J'ai découvert The Darkness sur le tard puisque je les ai vus pour la première fois au Raismes Fest l'année dernière. Je dois avouer, que malgré mes craintes, j'avais pris une grosse claque à cette occasion tant leur leader sait entraîner la foule dans ses délires et la musique est (très) bonne! Je me devais de confirmer cette première impression festivalière par une prestation en salle. Ce fut fait avec ce passage à La Cigale dans le cadre de la tournée-anniversaire de “Permission To Land” sorti il y a tout juste 20 ans...
La soirée commence très bien avec un quartet d'hurluberlus nommés Sin+ ou Sinplus ! Originaire du canton du Tessin en Suisse, c'est à la base un duo de 2 frères : Ivan et Gabriel Broggini. Ils ont la particularité d'avoir représenté leur patrie d'origine à l'Eurovision il y a une dizaine d'années mais sans grand succès. Ils se présentent tous les 4 en survêt' avec des lunettes bien kitsch. Ils viennent nous présenter leurs singles les plus récents comme “Dark Horse Running” qui possède tous les attibuts d'un tube potentiel ou “Wildflower” qui sonne plus Billy Idol que l'original.
Il y a aussi “Feel Love”, issu de leur EP de 2017 “This Is What We Are”, qu'on croirait piqué à U2 ou à Coldplay ou encore “Don't Come Any Closer” que ne renierait pas Oasis ! On sent que ces Suisses ont bien assimilé toutes ces influences et qu'ils sont à la limite du pastiche. Il faut leur reconnaître une énergie débordante, une sympathie communicative et une vraie volonté de séduire le plus grand nombre. Il faudrait juste selon moi qu'ils se forgent une identité un peu plus probante dans leurs compos et qu'ils adoptent un look un peu moins rétro/ringard.
On en vient aux stars du jour à savoir Justin Hawkins et sa bande. Eux aussi ont une apparence un peu particulière mais c'est parfaitement assumé et en phase avec leur style musical qui lorgne vers le glam. Justin est tout de jaune vêtu et le bassiste Frankie Poullain arbore un costume pailleté multicolore qui aurait plu à Freddie Mercury. Et ce n'est rien à côté de leur retour pour le rappel en robe de chambre ou en caleçon. Tout ça pour dire que la soirée va comme de coutume être bien fun ! Ca commence par le ramassage des smartphones dans les premiers rangs, Justin nous expliquant fort justement qu'on va au concert pour profiter du moment et certainement pas pour filmer bêtement le groupe derrière son écran comme le font de plus en plus de moutons de Panurge. Il en récupèrera plus d'une bonne vingtaine, parfois à la volée, et ne les rendra qu'à la fin du set lors d'une petite cérémonie conviviale et surtout très drôle. Il ne manquera pas également de se jeter dans la fosse pour une séance de crowd-surfing plutôt courageuse et très appréciée.
Musicalement ça tourne toujours aussi bien. Son jeune frère Dan Hawkins est toujours un tueur à la guitare et le fils de Roger, Rufus “Tiger” Taylor n'a rien à envier à son célèbre paternel derrière les fûts. Rarement vu une telle énergie déployée par un batteur pendant plus de 2 heures ! La setlist s'articule autour de “Permission To Land” joué dans son intégralité mais pas dans l'ordre d'origine comme certains autres groupes le font. On comprend en le redécouvrant pourquoi cet opus a rencontré un tel succès dans les charts et raflé autant de récompenses. Que des hits à tel point qu'il pourrait aisément être considéré comme le véritable Best Of du groupe britannique. Et ce ne sont pas les 3 millions d'acheteurs de ce brûlot qui me contrediront !
Ce second concert de The Darkness a rempli toutes ses promesses en ce qui me concerne et a définitivement balayé toutes les réserves que j'ai pu avoir notamment concernant la voix haut placée de Justin car celui-ci a définitivement prouvé qu'il est un vocaliste hors pair et très charismatique.
Merci à Hugo, Sabrina et Simon.
Texte : Olivier Carle
Photo : François Capdeville