Quasiment un an jour pour jour après leur dernier passage à Paris, les Dead Daisies sont de retour dans la capitale, à l'Elysée Montmartre cette fois. Le groupe australo-américain est accompagné de 2 premières parties : Beasto Blanco et Mike Tramp. La salle de Pigalle est moyennement remplie en ce jour férié qui célèbre l'Armistice du 11 novembre 1918 mais cela est sans doute dû au long weekend de 3 jours qui se termine tout juste. 7ème rendez-vous avec le public parisien après -entre autre- La Machine Du Moulin Rouge l'an passé, 2 Trabendo dont 1 en tête d'affiche et bien sûr la 1ère partie de Kiss en 2015 au Zénith. Le groupe fondé par David Lowy aime l'Europe et notamment la France et elle le lui rend bien car l'ambiance sera torride dans la salle...
Mike Tramp
Mais avant la tornade Dead Daisies il va falloir tout d'abord se farcir Mike Tramp qui reprend du White Lion. Il est venu juste accompagné de son guitariste et d'une section rythmique sur bande... Etant donné que je suis très loin d'être un fan de son groupe d'origine que j'avais découvert au Rex Club en 1988 puis revu au Palais des Sports en 1991, autant vous dire que la demi-heure en sa compagnie m'a paru durer une éternité. Ce n'était déjà pas terrible au Raismes Fest en 2023 et là c'est rebelote !
Beasto Blanco
J'attendais en revanche beaucoup de Beasto Blanco que je n'avais jamais vu auparavant et je dois dire que je n'ai été que partiellement conquis. Le groupe possède en son sein 2 personnalités incontournables : Calico Cooper, la fille d'Alice, et Chuck Garric, le bassiste du groupe de Vincent Furnier. Avec son propre groupe, Chuck a troqué la basse pour une six-cordes. Il partage le chant avec Calico qui s'occupe également du “show” comme elle sait si bien le faire auprès de son célèbre père. Avec un look à mi-chemin entre Mad Max et le monde des ninjas, elle manie des armes diverses et variées dont un “Louisville Slugger” qui rappelle la Lucille de Négan dans “The Walking Dead” mais avec quelques clous en lieu et place du fil barbelé...
On va dire que Miss Cooper est le principal atout de ce combo car c'est elle qui attire tous les regards notamment quand elle projette des rayons lasers sur le public ébahi. Musicalement c'est assez convenu dans le genre metal moderne avec des touches indus'. On sent que le but est de plaire au plus grand nombre et si possible aux plus jeunes avec des compos pas si éloignées de ce que Sixx:A.M. proposait il y a quelques années. Tous les morceaux se ressemblent fortement et même la reprise, sympathique au demeurant, du “Feed My Frankenstein” de Maître Cooper se fond dans la dizaine de titres proposée sur une quarantaine de minutes.
The Dead Daisies
A 21h00 précises, le quintet mené par John Corabi s'empare enfin de la scène de l'Elysée Montmartre sur fond du “Rock And Roll” de Led Zep. On savait depuis peu que Doug Aldrich ne serait pas présent aux guitares puisqu'il combat un vilain crabe et c'est Reb Beach, son vieux pote de Whitesnake, qui le remplace provisoirement pour cette tournée européenne. Autre changement par rapport à l'an passé, c'est le retour du phénoménal Tommy Clufetos derrière les fûts en remplacement de Brian Tichy. A la basse c'est toujours l'ex-Whitesnake Michael Devin qui officie. Quant à David Lowy, le fondateur des DD, il est bien évidemment fidèle au poste à la seconde guitare au milieu de cet aéropage de cadors du hard & heavy qu'il rémunère probablement copieusement. Le groupe a un nouvel album à défendre “Light 'Em Up” et c'est logiquement avec le morceau-titre que les Daisies lancent les hostilités.
La suite de la setlist revisitera les meilleurs moments des 7 albums studio sortis depuis 11 ans. Et puis il y aura les incontournables reprises dont l'excellent “Take A Long Line” d'Angel City présent sur le nouvel album mais aussi le blues “I'm Ready” de Muddy Waters issu lui du second album que le groupe a enregistré récemment et dédié à la musique du diable et qui sortira sans doute prochainement. On aura aussi droit au “Fortunate Son” de Creedence, au très bon “Midnight Moses” du Sensational Alex Harvey Band dans une version survitaminée et au traditionnel “Helter Skelter” des Beatles en rappel. Superbe solo de batterie de Tommy en milieu de set et son roadie aura toutes les peines du monde à caler la grosse caisse car l'ancien batteur de Nugent, Ozzy, Black Sabbath etc. s'y entend pour cogner ses peaux comme un damné. La présentation des musiciens donnera comme de coutume lieu à un florilège de “tubes” de l'histoire du rock comme “Dirty Deeds Done Dirt Cheap” d'AC/DC pour David (Australie oblige !), “Seven Nation Army” des White Stripes pour Tommy, “Children Of The Grave” du grand Sabbath pour Michael, “Living After Midnight” du Priest pour Reb et “Join Together” des Who pour John repris en choeur par le public parisien. Mr Corabi en profitera pour donner des nouvelles rassurantes de Doug et même si Reb a assuré l'intérim avec beaucoup de classe et d'humilité, on sera heureux de retrouver le beau blond sur la prochaine tournée ! On l'attend de pied ferme...
Texte : Olivier Carle
Photos: Clément Coupin