20 minutes, les Américains reviennent avec un autre extrait de “Revolution Come, Revolution Go” : “Traveling Tune” pour une reprise toute en douceur. On continue d'ailleurs dans cette ambianc ecosy avec “No Need To Suffer” de l'album “Life Before Insanity” et nos pensées vont à Allen Woody dont c'était le dernier avec Gov't Mule avant son décès en 2000... On part ensuite vers des rives plus funky avec le classique “Doing ItTo Death” des J.B.'s, le groupe de James Brown, et que Gov't Mule avait déjà repris sur “Sco-Mule”. Retour en 2023 avec le bien reggae “The River Only Flows One Way” du nouvel album et ses vocaux lancinants. Le rythme s'accélère avec le très bon “Dreaming Out Lout”, lui aussi issu de “Peace... Like A River” et qui groove terriblement. “Endless Parade” demeure un classique du groupe depuis le “High & Mighty” de 2006 et les fans sont aux anges... Retour au gros son qui sied si bien à Gov't Mule avec le sublime “Bad Little Doggie”, un incontournable du répertoire. L'ambiance monte encore d'un cran avec “Blind Man In The Dark” de “Dose” qui met tout le monde d'accord, grosse ambiance dans la salle pour cette pépite très attendue !

La Mule reviendra pour un ultime rappel dédié au Allman Brothers Band avec “Soulshine” qui monte lentement en puissance jusqu'au solo libérateur et solaire.

Finalement on aura eu une setlist assez proche de celle de mon album fétiche “The Deepest End (Live)” ce soir pour mon plus grand plaisir. Les fans ont des étoiles dans les yeux et peinent à quitter le Trianon tant ce concert les a une nouvelle fois conquis. Cette soirée restera parmi les meilleures passées avec Warren et son band !

Texte : Olivier Carle
Photo : Philippe Archambeau
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