18/10/2024

Arch Enemy, In Flames et Soilwork : la triade nordique met Paris à genoux

Paris, 08 octobre 2024. Bien que l'automne soit déjà installé dans la capitale, personne ne semble avoir hésité à fouler le sol du Zénith ce soir. La fosse est pleine à craquer et l'ambiance y est nettement plus chaleureuse que dans la bruine qui baigne la Villette. Ce qui est sûr, c'est qu'un tel concert n'aurait pu se tenir en plein été. La tournée Rising From The North met à l'honneur le death venu des contrées nordiques, et plus précisément de Suède. Terre fertile du Metal, mère patrie de tant de groupes qui font aujourd'hui partie de la culture musicale à travers les générations, c'est de ses contrées sauvages que débarquent Soilwork, In Flames et Arch Enemy pour nous montrer ce que signifie le Metal à la suédoise.

Soilwork

Le show s'ouvre avec Soilwork, une formation qui s'illustre notamment par une guitare terriblement mélodique et qui plante le décor de cette soirée placée sous le signe du death. Côté setlist, on sera honoré par des classiques tels que "The Ride Majestic" ou encore "Stålfågel" mais également par le dernier titre du groupe, "Spirit of No Return". L'énergie peine à monter dans la fosse, pour autant, on profite avec un plaisir non dissimulé des riffs projetés dans l'enceinte du Zénith.

In Flames

C'est au tour d'In Flames d'enflammer le Zénith. L'entrée est fracassante avec les premières notes de "Cloud Connected" qui se dessinent en filigranes, déchaînant par là même la foule compressée dans la fosse. Malheureusement, l'ambiance semble prendre un coup d'arrêt jusqu'au milieu du set, peut-être la faute au co-headlining qui divise forcément les fans, ou peut-être au discours très expéditif d'Anders qui fait clairement comprendre que le temps est compté et adressant même au public, occupé à scander le nom de la formation, qu'il faut cesser sous peine de prendre du retard. Bon, on connait le caractère sans gène d'Anders en live, mais on est quand même un poil vexés par la remarque mal sentie.

C'est d'autant plus dommageable que la setlist est léchée, "Take This Life", "In the Dark", "Voices"... Heureusement, "Only for the Weak", placée en milieu de set, semble être le second souffle tant attendu. La foule est en délire de la fosse aux confins des gradins et Anders semble enfin apprécier le fait de se trouver sur scène. On appréciera finalement son partage avec le public qu'il remercie chaleureusement, et on le croit sur parole, le ton de sa voix laissant transparaitre l'émotion. Parlant de voix, on la devine proche de la rupture à plusieurs moments du set, heureusement, le chanteur tient bon et délivrera une belle performance. On aurait tout de même aimé plus de titres de l'avant dernier album, I, the Mask, qui n'a malheureusement pas été soutenu d'une tournée digne de ce nom, en cause, le covid, puis la sortie de Foregone occultant totalement cette superbe production.

Arch Enemy

On finit la soirée avec la flamboyante Alissa White-Gluz et son band, Arch Enemy. Quelle énergie ! La fosse semble s'emplir d'une fureur nouvelle aux première notes de "Deceiver, Deceiver". La scénographie est résolument la plus travaillée de la soirée, et quel coffre ! On prend une vraie leçon avec ce set hargneux et mélodique. Croiser une frontwoman de ce niveau ne laisse pas indifférent, et on comprend sur quoi s'est construite la renommée de la formation suédoise : maitrise de la technique vocale, charisme, breakdowns acérés et phrasées mélodiques des guitares... Un cocktail qui ne peut que fonctionner !

Côté setlist, on retrouve les grands classiques "The World Is Yours", "War Eternal", "The Eagle Flies Alone", "Handshake With Hell" ou encore "Nemesis" qui viendra clôturer ce set, honoré de quelques ballons qui pleuvront sur la fosse. On a beaucoup aimé la proximité d'une Alissa qui discute en français avec son public.

Aucun doute, le Nord s'est bel et bien soulevé ce soir. Le Zénith de la capitale s'est vu soufflé par une tempête scandinave qui nous a sérieusement secoués. Une idée nous est par ailleurs parvenue lors de cette soirée. Et si le co-headlining se prolongeait jusque dans les sets ? Plutôt que d'enchaîner sagement les groupes, mixons les sets et les genres pour rendre ce type de soirées absolument singulières et inoubliables ! Quelques chansons de l'un, quelques titres de l'autre, un feat pourquoi pas et la magie opérera sans doute !

Live report : Annaëlle Moss

Photos : François Capdeville

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