C’est accompagné d’un vent glacial que des milliers de fans nostalgiques se rendent à la Défense Arena, où ce soir nous retrouvons un groupe emblématique punk rock des années 90-2000 : SUM 41. Ce sont plus de 40 000 spectateurs qui foulent le parvis de la salle, prêts à assister avec émotion au dernier concert du groupe en Europe. Un sentiment d’être chanceux plane ce soir, parce qu’un tel évènement ne se reproduira plus : après un dévouement musical depuis presque 30 ans, 9 albums et des dizaines de titres inoubliables, le groupe nous donne rendez-vous pour un concert d’adieu.
Dynamite Shakers
J’arrive juste à temps pour découvrir le groupe de garage rock vandéen Dynamite Shakers qui délivre un rock esthétique et flamboyant dans la lignée des strokes depuis 2019. Tous les regards sont tournés vers François, l’androgyne guitariste qui magnétise la scène et éclipse ses partenaires un peu trop en retrait à notre goût surtout sans une salle aussi grande.
Mais qu’importe, leur son fait mouche, c’est élégant, sauvage, brut… On découvre ainsi un très bon premier album encensé par la scène indie-rock : « Don’t Be Boring ». Une valeur sûre du rock hexagonal que vous retrouverez en première partie des Ko Ko Mo le samedi 8 décembre à l’Olympia et une Maroquinerie, en mars 2025 !
Neck Deep
On sent déjà la bonne humeur et l’impatience de la foule à assister à la suite. Et voilà que monte sur scène le groupe anglais de punk rock NECK DEEP. Leur set démarre avec deux titres de leur dernier album « Dumbstruck Dumbf**k » et « Sort Yourself Out », mise en bouche réussie, l’énergie que les membres du groupe déploient est communicative et ne tarde à pas à déclencher l’effervescence de la fosse. Sur les titres « Motion Sickness » et « Gold Step » les pogos et slam s’intensifient et s’enchaînent.
Surprise sur le titre « STFU », Dave Baksh, guitariste de SUM 41, rejoint le groupe sur scène pour quelques riffs. Avec un set aussi captivant, la salle reste réceptive du début à la fin, et donne envie au frontman Ben Barlow d’orchestrer des circles pit. Le concert intense et court s’achève sur le titre « In Bloom » et laisse place à l’une de leur source d’inspiration, SUM 41.
SUM 41
Changement de plateau devant une salle qui affiche maintenant complète, la playlist de pre-show ne laisse pas retomber l’ambiance. Blink 182, Papa Roach, The Offspring… les voix de plus de 40 000 spectateurs se mettent à chanter sur le titre « The Kids aren’t alright » de The Offspring, nous rappelant qu’eux aussi seront fin 2025 à l’affiche de la Defense Arena.
C’est parti pour un retour à l’adolescence ! SUM 41 apparait sous l’acclamation des fans venus dire au revoir. « TNT » d’AC/DC retentit comme pour capter toute notre attention et le set commence avec le titre « Motivation ». L’ambiance est survoltée en gradin comme en fosse, une vague de bonne humeur nous envahit.
« The Hell Song », « Over my Head », « No Reason », les hits s’enchaînent accompagnées de pyrotechnie, de confettis, et d’un show lumière travaillé. Le chanteur du groupe, Deryck Whibley remercie chaleureusement le public et nous invite à illuminer la salle avec nos téléphones pour le titre « War », c’est une véritable communion entre le public et le groupe en cet instant. Le rythme réaccélère avec le titre « Underclass Hero » et un lâché de ballon géant dans la fosse. Le dernier album Heaven : x : Hell sorti en mars dernier n’est pas oublié, le groupe enchaîne avec deux titres issus de ce dernier, « Landmines » et « Dopamine ».
Un court moment de répit pour les spectateurs, lors de la présentation du groupe par Deryck, puis le frisson reprend avec une courte reprise de « Raining Blood » de Slayer, « Master of Puppets » de Metallica et le titre « We’re All to Blame », qui déclenche je dirais 6 ou 7 circle pit simultanément dans l’immense fosse de l’Arena !
Ça ne s’arrête pas ! On continue avec « Some Day » un morceaux plus mélodique et posé, « Screaming Bloody Murder » avec ses effets pyrotechniques impressionnant nous secoue d’un coup, « With me » vient nous offrir une pause émotionnelle et « Makes no Difference » vient réveiller en nous notre petit côté sale gosse. C’est un véritable ascenseur émotionnel ce soir. Petit moment que j’apprécie beaucoup en concert mais qui est encore rare, Frank Zummo nous fait l’honneur d’un solo de batterie. Bien trop court à mon goût comme souvent, mais le show doit continuer. L’oscillation entre moment de légèreté et moment de folie continue avec les morceaux « Preparasi a salire » issu du dernier album, « Rise Up », « Pieces » avec Deryck au piano, « Fat Lip » et « Still Waiting » qui soulève la fosse.
Dernière ligne droite avec les morceaux « Summers », « Waiting on a Twist of Fate » et le génialissime « In Too Deep » extrait de l’album « All Killer No Filler » de 2001. Je ne peux m’empêcher de repenser au clip de cet hymne de notre adolescence et aussi à cette scène culte où Reese provoque malgré lui une course poursuite avec la police dans la série Malcolm. C’est une véritable explosion de joie dans la salle, on puise dans nos dernières ressources pour rendre un dernier hommage à ce groupe emblématique et à leurs 27 ans de carrière. Le climax est au plus haut, il y a des sourires sur tous les visages.
Le groupe aurait pu en rester là mais non, nous avons un deuxième rappel avec « So Long Goodbye » qui nous rappel avec beaucoup d’émotion que SUM 41 vient de jouer son dernier concert en France.
Un show exceptionnel à la hauteur de la carrière de SUM 41 vient de marquer nos esprits. Les adieux sont faits, une page se tourne en apothéose. Mais tant que les fans continueront de chanter ces refrains, l’été ne finira pas.
Texte: Stéphanie Morgado