A peine un mois après avoir vu Zakk avec Pantera à Paris, le revoici dans la capitale mais avec son Tribute band Zakk Sabbath. L'Elysée Montmartre est bien rempli pour cet hommage aux pionniers du heavy metal que sont Ozzy, Tony, Geezer et Bill, les membres fondateurs du grand Black Sabbath... C'est la seconde fois que ce projet de Zakk passe à Paris mais je l'avais raté la dernière fois au Trianon à mon grand regret ! Beaucoup de t-shirts du Sabbat Noir dans le public et on sent bien qu'on a affaire à des passionnés du combo de Birmingham.

Je passe brièvement sur la première partie de la soirée nommée Lowen et qui délivre un « doom metal progressif » totalement indigeste et à bien vite oublier !
Après une intro diffusée dans la sono de « Supertzar » extraite de l'album « Sabotage », le trio monte sur scène pour un « Supernaut » bien lourd. Zakk est accompagné de John DeServio à la basse et de Jeff Fabb derrière les fûts, ses comparses de Black Label Society. Ce qui est incroyable c'est que la voix de Zakk ressemble comme deux gouttes d'eau à celle d'Ozzy ! Le son est énorme et les murs de l'EM tremblent...


Comme sur l'album original « Vol.4 » « Supernaut » est enchaîné à « Snowblind » avec son riff reconnaissable entre mille et son solo de guitare totalement barré. Le trio quitte ensuite brièvement la scène, le temps de diffuser la bande d'« Orchid » issue de « Master Of Reality », mais revient en force avec le puissant « Under The Sun/Everyday Comes And Goes » de « Vol.4 ». On reste d'ailleurs sur cet album de 1972 avec le heavy « Tomorrow's Dream ». L'intro très jazzy à la charley annonce le single de 1971 « Wicked World » avec son riff menaçant et ses digressions plus prog'. Petit détour par l'album « Paranoid » avec le toujours très apprécié « Fairies Wear Boots » mené tambour battant par la basse virevoltante de John et la batterie déchaînée de Jeff. Zakk fait le show et « shredde » comme un fou. Autre pièce très attendue par les fans, le « Into The Void » qui clôturait « Master Of Reality » en 1971. Zakk nous en offre une interprétation pachydermique et ça bouge pas mal dans les premiers rangs de l'Elysée Montmartre.


On reste sur MOR avec un nouvel intermède sur bande à savoir le folk « Embryo » qui débouche comme dans l'album sur un très attendu « Children Of The Grave » joué pied au plancher. Le public ne se fait pas prier pour faire les choeurs sur ce titre mémorable. Grosse ambiance garantie dans la salle. MOR est décidément fort bien représenté ce soir puisque voici « Lord Of This World » qui pointe son nez avec l'un de ces riffs bien lourds que Tony Iommi a toujours affectionnés. On reste dans le doom avec le bien nommé « Hand Of Doom » à la rythmique lourde à souhait et la guitare de Zakk qui s'envole encore vers des contrées musicales inconnues. Le tout premier album de BS est enfin à l'honneur avec le relativement méconnu « Behind The Wall Of Sleep » qui mérite pourtant le détour. Petit solo de basse de John pour annoncer le cultissime « N.I.B. » avec ses « Oh yeah !» et « I'm Going To Feel » repris à gorge déployée par l'assistance en délire. Puis ce sont les sirènes qui se mettent en branle pour lancer l'hymne « War Pigs » que tout fan du grand Sabbath vénère au moins autant que « Paranoid » ou « Iron Man ». Version dantesque avec une longue escapade de Zakk à travers la salle pour un solo sans fin qui se terminera sur scène avec la guitare derrière la tête comme au bon vieux temps. On aurait cependant aimé un « Iron Man » et/ou un « Paranoid » justement pour achever ce festival Sabbath d'une centaine de minutes environ.


Certains trouvent à juste titre que Zakk en fait parfois un peu trop en essayant de placer un maximum de notes sur sa guitare, ce qui peut rendre tout ça un peu fatigant à la longue... Il est vrai qu'Iommi est un peu plus sobre dans son jeu, le rendant plus fluide et inspiré. C'est aussi ce que certains reprochaient au guitariste blond quand il accompagnait Ozzy, de manquer parfois de retenue et de privilégier le show-off. Son style volubile convient probablement plus à cette nouvelle mouture de Pantera qui tourne actuellement ou à son propre groupe Black Label Society. Mais ne boudons pas notre plaisir et reconnaissons que ça fait beaucoup de bien de réentendre les quatre premiers albums de Black Sabbath au moment où le groupe originel annonce sa toute dernière date à Birmingham cet été avec un Ozzy totalement à bout de souffle !
Merci à Lucas, Sabrina et Simon...

Texte : Olivier Carle
Photos : François Capdeville