14/10/2024

STRANGLERS, Paris - 2024

Un an et demi après leur dernier passage à l'Olympia les Stranglers y sont de retour pour fêter leurs 50 années de carrière... Ce sera mon 6ème concert des Britanniques depuis une petite quarantaine d'années. J'avoue être passé un peu à côté de leurs débuts dans les années punk/pub rock et ne les avoir vraiment découverts qu'en 1984 avec leur 8ème album « Aural Sculpture » sorti sur Epic alors que je bossais pour le distributeur de ce label à savoir CBS France.

J'avais beaucoup aimé le premier single issu de cet opus, « Skin Deep », qu'ils joueront d'ailleurs ce soir. Ce n'est que 2 ans plus tard, en 1986 donc, pour la tournée « Dreamtime » que j'ai eu l'opportunité de les voir enfin sur scène... C'était au Zénith à l'époque du fait du succès phénoménal de « Always The Sun » qui est devenu un incontournable de la setlist. Puis ce sera 1990 au Grand Rex pour la tournée « 10 », la dernière avec Hugh Cornwell qui les quittera juste après le dernier concert... La baisse de popularité du groupe durant les 90's se confirmera avec l'album « About Time » et un concert sans grand panache à l'Elysée Montmartre en octobre 1995. Je ne les reverrai que plus de 20 ans après pour un retour triomphal à l'Olympia avec les légendaires Ruts DC en novembre 2019, juste avant la pandémie. Grand souvenir d'autant que la setlist fut exceptionnelle à cette occasion. Il me faudra attendre 2023 pour les retrouver à l'Olympia lors d'un autre fabuleux concert à guichet fermé.

C'est donc avec beaucoup d'impatience que j'attendais mon 3ème Olympia avec les Etrangleurs...

Pas de 1ère partie ce soir et les Anglais joueront en 2 sets avec entracte. Lorsque les lumières s'éteignent à 20h15, on découvre une jeune Asiatique qui lance les hostilités avec un court mais dynamique cérémonial sur un tambour vertical installé en milieu de scène. Puis l'intro technoïde de « Just Like Nothing On Earth » retentit dans les enceintes avant l'arrivée des musiciens. Comme l'année dernière, le quartet est composé de Jean-Jacques Burnel, seul membre original présent depuis 50 ans, à la basse et régulièrement au chant, Baz Warne qui s'occupe des guitares et du chant également, Jim Macaulay aux baguettes et Toby Hounsham aux claviers.

On reste sur l'album de 1981 « The Gospel According To The Meninblack » avec le bien barré « Hallow To Our Men ». Pas facile de « rentrer » dans le concert avec des morceaux aussi « spé » et que je ne connais guère. On reste ensuite dans l'ambiance new wave/post punk avec l'album « The Raven » de 1979 et le titre éponyme suivi de « Baroque Bordello » qui avait donné son nom à un groupe culte français de cold wave des années 80... Pas des morceaux faciles à appréhender même si les mélodies deviennent plus accrocheuses. Heureusement « Northwinds » de mon album-fétiche de 1984 « Aural Sculpture » me ramène vers des rivages plus familiers et surtout plus accessibles. Je passe brièvement sur « Genetix » et « Princess Of The Streets » qui ne me laisseront pas un souvenir Impérissable ! Je trouve plus mon compte avec le tout récent « Breathe » issu de « Dark Matters » (2021) et son ambiance mélancolique. Le très attendu « Hangin' Around » des débuts remet enfin les pendules à l'heure et ça commence à bouger dans les premiers rangs... Le premier set se terminera avec l'entêtant « Down In The Sewer » lui aussi issu du premier album de 1977. On l'aura compris cette première partie de concert ne m'a guère comblé d'aise mais je comprends bien qu'il faut satisfaire les fans de la première heure (dont je ne fais malheureusement pas partie) avec des titres pas forcément fédérateurs. Mais je tiens à vous rassurer, la seconde partie rattrapera très avantageusement celle-ci...

Après 20 minutes d'entracte le quartet revient sur fond du cultissime « Waltzinblack » avec le single de 1980 « Who Wants The World » suivi du poppy « Dagenham Dave » de 1977 avec la basse de JJ très en avant. Les claviers de Toby font sensation pour le « tube » de 1979 « Duchess » dont le clip avait été banni par la BBC. Retour aux 90's avec le méconnu « Time To Die » de « Stranglers In The Night » qui portait bien son nom ! Le morceau suivant issu de « Feline », « Ships That Pass In The Night » sera un de mes favotis de la soirée avec son accroche très mélodieuse et qui vous rentre dans la tête pour ne plus en sortir. Idem avec « Peaches » de 1977, un des tout premiers hits des Stranglers qui n'a pas pris une ride avec sa ligne de basse enivrante. Petit détour par l'album « Black And White » de 1978 et le sympathique « Threatened » qui rappelle un peu The Cure. « Skin Deep » répond à toutes mes aspirations et je me retrouve plongé dans mes années CBS 40 ans en arrière, un vrai bonheur ! Même satisfaction aves « Always The Sun » de mon premier concert des Etrangleurs et je me revois reprendre en cœur le refrain avec la foule du Zénith en 1986. Et puis ce « Golden Brown » légendaire qui déboule et qui reste le single le plus populaire des Britanniques nous rappelle que Burnel et sa bande ont toujours été de redoutables compositeurs... Petite baisse de régime avec « Relentless » de 2006 mais on repart au taquet avec le single « 5 Minutes » de 1978, du temps où JJ partageait un appartement avec Wilko Johnson de Feelgood et une employée des Sex Pistols. C'est le viol de celle-ci en 1977 dans l'appartement commun qui déclenchera l'écriture du morceau et le départ de JJ de cette colocation située dans un quartier mal famé, à « 5 minutes » d'une des artères les plus chics de Londres. La tension ne baisse pas avec le popisant « Lost Control » de 2004 mais surtout avec le discoïde et fabuleux « White Stallion » du dernier album en date « Dark Matters », un grand moment qui voit JJ esquisser quelques pas de danse... Puis retour au son si typique des Stranglers des 70's avec « Something Better Change » qui déclenche l'hystérie chez les fans. Et on ne s'arrête pas en si bon chemin puisque « Tank » clôture le second set avec sa cavalcade de claviers et de guitares...

Les Anglais reviendront pour un ultime rappel composé de leur tout premier single, du temps où le groupe faisait la tournée des pubs, le très boogie/rock'n'roll « Go Buddy Go » et de l'incontournable « No More Heroes » toujours aussi jouissif ! Le quartet remerciera chaleureusement la foule présente d'avoir bravé les intempéries pour fêter ce demi-siècle avec lui et JJ proposera avec humour de revenir pour célébrer le prochain cinquantenaire du groupe... On lui souhaite !

Merci à Lucas, Sabrina et Simon...

Texte : Olivier Carle

Photos : François Capdeville

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