10/3/2024

Polaris - Elysée Montmartre

Elysée-Montmartre, 18h30 sonnantes, les lumières s’éteignent et les premières notes d’un son bien familier envahissent l’espace. Du Eminem ? Il semblerait. Le ton est donné, Paledusk plante son décor et le show démarre. Que dire ? Le groupe japonais dévoile son jeu, 30 min de set dont on comprend finalement qu’il ne faut pas chercher à comprendre, mais plutôt inhaler l’énergie qui émane de la scène. Sonorités électro,  rap, Metal… Comme un mathcore doublé d’un mélange des genres, une proposition absolument indescriptible… Mais qui retourne la scène de l’Elysée Montmartre. On est projetés dans l’univers japonisant du groupe, pas de ceux qui renvoient à la solennité de la cérémonie du thé, comprenez-bien, mais à cette facette geek culture aux fringues tarabiscotés et aux coupes de cheveux dignes des meilleurs animés. C’est à bout de souffle et comme électrisés par une substance d’un genre inconnu que nous quittons Paledusk.

Après une courte pause, des silhouettes s’avancent sur scène. Difficile de faire plus contrasté. Le ton est sobre, tant dans le fond que dans la forme. Guitare voluptueuse, mélodie lancinante voire sensuelle et une voix… mon Dieu, parlons de la voix de Jacob Charlton et de sa capacité à aller tutoyer les sommets. Tout n’est que mirage et douce violence dans cette prestation hypnotisante de sobriété. C’est d’une efficacité cinglante sans en faire trop, une véritable parenthèse hors du temps et de l’espace qui nous est offerte par Thornhill ce soir. Et lorsque les lumières se rallument, il nous faut quelques instants pour retoucher terre.

La Terre, justement, est au cœur de l’ADN de Silent Planet. Troisième groupe de cette soirée placée sous le signe du metalcore, voici que des sonorités electro metal nous parviennent. On y reconnaîtrait presque un Architects dissimulé sous une couche technique bien bétonnée. Le set est atmosphérique, par les jeux de lumières et la scénographie. On sent un engagement fort du groupe présent sur scène. Silent Planet porte un message et veut le crier au monde.

C’est à présent l’heure de la tête d’affiche de cette soirée, Polaris ou l’une des étoiles montantes de la nouvelle génération metalcore. Du haut de ses 12 ans d’existence, Polaris affiche déjà une belle aisance scénique et une véritable fan base qui n’hésite pas à mettre l’Elysée Montmartre à feu et à sang. On apprécie l’humilité et l’humanité d’un groupe qui a déjà dû traverser une terrible épreuve avec la perte de Ryan Sew, le guitariste du groupe, âgé de 26 ans au moment du drame qui s'est déroulé l'été dernier.

On aime la proximité du groupe avec son public, que ce soit pour évoquer cet épisode compliqué, ou encore quand ils s’essayent à nous expliquer, en français, la panne de bus dont ils ont été victimes le matin même, et le tout non sans une touche d’humour qui ne fait que renforcer un lien que l’on sent palpable entre les artistes et leurs fans.

Polaris nous offre un condensé de ses plus beaux titres, certains résonnants tels des hymnes dans l’Elysée Montmartre (Masochist, The Remedy), d’autres comme des cris du cœur à l’image de Martyr. De beaux moments de metal, d’humanité et de partage au cœur de Paris.

Texte: Annaëlle Moss

Photo: François Capdeville

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