7/8/2024

Plini et Yomi Ship inondent le Petit Bain de riffs hypnotiques

Ce jeudi 1er aout, Plini et le groupe Yomi Ship, qui faisait sa première partie, ont fait voyager le public sur la Seine. Il est 19h30 quand les portes du Petit Bain s’ouvrent, à la satisfaction d’une file d’attente impatiente. Même un 1er août, Plini fait salle pleine… Yomi Ship, trio venu de Perth en Australie, nous plonge dans une atmosphère hypnotique dès son premier morceau Kawataro Spring.

Une sensation de flottement s’installe, accentuée par l'ambiance unique de la salle du Petit Bain, mais ne dure jamais trop longtemps ; Yomi Ship sait surprendre le public à travers des progressions d’accords inattendues, des changements complexes à chaque morceau, nous entraînant à nous perdre jusqu’à laisser notre esprit complètement divaguer.

Entre rock psychédélique et rock progressif, Yomi Ship nous immerge dans un paysage sonore onirique appuyé par une batterie inventive, aux propositions toujours plus inhabituelles et des riffs colorés aux effets fuzzy. Mais le guitariste n’est pas le seul à avoir un pedalboard bien rempli ; la basse contribue largement à cette expérience immersive avec ses propres effets. Après plusieurs morceaux, je découvre Obake’s Grotto, mon favori de la soirée, qui conquis le public autant qu’il le perturbe. Puis le concert se termine sur Pantathians, synthèse des qualités qui définissent Yomi Ship.

A 21h30, c’est au tour de Plini de monter sur scène. Le grand guitariste australien de rock progressif est accompagné par Jake Howsam Lowe, guitariste également auteur d’un projet solo, Chris Allison, batteur connu pour son goût envers les phrasés rythmiques déroutants, et Simon Grove, bassiste et réalisateur artistique au son de basse très recherché, d’où ses partenariats avec des marques de simulation d’amplis, pour lesquels il a créé des presets.

L’ensemble enchaîne une vague de morceaux sous les yeux ébahis du public, qui reste très attentif, comme pour ne pas perdre une goutte de l’expérience. Chaque morceau présente des motifs récurrents, comme un leit motiv, créant un sentiment de familiarité. Plini joue tout en subtilité, son jeu est précis, délicat, pendant que Simon Grove multiplie les prouesses techniques sans effort.

Quand Ember commence, l’intro suffit à reconnaître ce titre phare de l’EP Mirage qui lui donne tout son sens, par son atmosphère envoûtante, qui ne cesse de se transformer au fil de l’eau. Le morceau s’éteint sur une guitare qui résonne comme un cri de délivrance. Puis, dès les premières notes de Impulse Voices, l’audience reconnaît ce riff des plus intuitif. Le palm mute offre à ce morceau jazzy des sonorités incisives et texturées allant de pair avec une batterie virtuose mais discrète, puis le morceau évolue vers du métal progressif. Si son jeu est connu pour être particulièrement technique, sa performance scénique permet aux plus novices d’apprécier le concert.

Comme à son habitude, Plini égaye le spectacle par une touche d’humour : il interrompt ses morceaux par quelques blagues, se moque gentiment des cris du public qui clame son nom en étant off-beat, tente de bredouiller des mots en français mais regrette ne connaître que “merde”… Malgré un public timide lors des premiers morceaux, le concert se terminera sur un circle pit. De quoi convaincre vos amis qui pensent que Plini plaît seulement aux puristes de vous accompagner aux prochains lives !

Live Report: Steely Eyed Cat

Photo: François Capdeville

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