Pour quelqu’un qui a grandi avec Appetite For Destruction, c’est toujours un événement que de retrouver le père Slash. Quand bien même je l’ai vu une dizaine de fois sur scène dans plusieurs de ses formations, Slash, c’est toujours la grande classe -Comme Duff d’ailleurs. Il attaque ses riffs et déroule les soli avec un flegme cool et l’attitude rock n’roll qu’on lui connait.
Mais revenons-en au concert.
Cette date parisienne était la dernière d’une tournée entamée en 2022 à travers le monde pour le groupe Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators. Car, Myles et Slash ont en parallèle dû suivre leurs engagements auprès de leurs formations respectives, Alter Bridge et les Guns.
En première partie, mesdames et messieurs, Mammoth, le groupe de Wolfgang Van Halen, fils de et guitar hero en devenir vu son niveau de technicité. Ce qui est appréciable chez le jeun WVH est sans aucun doute son habileté à ne pas s’abandonner à des interminables et insipides démonstrations de shredding. Il délivrera 6 titres tirés de ses deux albums Mammoth WVH et Mammoth II, dans une ambiance rock moderne. Sur scène, le bonhomme se fait plaisir et cela se voit dans ses yeux. Il accueillera Myles pour interpréter Take a Bow du dernier album.
Bref, c’est sur un Wolfgang souriant qui prend le temps de remercier Slash et Myles et son équipe de l’avoir accueilli pour cette tournée que l’on part acheter un tee-shirt à 45 balles pendant la pause. Le gaillard le mérite et les tee-shirts ont plus de gueule que ceux de Slash et Myles.
C’est au tour de Slash et de Myles & the Conspirators d’entrer sur scène avec 5 minutes d’avance. Je regarde mes autres collègues photographes, je vois la banane sur leurs visages et je me dis que c’est bien cool d’être face à des légendes du rock. Le voilà l’homme coiffé d’un Haut de Forme, lunettes aviateurs sur le nez. Il démarre face Batterie sur le podium. Petit saut pied joint et le voilà à 50 cm de moi avec son éternel Les Paul Gibson. Quelle allure le Slash.
Myles est plutôt en retrait. Peut-être préserve-t-il sa voix -qui personnellement ne m’émeut pas quand bien, on reconnaitra unanimement qu’il est un grand chanteur-. Mention spéciale pour leur bassiste canadien Todd Kerns qui dégage une énergie palpable, faisant tournoyer sa basse autour du cou. Nous reparlerons de lui un peu plus tard car il s’est retrouvé plusieurs fois sur le devant de la scène à tenir le micro.
Ils déroulent les classiques de leur riche collaboration : The River is Rising, Back From Cali, C’est la vie… Pas de commentaires, c’est propre. Le public est content. Il faut dire qu’ils ont le public français à la bonne. Le Zenith est complet. On regrettera un jeu de lumière fadasse avec bcp de lumière blanche dure. La scène n’est pas folichonne non plus, uniquement habillée d’un grand background au nom de Slash et de Myles. Mais, bon quand on fait ru rock ‘n roll, on s’en fiche du reste.
La grosse surprise vient probablement du choix des reprises et de la performance vocale de Todd Kerns. On aura le droite au fameux «Always On The Run de Kravitz dont Slash avait assuré le riff et le solo. Un titre groovy à mort très bien exécuté par Todd et le reste de l’équipe. On aura le droit au « Slaaaaash » qui lance le solo de la dite personne.
Deuxième (bonne surprise). « Back in 1991 » crie le bassiste « Use Your Illusion 1”. Et c’est parti pour le riff endiablé de Perfect Crime. Première fois que je l’entends sur scène, il me semble. Un titre rapide, pas facile à chanter vu le flow… et pourtant une fois de plus parfaitement chanté par Todd.
Pendant ce temps Slash mouille le tee shirt blanc.
Nous aurons le droit à deux autres surprises : Rocket Man d’Elton John et à l’incontournable Highway To Hell en compagne de Wolfgang.
Au total un concert à l’américaine complètement attendu avec ses quelques rebondissements. Qui fait bien plaisir. Et Merde Slash quoi !
Et sur ces bonnes paroles je m’en vais écouter l’album Slash Deluxe edition qui date de 2010 où l‘on retrouve 5 titres avec Myles, et l’excellent featuring avec Chris Cornell. Je patienterai ainsi jusqu’à la sortie du nouvel album de Slash Orgy Of The Damned annoncé le 17 Mai. Peace.
Texte : François Capdeville
Photo : François Capdeville