12/5/2024

Wishbone Ash célèbre les 50 ans du légendaire Live Dates au Forum Vauréal

Ce soir, dans cette belle salle du nouveau Forum Vauréal, je vais revoir Wishbone Ash pour la 14ème fois. Après Saxon et mes 27 concerts au compteur, le groupe d'Andy Powell devient donc le second groupe que j'ai le plus vu dans ma vie, à égalité avec Magma ! Il faut dire que depuis la tournée « Number The Brave » il y a 43 ans à Oxford, je n'ai jamais raté une occasion de retrouver ce combo d'exception. Rien que l'année dernière, je les ai vus 2 fois, au New Morning et à Guitare en Scène (avec Magma justement !).

Je n'ai pas eu la chance de découvrir sur scène la formation originale avec Martin Turner et Ted Turner mais en 1981 c'était quand même avec le batteur original Steve Upton, Trevor Bolder que j'avais vu quelques mois auparavant avec Uriah Heep et qui venait de remplacer à la basse John Wetton et le sorcier de la guitare Laurie Wisefield qu'on ne présente plus sans oublier la belle Claire Hamill en special guest, excusez du peu ! Il est possible que Martin et Ted aient été présents avec le Ash sur la tournée « Strange Affair » lorsque j'ai assisté à Berlin au « Let The Good Times Roll '91 Tour » avec Ten Years After en tête d'affiche et Man en toute 1ère partie mais je n'en suis plus très sûr aujourd'hui... En tout cas Andy fut présent sur les 14 rendez-vous et je voue à ce musicien une admiration sans borne pour avoir tenu à bout de bras la légende Wishbone Ash pendant plus d'un demi-siècle ! Respect également pour Bob Skeat qui en est le bassiste depuis plus d'un quart de siècle et à Mark Abrahams et Mike Truscott qui ont pris le relais d'une longue lignée de différents guitaristes et batteurs avec beaucoup de talent et d'humilité...

La soirée commence avec une charmante jeune femme du nom de Mia Karlsson que j'avais découverte au chant et à la guitare en 2013 avec son groupe d'origine Crucified Barbara, après un premier rendez-vous manqué en 2012 au Tribal Fest en compagnie de Girlschool qui avait tourné court pour cause d'orage violent à Peymeinade. Le concert du Divan du Monde m'avait laissé un excellent souvenir et je les reverrai volontiers au Montereau Confluences l'année suivante avec Simple Minds et Morcheeba. Malheureusement la vie de ce combo de hard-rock suédois prometteur s'arrêtera en juin 2016 et Mia se lancera alors dans une carrière solo. Musicalement pas grand chose à voir avec Crucified Barbara puisque Mia a troqué sa guitare électrique et ses vocaux énervés pour une gratte acoustique et un style beaucoup plus folk et tranquille. Pendant 45 minutes, la belle va charmer le public présent avec ses propres compos et quelques reprises de derrière les fagots comme celle de John Hiatt. Un moment de grâce avant la déferlante Wishbone Ash...

Le quartet s'empare de la scène du Forum peu après 21h30 et c'est parti pour 1 heure 45 minutes de Classic Rock de haut niveau. On commence avec « Real Guitars Have Wings », un morceau relativement obscur puisqu'issu de l'album « Nouveau Calls » de 1988 qui avait vu à l'époque la formation originelle de WA se reformer à la demande de Miles Copeland pour une série d'albums instrumentaux (No Speak) sur son label I.R.S.. On enchaîne avec le single « We Stand As One » issu du dernier album studio en date « Coats Of Arms » de 2020. Un début de concert un peu étonnant donc mais les choses sérieuses arrivent avec le premier « tube » extrait d'« Argus », l'album-culte des Anglais, le très attendu « The King Will Come » dans une superbe version transcendée par les guitares de Mark et Andy. Les fans sont aux anges mais voici que déboule un autre titre bien connu d' « Argus », le médiéval « Throw Down The Sword » qui rappelle les grandes heures du légendaire « Live Dates » de 1973.

Mark se met ensuite au lap steel pour un « Rock'n'Roll Widow » issu de l'album « Wishbone Four ». Cela donne l'occasion à Andy de nous re-raconter l'origine de ce morceau à savoir le tragique fait-divers survenu pendant leur concert du 5 septembre 1971 à Austin Texas lorsqu'un client insatisfait a abattu de sang-froid un vendeur de hot-dog de 32 ans, Francisco Carrasco... On reste encore sur le « Live Dates », décidément très à l'honneur pour son cinquantenaire, avec ce classique du blues qu'est le « Baby What You Want Me To Do » de Jimmy Reed, une pure merveille. Autre classique de 1971, « The Pilgrim » permet à Mike de se déchaîner sur sa batterie pendant que Bob tisse des arpèges sur sa basse et que Mark et Andy rivalisent d'harmonie aux guitares. On comprend alors pourquoi Wishbone Ash a eu une telle influence sur des groupes comme Maiden, Lizzy et tant d'autres via ces duels guitaristiques reconnaissables entre mille. Retour à « Argus » avec le toujours apprécié « Blowin' Free », un hymne des 70's et un classique du quartet. « Jail Bait » donne une nouvelle fois lieu à une joute guitaristique de haut vol avant la pièce maîtresse qu'est « Phoenix », du tout premier album des Anglais, pour une version dantesque de près de 15 minutes. Au final ils nous auront joué la quasi-intégralité du « Live Dates »... Ils reviendront pour un rappel composé du morceau qui ouvrait l'album « Just Testing » de 1980, le dynamique « Living Proof », suivi du beaucoup plus calme et de circonstance, l'instrumental « Peace » issu de l'injustement méconnu opus de 2002 « Bona Fide »...

Quel bonheur de revoir la bande d'Andy Powell en si bonne forme en 2024. J'attends avec impatience mon 15ème rendez-vous avec eux pour fêter par exemple le cinquantenaire de « There's The Rub » et de mon morceau préféré « F.U.B.B. » !

Merci à Raphael et Aurélie.

Texte : Olivier Carle
Photo : Alain Boucly

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