Quelle belle soirée pour les amateurs de musique folklorique aux accents nordiques! En ce dimanche de mi-octobre, les parisiens ont eu le plaisir de retrouver Sylvaine qui partageait l’affiche avec Eivor, pour notre plus grand plaisir !
La soirée débutait par un concert acoustique solo avec Sylvaine, artiste norvégienne à la voix cristalline. Contrairement à sa prestation au Hellfest accompagnée de son groupe dans un chapiteau plein à craquer, c’est seule sur scène, guitare à la main, qu’elle se présente. Derrière elle, un simple rideau blanc décoré de feuilles. La voilà baignée d’ une lumière bleutée crépusculaire. Ce sera un concert intimiste. Le public fait silence.
Elle débute avec “Dagsens auga sloknar ut”, un chant aux contours folkloriques. Nous apprécions toute la beauté de sa voix tout simplement magnifique. La foule est recueillie. La jeune norvégienne a ensuite interprété des morceaux plus tourmentés tels que “Mørklagt”, “I Close My Eyes So I Can See” ou encore le très attendu ‘L’appel du Vide” qui a fait sa renommée. Malgré le fait qu’elle soit seule sur scène, Sylvaine nous a livré une performance puissante et bouleversante, nous livrant toute l’émotion dont elle est capable de véhiculer. Son set se terminait en beauté avec “Eg veit i himmelrik ei borg”, qui fait partie de son dernier EP Eg Er Framand.
Après une brève entracte qui laisse au public le loisir de se remettre de ses émotions, la soirée reprend avec Eivor, artiste féroïenne qui jouit d’une forte notoriété dans les pays nordiques. Bien qu’elle ait été mise sous les projecteurs du monde entier grâce à sa contribution à la série à succès The Last Kingdom, elle jouit d’une grande notoriété dans les pays scandinaves où elle se produit depuis son adolescence dans différents projets. Sa musique explore des genres très variés, intégrant des éléments folkloriques avec des touches de musique électronique.
Eivor entame en douceur son set par un morceau très atmosphérique,“Ein Klóta”, suivi ensuite de “Jarðartrá”, “Purpurhjarta”, tirés de son dernier album. La foule chante et danse, comme hypnotisée par sa silhouette envoûtante qui ondule sur scène.
Accompagnée de ses trois musiciens, elle interprète ensuite avec une force hypnotisante presque chamanique“Trøllabundin”, *True Love”, “Enn” ou encore “Upp Úr Øskuni” dont le rythme achève de séduire un public déjà conquis. Sa capacité à mêler mélopée folklorique et nappes électroniques enveloppe le public d’une atmosphère spirituelle. Il se lâche avec “Í Tokuni” qui nous renvoie aux travaux de Björk. La soirée s’achève en douceur avec “Falling Free”, telle une caresse avant de nous abandonner dans la nuit, la tête pleine de douces mélodies.
Texte : Ana Grésillon
Photos : François Capdeville